Vivant depuis 25 ans avec Tanie — qui est aveugle d’un œil et qui, en conséquence, doit se démener tous les jours pour s’adapter de son mieux aux charges du quotidien —, le dessinateur et scénariste Marc Cuadrado a repris ses crayons pour nous expliquer comment sa courageuse femme fait face à sa déficience visuelle. Pour l’occasion, cet adepte du style gros nez — « Norma » chez Casterman et « Parker & Badger » chez Dupuis ou « Je veux une Harley » pour Frank Margerin chez Fluide glacial et Dargaud (1) — renoue avec la discipline graphique qu’il avait abandonnée depuis une dizaine d’années : passant à autre trait, plus semi-réaliste, où sa plume se fait alors tendre et émouvante… même s’il insuffle toujours sa lumineuse touche d’humour personnelle !
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« La Curée » : Stalner père et fils…
A l’instar d’Hermann qui, depuis 1995, travaille sur des scénarios écrits par son fils Yves Huppen, c’est au tour d’Éric Stalner de confier l’écriture de ses albums à son fils Cédric Simon. Formé l’an dernier avec le premier épisode du triptyque « Exilium », puis l’adaptation de « Sans Famille », le duo nous revient avec une superbe adaptation de « La Curée ». L’occasion pour nous de saluer la naissance de cette nouvelle collaboration père/fils.
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« Brigade Verhoeven » : un polar signé Pierre Lemaître…
Du haut de ses 1,45 m, le commissaire Camille Verhoeven en impose malgré sa calvitie et sa fragilité. Le policier atypique né hypotrophique compense sa petite taille par une intelligence et un sens de la répartie au-dessus de la moyenne. Ce second volume de la fameuse trilogie en romans devenue tétralogie de Pierre Lemaitre, publiée de 2006 à 2012, réjouira tous ceux qui apprécient les histoires de tueurs en série. Après l’adaptation en BD d’« Au revoir, là-haut » (prix Goncourt 2013) publié chez le même éditeur, c’est avec gourmandise que l’on retrouve la plume machiavélique de ce maître du polar dans une BD.
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Manipulations et fascinations entre psychologue et patient sont au centre du nouveau roman graphique de Timothé Le Boucher…
Manifestement fasciné par les troubles de l’identité, Timothé Le Boucher nous avait déjà enthousiasmés en 2017 avec « Ces jours qui disparaissent », chez le même éditeur… Il récidive, ici, avec un complexe thriller psychologique, totalement hitchcockien.
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Jhen et le procès de Gilles de Rais…
Nantes, 1440. Fidèle compagnon de Gilles de Rais, sans pour autant excuser ses crimes, Jhen Roque s’apprête à voir disparaître son ami après l’un des plus retentissant procès de l’Histoire de France. Tragique conclusion d’une épopée médiévale débutée dans les pages de l’hebdomadaire Tintin en 1978 sous le titre « Xan ».
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« Carthago » : Christophe Bec l’oublié …
Si les travaux de certains scénaristes aux préoccupations bien pensantes sont régulièrement mis en avant par la critique, d’autres plus soucieux de divertir ou de faire rêver leurs lecteurs que d’exposer leurs états d’âme sont boudés. C’est le cas pour Christophe Bec, dessinateur adulé à ses débuts, mais ignoré depuis sa reconversion de scénariste populaire bien que le succès de ses albums ne se démente pas. La sortie d’un nouvel opus de « Carthago » nous permet de combler cette lacune.
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Oh, Posy, you are really so British !
Les amateurs des romans graphiques de l’Anglaise Posy Simmonds, sortes d’hybrides entre la littérature et la bande dessinée, avec un style satirique et illustratif particulièrement exquis qui n’appartient qu’à elle, vont se régaler avec cette évocation de la détestable Cassandra Darke : une marchande d’art de 71 ans, Londonienne pur jus, méchante, égoïste, pingre, misanthrope, solitaire…
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« Le Cimetière des Innocents » T3 : des fantômes pour combattre l’obscurantisme…
Sous la coupe du duc de Nemours, représentant de la Sainte Ligue catholique, Paris est assiégé par les troupes huguenotes du futur Henri IV. Jonas, fils d’un protestant huguenot, croise la route de la jeune catholique Orianne, fille d’un apothicaire. Une tendre idylle débute entre les deux jeunes gens que tout sépare… Après un premier diptyque réjouissant, Philippe Charlot et Xavier Fourquemin renouent avec leurs deux héros le temps d’un one shot truculent et mouvementé.
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Quand Dylan Dog se heurte à d’inquiétants enfants, le temps d’une terrifiante « Berceuse macabre »…
Les éditions Mosquito continuent à nous proposer les meilleurs épisodes de la mythique série italienne « Dylan Dog », dans une présentation en grand format, avec un papier de bonne qualité et une couverture cartonnée, qui privilégie la mise en avant du talent des dessinateurs : en l’occurrence, ici, le maître absolu de l’utilisation du noir et des ombres qu’est Corrado Roi… même si l’apport du scénario dû à l’écrivaine Barbara Baraldi (1) est loin d’être négligeable sur cet épisode qui renoue avec l’âge d’or de cette célèbre bande dessinée transalpine, lorsque ses aventures étaient signées par Tiziano Sclavi. (2)
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« Le Retour à la terre » : dix ans après, retour du duo Ferri/Larcenet !
Pendant que Jean-Yves Ferri donnait un nouveau souffle à « Astérix », son compère Manu Larcenet plongeait dans la noirceur en signant deux chefs-d’œuvre : « Blast » et « Le Rapport de Brodeck ». Dix ans après, le duo se reforme et propose un sixième chapitre à leur chronique campagnarde plus savoureuse que jamais.
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« Le Dernier Atlas » : de la guerre des gangs à la guerre des mondes…
À Nantes, Ismael Tayeb est un petit truand qui doit effectuer pour le grand patron une mission d’envergure : trouver une pile nucléaire. Pour cela, il ambitionne de remettre en fonction le dernier Atlas, l’un de ses immenses robots français employés sur les chantiers de construction jusque dans les années 1970, date où pris fin la guerre d’Algérie. Dans cet univers alternatif, un phénomène écologique et sismique vient bouleverser l’équilibre mondial : abandonné en Inde, l’Atlas pourrait bien être le seul moyen de combattre cette menace inattendue… Nouveau récit fleuve initié par Fabien Vehlmann et Gwen de Bonneval, « Le Dernier Atlas » s’ancre avec maturité dans le réel sous un couvert science-fictionnel feuilletonesque.
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