Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
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« Marée blanche » : la pêche « stupéfiante » de Gaël Séjourné !
Pour son premier scénario — qu’il illustre lui-même —, Gaël Séjourné (« La Peau de l’autre » avec Serge Le Tendre, « À la vie à la mort ! » avec Rodolphe, « L’Appel des origines » ou « Tatanka » avec Joël Callède et « Lance Crow Dog » avec Serge Perrotin) s’inspire avec bonheur d’un fait divers qui a eu lieu pendant la Coupe du monde, en juillet 2018 : l’équipage d’un chalutier de l’île d’Oléron, époustouflé, remonte dans ses filets des ballots hermétiques contenant 40 kilos de cocaïne… Ce polar noir — mais rempli d’humour et qui part bien en vrille — est curieusement tout à fait d’actualité, puisque cela a recommencé fin février, où des paquets de stupéfiants, attachés à des bouées de sauvetage, ont échoué sur les plages normandes du Cotentin.
Lire la suite...« China Li » : une bande dessinée en cinémascope…
C’est le quatrième et dernier chapitre de l’épopée de Li, magistralement mise en musique par le couple d’artisans que forment Maryse et Jean-François Charles, depuis un demi-siècle. Une belle leçon de bande dessinée qui ravira, une fois de plus, les amateurs d’histoires classiques et bien illustrées… À noter que la chronique d’Henri Filippini est suivie d’une courte interview inédite des auteurs, réalisée par Patrick Bouster.
Lire la suite...Chabouté fait parler les œuvres du musée d’Orsay : séquence émotion !
Dans la lignée de la série éditée par Futuropolis avec Le Louvre — et qui avait déjà initié quelques bandes dessinées consacrées au musée d’Orsay —, le label Vents d’Ouest du groupe Glénat publie ce nouveau roman graphique de Chabouté qui propose une étonnante visite des riches collections réunies dans ces galeries pluridisciplinaires situées dans l’ancienne gare d’Orsay, le long de la rive gauche de la Seine. Entre humour et poésie, l’ouvrage, qui accorde 186 planches au quotidien de l’établissement, se révèle aussi être une réflexion sur notre rapport à l’art… Et c’est alors que, grâce à la maîtrise des noirs profonds et à l’efficacité de la narration de l’auteur, la magie opère !
Lire la suite...« Lancelot » et « Roméo et Juliette » : La Sagesse des mythes s’ouvre aux contes et légendes !
Lancée en 2016 sous la direction de Luc Ferry, la collection La Sagesse des mythes était essentiellement dédiée à la mythologie grecque. Après une quarantaine d’albums publiés, un nouveau champ d’action s’ouvre avec l’arrivée des contes et légendes de toutes les origines et de toutes les époques. Un changement d’orientation dans la continuité que souligne la parution de deux albums simultanés, dont la direction artistique est toujours assurée par Didier Poli.
Lire la suite...« Vermines » parallèles…
Le terme de vermine désigne habituellement les petits insectes parasitant l’homme ou les animaux, et parfois ceux infestant les cultures. Au figuré, cela peut définir une population méprisée, jugée incommodante pour la société. Dans ce récit louisianais publié chez Dupuis, les « vermines » du scénariste Mathieu Salvia et du dessinateur Johann Corgié sont de toute autre nature…
Lire la suite...Quand Champignac s’engage pour le droit des femmes à disposer de leur corps…
Après ses exploits pendant la Deuxième Guerre mondiale — où il a mis ses talents de scientifique à la disposition des alliés pour décrypter les codes allemands de la machine Enigma, puis pour organiser la fuite de cerveaux retenus par les nazis et forcés à travailler sur diverses recherches (1) —, le comte Pacôme Hegesippe Adélard Ladislas de Champignac va encore être mêlé aux grandes découvertes du XXe siècle. En effet, dans cette passionnante aventure historico-scientifique, remarquablement illustrée d’un trait tout à fait respectueux de l’esprit « Spirou », notre spécialiste des champignons est confronté au drame de l’avortement et sera amené à participer à l’invention de la pilule contraceptive.
Lire la suite...Des âmes, perdues et exploitées par les Soviétiques… : une fiction vraisemblable !
En 1921, les autorités d’URSS ont permis à l’Académie des sciences et au neuropsychologue Louzhin de poursuivre des recherches et expérimentations sur des enfants doués de certaines capacités hors du commun. On les nomme les dusha (les âmes). Ce programme, appelé YM, est pourtant abandonné en 1928, peu après l’accession de Staline au pouvoir. Le scientifique est alors envoyé au goulag et des massacres ont lieu parmi les dusha. Cependant, en 1937, les autorités lui commandent de reprendre ses expériences. Torturé par ses souvenirs et ses remords, il ne cesse de penser à la jeune Martina, la plus douée de ses sujets.
Lire la suite...« Autant en emporte le vent » en BD : ça décoiffe !
Adapter aujourd’hui, en bande dessinée, le célèbre roman de Margaret Mitchell (prix Pulitzer) magnifié par une inoubliable version cinématographique due à Victor Fleming, avec Clark Gable, Vivien Leigh, Olivia de Havilland et Hattie McDaniel — première actrice afro-américaine à recevoir un Oscar —, il fallait oser ! Pourtant, Pierre Alary (l’auteur de « Don Vega », l’illustrateur de la série « Silas Corey » de Fabien Nury ou l’adaptateur de « Moby Dick » et des romans de Sorj Chalandon en BD) a relevé le défi : et si on en juge avec cette première partie, c’est une véritable réussite, tant sur le plan graphique que sur celui de la narration !
Lire la suite...« La Femme à l’étoile » : violence, amour et rédemption dans l’Ouest sauvage…
Après son utopie chorale en cinq tomes (« No War »), Anthony Pastor (1) continue de s’imposer comme l’un des auteurs phares de la maison d’édition Casterman avec ce beau western romantique et féministe situé dans le nord-ouest des États-Unis, à la fin du XIXe siècle : un roman graphique de plus de 250 pages, traitées au lavis monochrome et à la couleur directe, où la mort est omniprésente… À un point tel que le lecteur sent monter l’angoisse et l’horrible froid qui torturent les corps de chacun des deux protagonistes, dont le lourd passé n’en finit pas de les poursuivre. L’un fuit sa part d’ombre, cherchant le salut dans la neige, et va trouver l’autre : une femme portant une étoile, qui s’est réfugiée dans un village abandonné…
Lire la suite...« L’Humanité de mes couilles » : « La Genèse » selon Emmanuel Moynot, c’est pas triste !
Les lecteurs d’Emmanuel Moynot, auteur bien connu des amateurs d’histoires contemporaines au réalisme pur et dur, seront surpris par ce nouvel album. Surpris, mais en aucun cas déçus par cette incursion inattendue dans le domaine de l’humour. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! D’autant plus qu’il s’attaque sans tabou à un sujet oh ! combien délicat : « Le Livre de la Genèse ». Et on en redemande !
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