Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
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C’est un pur bonheur de retrouver les héros de cette saga futuriste aux multiples coups de théâtre. Tel Tintin jadis, Harrison Banks combat l’injustice, foule le sol lunaire, plonge dans l’océan, chevauche des engins de tous genres… Sans que sa mèche blonde tremble.
Sur terre, de ville en ville, la révolte se propage comme une traînée de poudre, la guerre civile fait rage. Les populations s’opposent aux forces de l’ordre, prêtes à déclencher une Troisième Guerre mondiale. Golden City, la ville lacustre réservée aux milliardaires ayant coulée dans les profondeurs de l’océan, la nouvelle Golden City, un satellite luxueux gravitant autour de la terre, vient d’être inaugurée. À la fin d’une réunion houleuse des douze sages, Harrison Banks apparaît sous le déguisement d’un journaliste, bien décidé à découvrir l’identité du responsable de l’assassinat, de son amie Winka, par le tueur envoyé en Afrique à ses trousses.
Sur Terre, en suivant un reportage sur CNN, Kuliko, Apple et Solo ont la surprise de voir leur amie Mifa évoluant dans la base édifiée par Golden City, sur la Lune. Son enquête terminée, Banks, accompagné par Amber, se rend sur la Lune afin de ramener Mifa. La jeune femme droguée ne reconnaît plus ses amis. Harrison et Amber ont la surprise de se trouver face au professeur Seed, chargée par les sages de Golden City de fabriquer des clones humains destinés à mettre un terme aux révoltes sur Terre. L’épopée lunaire de Banks se prolongera sur Terre, au fond de l’océan à la recherche de l’épave de la première Golden City.
Après dix albums, l’imagination de Daniel Pecqueur ne tarit pas : bien au contraire, elle se bonifie. Et le lecteur, porté par l’action, prend pour du bon pain chaque minute de cette folle quête. C’est ça le talent d’un raconteur d’histoire, digne héritier des Charlier, Marijac, Lécureux, Greg, Van Hamme… Comme il en existe, hélas, de moins en moins. Les images de Nicolas Malfin, sublimées par les couleurs de Pierre Schelle, sont d’une redoutable efficacité, maîtrisées jusqu’au moindre détail. S’il est compréhensible qu’il souhaite de temps à autre visiter d’autres univers, « Golden City » demeure la série où il est le plus efficace, celle où son trait lumineux est le mieux mis en valeur.
À quand le douzième épisode ?
Henri FILIPPINI
« Golden City T11 : Les Fugitifs » par Nicolas Malfin et Daniel Pecqueur
Éditions Delcourt (14,50 €) – ISBN : 978-2-7560-6662-2