Saviez-vous qu’en 1916, à Unicoi (comté de l’État du Tennessee, aux États-Unis), une éléphante prénommée Mary a été condamnée à mort et pendue à une grue pour avoir écrasé la tête du dresseur qui la battait ? Eh oui, en Amérique, à cette époque-là, on ne rigolait pas avec la loi, même en ce qui concernait les animaux à qui ont accordait, suivant la croyance populaire, une conscience morale. La plupart d’entre eux devant alors être exécutés, il y aurait eu, d’après l’excellent narrateur et dessinateur David Ratte (1), des bourreaux assermentés qui devaient parcourir tout le pays pour appliquer la sentence suprême à ces bestioles assassines, à la suite de décisions issues des procédures fédérales. C’était d’ailleurs le métier du jeune Jack Gilet : un type un peu paumé qui aimait tellement les animaux qu’il ne voulait pas qu’on les abatte comme des bêtes…
Lire la suite...Disparition de Pierre Ouin…
Nous venons d’apprendre la disparition de Pierre Ouin, l’un des chefs de file de la bande dessinée punk (notamment dans Métal hurlant), décédé dans la nuit du 9 au 10 novembre 2015.
Né à Courbevoie, le 31 mars 1960, Pierre Ouin crée, avec Benito (en 1977), le fanzine Le Crapaud baveux : magazine où naîtra la bande dessinée punk. Ils seront rejoints par Max, Mezzo, Ben Radis, Imagex, Liberatore… apportant un ton nouveau, à la fois violent et dévastateur à la bande dessinée (ils seront expulsés de leur stand à Angoulême) qu’ils exportent dès le début des années 1980 dans les pages de Métal hurlant.
Il y anime « Artie et Cob » avec sa compagne Martine Rosier, « Little Big Cock et Pat Couille » et surtout « Bloodi », sa série et son personnage fétiche : un univers délirant peuplé de rats humanisés complètement déjantés. Présent dans des revues comme Viper, Le Psikopat (où il adapte des contrepèteries en BD, puis anime les aventures de Fourre-Tout et Couchette), Rigolo, Flag, ASUD (Autosupport parmi les usagers de la drogue)…, il se retrouve dans l’hebdomadaire Perlin au début des années 1990. De moins en moins présent dans le monde de la BD, il collabore pourtant régulièrement aux magazines Disney et plus particulièrement à Picsou magazine et Mickey parade où il surtout livre des jeux et des animations.
Ses rares albums (une petite dizaine) ont été publiés par les Humanoïdes associés, Futuropolis, Zébu et Le Lézard. Son ultime ouvrage, « Bloodi en shorts… stories » est sorti avec un faible tirage, en 2010, chez le micro éditeur Taupinambour.
Sous un trait joyeux et plein de fraîcheur, Pierre Ouin à ses débuts dissimulait révolte et violence qui disparaîtront lors de son passage dans les magazines pour la jeunesse.
Henri FILIPPINI