Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...« Tsubaki Love » T1 par Kanan Minami
Kanan Minami, mangaka déjà connu en France pour » L’Amour à tout prix » et » Honey x Honey » revient avec un nouveau shôjo » Tsubaki Love « . Loin des titres mièvres racontant une histoire d’amour banal, cette série se détache du lot en présentant une intrigue passionnelle, mais néanmoins compliquée…
Kanan Minami dessine des illustrations avec des couleurs saturées pour cette série © Kanan Minami-Panini manga
Le pitch de » Tsubaki Love » est pourtant simple : une fille et un garçon avec le même nom se retrouvent dans la même classe et si rien ne les rassemble au départ, ils vont finir par sortir ensemble. Expliquée comme ça, cette histoire ne risque pas d’attirer beaucoup de lecteurs ou lectrices. Le fond est donc bien plus subtil. Tsubaki Hibino est une jeune fille simple, dans le sens où elle ne met pas des tenues extravagantes et sexies. Cette année, elle rentre au lycée et comme la jeunesse est cruelle, aucun commentaire ne lui sera épargné concernant sa façon de se vêtir. Ses nouveaux camarades vont même l’affubler d’un sobriquet peu flatteur » Miss Shôwa « , sous-entendu, du siècle dernier. Son style est en effet vieillot, mais elle a de très bons goûts en matière de coiffure, à tel point que sa jeune sœur, pourtant à la pointe de la mode, lui demande régulièrement de lui arranger ses cheveux : ce qu’elle ne sait réaliser pour elle même, préférant se faire rapidement des nattes afin d’être libre de ses mouvements.
Cette passion pour la coiffure va lui apporter des déboires, mais aussi une popularité soudaine et bienvenue, à la fin de ce premier volume. Tout d’abord, Tsubaki Hibino va s’en prendre à Tsubaki Kyôta, ce garçon qui porte le même nom qu’elle, mais qui la taquine en permanence. Exaspérée par ses cheveux longs, elle va, dans un moment de colère, lui couper une mèche. Furieux, Kyôta demande à être payé en nature et Hibino ne comprenant pas, ou plutôt ne voulant pas se rabaisser à aimer cette impertinent, va juste lui faire une superbe coupe de cheveux à la mode.
Tsubaki Hibino n’arrive vraiment pas à se sentir à l’aise dans des habits un peu sexy © Kanan Minami-Panini manga
Même s’ils ne veulent pas se l’avouer, ces deux-là sont tombés amoureux l’un de l’autre. Lui, le play-boy de la classe qui pourrait s’amuser avec n’importe quelle autre fille, et elle, mal fagotée, que personne n’aime alors qu’elle est pleine de talent, travailleuse et plutôt sympa.
Cette passion va se dévoiler, petit à petit, lors de l’organisation de la fête de l’école dont Hibino va être obligé de se charger. En effet, elle est désignée d’office, par ses camardes jalouses qui n’imaginent pas que Kyôta, de son côté, va également se proposer, et donc la suppléer, pour lui venir régulièrement en aide en échange d’une sortie en amoureux. Il se montre plein de bonnes volontés et ses idées fusent afin de faire de cette journée un succès. Du coup, Hibino va révéler au grand jour ses dons pour la coiffure en s’occupant des cheveux des nombreuses autres filles servant d’hôtesse d’accueil. Ce qui lui vaudra une petite popularité, alors qu’avant, tout le monde la détestait.
Premier baissé » volé » pour Tsubaki Hibino © Kanan Minami-Panini manga
Très agréable à lire, ce manga comporte onze volumes au Japon et si le titre français fait directement allusion aux noms des deux protagonistes principaux, il est très loin du titre original japonais : « Kyô, koi wo hajimemasu » que l’on pourrait traduire par » Aujourd’hui, c’est le début de notre amour « . Un titre qui n’est pas beaucoup plus recherché pour la version originale ; donc tant qu’à le changer, il aurait été bon de faire mieux et un peu moins cliché, sans forcément mélanger du japonais et de l’anglais. Ça n’est malheureusement pas le seul point déroutant de cette édition. La couverture est peu engageante, les couleurs sont saturées et donne l’impression de sortir d’une photocopieuse couleur mal réglée et tirant vers le jaune. Il ne faut donc pas s’arrêter à ce détail, et l’adage comme quoi il ne faut pas juger un livre sur sa couverture convient parfaitement. De plus, comme souvent chez Panini, la reliure est faite avec une colle trop liquide, ce qui a pour conséquence de gondoler le papier, provoquant une raideur et un bruit désagréable à chaque fois que l’on tourne une page.
Image complète servant de couverture à ce premier volume. La saturation des couleurs ne fait pas honneur au travail délicat de la dessinatrice © Kanan Minami-Panini manga
Néanmoins, ces quelques ennuis cosmétiques ne peuvent faire ombrage au talent de Kanan Minami. Cette jeune artiste arrive à typer ses personnages et leur procure une personnalité unique, sans que l’on ait besoin de lire l’histoire. Sa mise en page est particulièrement recherchée, sans recours aux artifices courants dont raffole le shôjo manga. Peu d’effets superflus pour les personnages qui semblent vrais et n’abusent pas de posture SD ou de face déformées. Les gros plans alternent avec des plans larges aux décors détaillés ou aux trames bien choisis. Kanan Minami ne cherche pas la facilitée, elle amène le lecteur à voir ce qui est important et de manière claire. Tout cela fait que » Tsubaki Love » offre une lecture fluide et divertissante. On reste dans la mise en forme classique d’un shôjo, aucune erreur possible : en témoignent la succession des cases déstructurées ou éclatées, les trames à paillettes et autre fonds étoilé, les personnages longilignes et les inévitables grands yeux pleins de mélancolie. Néanmoins, la forme est bien plus recherchée que dans la moyenne des titres, et même s’il y a peu de personnages importants, en dehors des deux Tsubaki, on sent que les univers dans lesquels ils évoluent sont riches et bien structurés.
Lorsque Kyôta essaie de changer Hibino en lui faisant porté des habits à la mode, il ne comprend pas pourquoi cette dernière n’arrive pas à s’accepter comme ça et s’entête à accentuer son coté ringard en s’habillant avec des vêtements d’un autre âge © Kanan Minami-Panini manga
À noter qu’une série de quatre OVA ont été tirés de ce manga. L’histoire passe très brièvement sur les premiers chapitres afin de rentrer immédiatement dans le vif du sujet. Du coup, il est souhaitable d’avoir lu le manga avant, car certains passages, éludés un peu rapidement, sont assez difficilement compréhensibles. L’animation est très agréable et le character design de Jun’ichi Hayama transcende les dessins originaux de Kanan Minami.
Si le dessin de l’animé est proche de celui de Kanan Minami les couleurs sont elles bien plus sobres et agréables © Kanan Minami – J.C.Staff
» Tsubaki Love » n’est peut-être pas le shôjo qui va révolutionner la littérature féminine : son sujet est classique, mais agréablement traité. Il montre bien la nature compliquée des relations humaines basées sur le message que l’on peut véhiculer en fonction de sa façon de s’habiller et de son comportement.
» Tsubaki Love » T1 par Kanan Minami
Éditions Panini Manga (6,95 €)
Merci pour ce fantastique commentaire je trouve que cette approche de Tsubaki est vraiment bien faite, et j’ai vraiment pris plaisir a lire ce commentaire. Ce manga est vraiment très bien=)
Morgan Ligazik