La parution des « Hêtres pourpres » démontre qu’il est possible d’adapter une enquête de Sherlock Holmes pour un jeune public. Sir Arthur Conan Doyle donne vie au plus célèbre détective de la littérature policière en 1887, dans le roman « Une étude en rouge ». Cinq ans plus tard, dans le recueil de nouvelles sobrement intitulé « Les Aventures de Sherlock Holmes », on trouve le récit « Les Hêtres rouges ». Celui-ci est adapté pour un jeune public, dès l’école primaire, dans une bande dessinée amusante et prenante : « Les Hêtres pourpres ».
Lire la suite...« Mes années bêtes et méchantes »

Si vous fréquentez les festivals de bande dessinée, la figure rondouillarde et barbue de Daniel Fuchs ne doit pas vous être inconnue : vous avez sûrement déjà croisé ce vendeur, à l’air aussi bourru que sympathique ; à l’instar de ces deux jeunes, dans les premières pages de l’album, qui furètent dans les bacs des exposants, justement lors d’un salon de la BD, jusqu’à tomber sur un gros lot du magazine Hara Kiri.
Ils apprennent alors, de la bouche même du teneur de stand, qu’il a participé activement à la marche, plus ou moins bonne, du fameux magazine satirique et qu’il a, de fait, côtoyé tous les artistes qui y ont sévi.
Embauché comme comptable par Georges Bernier alias le Professeur Choron, Daniel va devenir un peu l’homme à tout faire de ses éditions : à la fois livreur, déménageur, vendeur et même « modèle » dans cette étrange entreprise…
Et comme l’ami Fuchs n’hésite pas, encore aujourd’hui, à évoquer ces » années bêtes et méchantes » qui ont marqué sa destinée, Joub (coauteur, avec Étienne Davodeau, du triptyque « Géronimo » et de la série pour la jeunesse « Max et Zoé », ici scénariste) et Nicoby (dessinateur de nombreux ouvrages chez 6 Pieds sous Terre, Delcourt, Vents d’Ouest ou Futuropolis) ont dû faire partie de ce public ravi à l’écoute de ces « belles histoires » parsemées d’anecdotes gaillardes et rabelaisiennes.
Les deux jeunes auteurs bretons les ont donc recueillies et croquées sans vergogne, d’un beau trait rapide et épuré (qui n’est guère éloigné de celui qu’utilisait la clique à Choron : les Cabu, Wolinski, Gébé, Reiser et autres Willem), pour nous faire vivre, de l’intérieur, l’aventure de Hara-Kiri, sans aucune retenue : un témoignage vivant, drôle et étonnant, mais surtout absolument indispensable pour se souvenir de cette époque un peu déjantée où on osait tout et où le manque d’argent n’était jamais un problème…
Gilles RATIER
« Daniel Fuchs : mes années bêtes et méchantes » par Nicoby et Joub
Éditions Drugstore (17 Euros)