Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...COMIC BOOK HEBDO n°114 (20/03/2010)
Cette semaine, IRON MAN sous le pinceau de GENE COLAN?
IRON MAN : L’INTÉGRALE 1966-1968 (Panini Comics, L’Intégrale)
Ce troisième volume de l’intégrale d’Iron Man continue son rythme particulier en couvrant non pas une année mais deux, précisément de mi-1966 à mi-1968. La cause en est toute simple, puisque je vous rappelle qu’Iron Man passa les premières années de sa carrière solo dans le titre Tales of Suspense où il partageait l’affiche avec un autre Vengeur : Captain America. Du coup, nos héros n’avaient que 12 pages pour rétamer les vilains ! Ceci a pour effet que le présent volume clôt la période Tales of Suspense, Iron Man n’obtenant son propre titre (The Invincible Iron Man) qu’en mai 68.
Le grand intérêt de cette période est qu’elle est encore scénarisée par Stan Lee, et que Gene Colan (qui a débarqué sur le titre en janvier 1966 et qui dessinera Iron Man dans Tales of Suspense jusqu’au dernier numéro) commence à réellement s’y installer, trouvant ses marques graphiques avec plus d’évidence dans les contrastes de l’armure du héros. On peut toujours s’étonner de voir que Colan, ce grand dessinateur du noir, ce maître des ténèbres, ait été choisi au milieu des années 60 pour dessiner Iron Man, le Vengeur à l’armure étincelante… Daredevil fut un choix plus évident. Pourtant, Colan excelle dans Iron Man. Avec lui, le masque de fer du héros est plus expressive que jamais sans être déformée, et l’armure semble posséder une souplesse qui en fit l’une des carapaces les plus humaines du Vengeur. Enfin, son sens inné du contraste apporte une dramatisation qui transforme cette série au départ high-tech en récit de science-fiction horrifique.
Du beau monde à l’affiche et du spectacle en perspective, avec un Namor comme d’habitude de méchante humeur, Titanium Man qui pète et repète les plombs, l’ennemi historique (j’ai nommé le Mandarin) qui revient faire des siennes, sans parler de Melter, la Gargouille Grise, l’Homme au Fouet, et même la maffia ! Même pour les amateurs de comics qui comme moi n’ont jamais vraiment été passionnés par ce super-héros, cet album est malgré tout un incontournable du patrimoine du Silver Age qu’il convient de posséder, ne serait-ce que pour avoir ces épisodes historiques de Gene Colan.
Cecil McKINLEY