Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...COMIC BOOK HEBDO n°73 (09/05/2009)
Cette semaine : Spéciale WOLVERINE?
WOLVERINE : LES ORIGINES (Panini Comics, Marvel Deluxe)
Cet album Marvel Deluxe regroupe les histoires récemment réalisées autour des origines de Wolverine, un tabou longtemps préservé de toute velléité d’interprétation afin de garder toute sa superbe au Canadien trapu sans mémoire. Le fait que Wolverine n’ait pas toutes les pièces de son histoire a en effet toujours été un point fort de la dimension tragique du personnage, et tous ses efforts pour reconstituer son passé, petit à petit, par fragments à double tranchant, tient réellement de la quête initiatique de soi. Des découvertes se faisant souvent dans la douleur, qui plus est. C’est encore une fois l’équipe de Joe Quesada qui a osé pénétrer les mythes intouchables pour leur donner une chance d’évoluer et d’enrichir toujours plus l’univers Marvel. Pour autant, il ne fallait pas que cette exploration du passé de Logan soit vaine ou gratuite, devant plutôt tenir un rôle de miroir en amont et contenant déjà les éléments qui allaient se répercuter sur des décennies. Car Wolverine est beaucoup plus vieux qu’on le croyait (et encore plus que cela, si l’on repense aux récents épisodes de Loeb et Bianchi). L’album s’ouvre alors en plein XIXe siècle.
Le premier récit est donc la mini série en six parties Wolverine : Origin qui – à partir de novembre 2001 – leva enfin le voile sur la genèse de ce personnage devenu une véritable star chez Marvel. Pas moins de trois scénaristes se sont mis au travail sur l’histoire : Paul Jenkins, Bill Jemas, et Joe Quesada qui décidément s’investit grandement dans ce projet puisqu’il en a aussi signé les couvertures (superbes). C’est Andy Kubert qui dessine, et plutôt bien, ma foi, avec une très belle mise en couleurs de Richard Isanove, œuvrant à la peinture numérique. Je ne vous dirai rien de l’histoire pour préserver votre plaisir si vous découvrez tout cela seulement maintenant. Sachez juste qu’il est question d’une famille aisée, d’un grand château, de secrets douloureux, de fils caché, de drame annoncé… Derrière les façades et les roses du parc se trament des mutations de toutes sortes… Ces épisodes nous permettent aussi de découvrir les vrais liens qui unissent Wolverine et Dents-de-Sabre, et comment le nom de Logan finit par exister. Avant même qu’il subisse le traumatisme de sa transformation en Arme X, on comprend par l’âpreté et la violence de ces origines pourquoi Logan a cette personnalité si rude : ses racines même puisent dans la violence. La seconde histoire est issue de la série régulière Wolverine, reprenant exactement les épisodes 36 à 40 qui forment l’arc Origins and Endings paru entre janvier et mai 2006. Plus anecdotique que le premier, ce récit relate la manière dont Wolverine va découvrir qui est le meurtrier de son épouse Itsu. Une révélation étonnante alors que Wolverine revient sur des lieux chargés d’histoire pour lui… C’est Daniel Way qui signe le scénario et Javier Saltares et Mark Texeira. Un album que tous les fans de Wolverine vont s’arracher…
WOLVERINE : LOGAN (Panini Comics, Marvel Graphic Novels)
Où il sera aussi question d’une histoire d’amour japonaise de Wolverine. Il s’agit ici d’une certaine Atsuko, pure et mystérieuse, redoutable au combat, qui se retrouvera au cœur d’un drame où amour et mort vont se mêler dans la plus grande tradition des tragédies antiques. Le duo à la tête de cet album est assez prestigieux, puisque la scénario est signé Brian K. Vaughan et les dessins Eduardo Risso : madre mia ! Pas mal ! Sans surprise, on sent ici les préoccupations chères à Vaughan quant à la guerre et à l’humanité, plongeant Wolverine en plein Hiroshima : oui, ce récit se passe bien pendant la seconde guerre mondiale, soulevant donc un nouveau pan de l’histoire du mutant. Dix ans après que Barry Windsor Smith a ouvert la brèche avec Weapon X, Joe Quesada a permis aux auteurs et artistes de chez Marvel d’explorer un passé que tout le monde pensait riche et complexe, ouvrant d’innombrables possibilités, assez pour contenir plusieurs univers. Historiques, mystiques, musclées, fantastiques, les variations faites autour de Wolverine sont aussi diverses que complémentaires, étoffant toujours plus la déjà belle envergure du personnage. Dans Wolverine : Logan, Vaughan mélange l’Histoire et le fantastique, reprenant le contexte japonais cher au mutant griffu. Cette histoire courte en trois chapitres savamment agencés semble se structurer sur l’évolution même d’un combat au corps à corps pourtant en relation avec des dimensions surnaturelles et affectives. Revenant à une sorte de conte japonais sur l’honneur, le sang et l’amour, Vaughan donne l’occasion à Eduardo Risso d’exprimer des visions graphiques fortes de sens, dans un découpage et une mise en scène impeccables où son sens du noir et blanc fait merveille. Les couleurs de Dean White (eh oui, il y a des coloristes qui s’appellent White) réussissent à mettre ce sens du contraste à l’honneur sans en annihiler la puissance, et l’ensemble est assez joliment réalisé. L’album se termine sur les couvertures originales de Risso, ainsi que certains de ses crayonnés et de ses encrages, ce qui ravira les nombreux fans de cet artiste décidément très doué !
X-MEN ORIGINS : WOLVERINE (20th Century Fox)
Je m’attendais à passer un bon moment, en allant voir ce film, me disant que ça allait être chouette et tout et tout. Mais patatras ! Violent et ennuyeux, ne creusant rien, ne me faisant même pas ressentir de gêne à cause des bruits alentour et constants de papiers de bonbons et d’esquimaux pendant la projection, ce film plein de vide ne mérite même pas que j’y consacre une ligne de plus… Dommage, il y avait pourtant un vrai potentiel…
Cecil McKINLEY