Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...POPEYE FETE SES 80 ANS!
Né sous la plume d’Elzie Segar le 19 décembre 1919,Popeye s’apprête à fêter se 80 ans.
Thimble Theatre ou Le Théâtre du dé à coudre, met en scène, sous la forme de saynètes au burlesque sans prétention, une humanité peu recommandable, parodiant les intrigues théâtrales et cinématographiques des Midget Movies d’Ed Wheelan. Il paraît le 19 décembre 1919 au New York Evening Journal, quotidiennement.
Olive Oyl représente la jeune fille innocente et pucelle, fort laide et plate comme un tuyau de poêle, armée d’une jupe longue peu seyante, si peu attrayante et pourtant très imbue d’elle-même, dans le genre de la petite gouvernante de second ordre. Elle a pourtant un fiancé, Harold Hamgravy et l’on comprend vite pourquoi : il est brave, certes, mais si ridicule et timoré ! Puis on découvre son frère, Castor, d’un tempérament bien coléreux, et surtout exceptionnellement bête. Il y a aussi les parents, la mère Nana et le père Cole, auxquels s’ajoute la crapule moustachue, Willy Wormwood. Ils se trouvent toujours confrontés à des situations abracadabrantes.
Leurs péripéties se développant, l’histoire « à suivre » trouve sa continuité, l’auteur cherchant à se concentrer sur le caractère des personnages, et à enrichir leurs aventures. Il introduit des individus de plus en plus excentriques, si bien que d’autres journaux, par l’intermédiaire du King Features Syndicate, publient bientôt la série. Une planche dominicale est ajoutée le 18 avril 1925.
Le 17 janvier 1929, Castor, propriétaire d’une vieille barcasse, cherche par tous les moyens à embarquer pour un long voyage vers une île africaine, Dace Island, avec la simple mais ferme intention de faire sauter la banque d’un casino, dont le patron, Fadewell, ressemble un tant soit peu à Adolphe Menjou. Les potentialités magiques d’une poule, Whiffle Hen, devraient bien suffire pour réaliser un tel exploit ! Castor se met alors en quête d’un équipage et rencontre un marin borgne – qui retrouvera son œil un peu plus tard…
Ce dernier a un formidable sens de la justice. Un seul coup de poing et les choses reprennent leur ordre. Sa force herculéenne, il l’a acquise, comment ? de la poule Whiffle Hen, bien sûr ! Une ancre tatouée sur le bras rappelle ses fonctions et signe son caractère. Désormais invincible, il devient sans tarder la vedette de la bande dessinée, et – sans doute son incoercible énergie lui en donne le courage – ravit la jeune Olive. Leurs amours âpres et belliqueuses sont toujours contrariées par des prétendants rapidement évincés.
Cette star endomorphe donne bientôt son nom à la bande, plus exactement en mars 1931 : Thimble Theatre Starring Popeye. Car Popeye the Sailor, ce genre d’homme naturel à la Rousseau, deviendra célèbre grâce à son cigare planté dans le bec, ses « pataquès », ses jurons incessants, son babillage haché et déformé – c’est la fille de Segar qui l’a inspiré –, son incommensurable illettrisme, sa désolante ignorance des bonnes manières. Mais tout cela n’est qu’apparence : son cœur reste si pure, sa générosité si illimitée, sa bonté si naturelle…
Elzie Crisler Segar, qui accompagne sa signature par le logo d’un cigare, mène ses personnages avec l’aisance d’un maître. Son style anticonformiste s’enrichit d’un ton incisif et d’un regard amusé, parfois cynique, sur l’humanité. Les vignettes se succèdent dans un rythme rapide, enjoué et précis, et l’auteur ne se prive pas de faire usage de la syncope, brisant la logique du fil conducteur. Ses expériences à la fois de projectionniste, de batteur dans des orchestres de danse et de photographe trouvent, avec la bande dessinée, une nouvelle application. En tant que cartoonist, il fut d’ailleurs encouragé par Outcault, et s’inspire souvent d’Opper, en particulier dans ses réalisations sur Charlie Chaplin. Il devient un modèle unique du genre.
Insatiable, il ajoute d’autres figures qui, elles aussi, feront carrière : J. Wellington Wimpy (ou Gontran, en français) arrive sur scène le 31 mars 1931 ; ce bouffeur de hamburgers (il donnera son nom à la chaîne de restaurants, créée dans les années soixante), rongé par le mensonge, dévoré par la fatuité, est aussi placide que déterminé dans ses calomnies, aussi tricheur que traître dans ses relations, notamment avec son ami Popeye ; il est l’antithèse même du héros. Eugene the Jeep (Pilou-pilou) est, quant à lui, un animal bien étrange : il est capable d’entrevoir l’avenir et de se rendre invisible (son nom, là encore, deviendra célèbre grâce au véhicule qui sillonne désormais les États-Unis). Poopdeck Pappy, père de Popeye, bien que presque centenaire et édenté, reste très vaillant. Swee’pea (rebaptisé Mimosa en France), son fils adoptif, lui fut expédié… par la poste ; ce dernier se déplace plus souvent à quatre pattes, se prenant les pieds dans sa longue chemise de nuit. The Sea Hag, la sorcière des mers ne se sépare pas d’Alice the Goon, son laquais monstrueux. Toar, le gentil géant, Roughouse, le tavernier belligérant, et d’autres personnages tout aussi extravagants déambulent dans les vignettes, sous l’œil médusé des lecteurs.
Si Popeye acquiert son invincible puissance musculaire grâce à Whiffle Hen dans les bandes dessinées, l’absorption d’épinards a pris corps dans les dessins animés de Max Fleischer, en juillet 1933. En 1937, à Crystal City (Texas), les cultivateurs d’épinards lui érigèrent même une statue pour le remercier de la publicité ainsi faite !
En 13 octobre 1938, date du décès de Segar, la bande dessinée fut reprise successivement pour le scénario : par Tom Sims, sur des dessins de Bela « Bill » Zaboly (il signent la série de 1939 jusqu’au début des années cinquante), et Ralph Stein (uniquement le daily strip, à partir de 1954, réalisant aussi quelques dessins) ; pour le graphisme : par Doc Winner (en tant que ghost dès 1937, Segar étant malade, il prend le relais à sa mort, jusqu’en 1939, rapidement remplacé par Zaboly), Joe Musial (pendant un bref intermède, entre 1937 et 1939). Après 1958, Bud Sagendorf signe les daily strips et sunday pages. Il était l’assistant de Segar dans les années trente et l’auteur d’une version de la série en comic book, en 1944, reprise George Wildman. Enfin, en 1986, il cède la bande quotidienne à Bobby London, conservant la page du dimanche. Après son décès, en 1992, cette dernière est confiée à Hy Eisman.
Dans le domaine cinématographique, des feuilletons télévisés furent créés dans les années soixante. On verra Popeye, un long métrage de Robert Altman, interprété par Robin Williams, en 1981. Il existe environ quatre cents dessins animés.
Les premiers Big Little Books, dans les années trente publièrent des extraits de la série, accompagnés d’un texte continu. Pour les éditions en français, Popeye (renommé Mathurin) sera publié chez Tallandier en 1935 (Mathurin, dit Popeye) et en 1938 (Mathurin, dit Popeye et son papa) ; dans les journaux, en 1936 dans Robinson, en 1937 dans Hop-là !, après la Deuxième Guerre mondiale au Parisien libéré, à la S.F.P.I. (Société française de presse illustrée, entre 1967 et 1985), et dans Charlie Mensuel ; en recueils par le C.E.L.E.G., en 1963 et en 1964, par le M.C.L., de 1969 à 1979, par Futuropolis (dans la collection « Copyright »), de 1970 à 1988 (Popeye, tomes I et VII, en 1980 et 1987), et aujourd’hui aux éditions Vents d’Ouest. Une grande exposition est présentée en 2001 au Centre national de l’image et de la bande dessinée à Angoulême.Fantagraphics réédite en 2008 deux superbes albums.
Nathalie Michel Szelechowska
SEGAR, Elzie Crisler
États-Unis (1894-1938)
Né le 8 septembre, sur les rives du Mississippi, à Chester, Illinois où, dès l’âge de 12 ans Elzie Crisler Segar se retrouve dans le monde du spectacle, en travaillant au Chester Opera House. Il dessine des cartoons pour des projections et des affiches, accompagne, en jouant du tambour, les films qu’il projette. Après avoir suivi les cours de dessin par correspondance de W.L. Evans, Elzie Crisler Segar part à Chicago, où Richard Felton Outcault, le créateur du Yellow Kid, lui confie Charlie Chaplin’s Comic Capers, publié le 12 mars 1916. L’année suivante, en avril 1917, il crée Barry the Boop pour le Chicago Herald, et le 1er juin 1918 Looping the Loop pour le Chicago American.
En 1919, à New York, il commence la réalisation de Thimble Theatre pour le New York Journal de Hearst. Accueillie avec succès, la bande quotidienne humoristique, présentant les mésaventures d’Olive et Castor Oyl, se poursuit durant des années. Fin 1920, le succès de Segar se confirme avec The Five-Fifteen, la planche sur les disputes entre le banlieusard Sappo et sa femme, une matrone, publiée dans le New York American. En 1926, lorsque l’auteur commence à réaliser la planche dominicale de Thimble Theatre, Sappo devient la bande complémentaire. Dans la page dominicale paraît, en 1929, Popeye, le personnage qui le rend célèbre dans le monde entier. À la fin de l’année 1937, on décèle chez Segar une leucémie, dont il meurt le 13 octobre 1938 à Santa Monica, Californie. Il est le premier auteur de comic strip à avoir eu son nom dans une encyclopédie. Son dernier daily strip est publié en août, sa dernière planche du dimanche le 9 octobre.
Claude Moliteni
bonjour j’ai en ma possession 80 plaque d’impression Popeye opera mundi de 1963 je ne sais pas dans quel journaux elles ont parues , si vous pouvez me donner des informations merci de me contacter cordialement mr francois