Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...Exposition Murena à la bibliothèque Abbé Grégoire de Blois
Samedi 20 octobre 2012 s’est tenue, à Blois, l’inauguration de la nouvelle exposition consacrée à la série « Murena », dont le tome 8 avait remporté le prix de la BD historique château de Cheverny de la Bande dessinée historique, en 2011.
Cette année encore, le commissaire de l’exposition, Sylvain Gache, a frappé un grand coup : accueilli par de charmantes hôtesses habillées en romaines, le visiteur pénètre tout à la fois dans l’univers de la série de Jean Dufaux et Philippe Delaby, mais se trouve par la même immergé dans la Rome antique, le tout dans une dimension quasi théâtralisée avec des personnages en costumes.
Une fois passé le couloir d’arrivée où sont présentés les auteurs et les albums de la série, on entre dans la Rome de Delaby et Dufaux par le salon privé des femmes : un lit, des fleurs, une série de biographies des principaux personnages féminins de « Murena » (Agrippine, Actée, Poppée), et derrière un paravent stimulant la curiosité, quelques planches illustrant la dimension érotique qui parcourt l’œuvre de bout en bout, mais de manière parfaitement intégrée au récit. Suivent le couloir des complots, où sont évoquées les mœurs impitoyables ayant cours sous les successeurs d’Auguste. Puis c’est le carré des empereurs, pour découvrir Claude et Néron et quelques uns de leurs proches, avant d’entrer dans la zone de la religion (les Vestales, les débuts du christianisme) avec en toile de fond, l’incendie de Rome. Suit la rue des destructions consacrée à l’incendie de 10 des 14 quartiers de Rome. On finit sur l’atelier de l’empoisonneuse Locuste, saisissant de mise en scène.
Toujours désireux à la fois de faire pénétrer le visiteur dans un univers bédéesque, tout en lui apportant les clefs culturelles nécessaires à la pleine compréhension de ces ouvrages autant historiques que romanesques, le commissaire a privilégié une mise en ambiance, et placé au cœur de son dispositif trois types d’éléments. Dans une approche muséale d’une modernité affirmée, mêlant divertissement et didactisme, sans lourdeur ni pédanterie, l’exposition présente à la fois une série d’objets (le lit, la vasque du feu sacré de Rome entretenue par les Vestales, la tête de la Gorgone ou la porte marquée du poisson des chrétiens, des textes explicatifs synthétiques et riches, réalisés par l’universitaire Claire Sotinel (professeur à l’université de Paris-Créteil et, par ailleurs, membre du jury qui a récompensé « Murena » l’an dernier) et enfin une série d’originaux distinguant, fait rarissime méritant d’être souligné, les planches avant et après leur mise en couleurs.
Dans son discours autant que dans ses présentations, Sylvain Gache a fortement insisté sur l’importance du travail d’un groupe motivé et qui s’étoffe sans cesse. Le commissaire parla d’une petite PME pour rendre compte de la participation et du soutien de toute l’équipe de bd BOUM bien coordonnée par Bruno Goujon et insiste sur la qualité des réalisations de Jean-Philippe Fleury ou Julien Charles (vasque, Gorgone…). L’association blésoise est épaulée cette année par des renforts venus d’établissements comme le lycée des métiers Sonia Delaunay avec ses professeurs et ses élèves de mode, coiffure et maquillage, qui s’occupent chaque jour durant près de deux heures de l’apparence des hôtesses – Marion (Poppée), Séverine (Fluvie), Anaïs (Actée) et Sandie (Alvinia la vestale) – qui poursuivent elles leurs études dans le lycée des métiers de l’hôtellerie et du tourisme du Val de Loire, et enfin le CDSAE d’Herbault dont les élèves ont assuré la réalisation de la banquette romaine.
Une belle synergie pour une réalisation d’une grande qualité qui offre aux Rendez-vous de l’histoire de Blois l’un de ses pôles les plus appréciés du public. Ou comment s’instruire sans s’ennuyer, et découvrir par le meilleur côté une œuvre renommée dont les clefs se trouvent parfaitement mis en lumière dans cette belle exposition.