Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...PIERRE-LEON DUPUIS EST DECEDE LE 27 DECEMBRE 2004
Un autre ami nous a quitté quelques jours après Noël.Son amitié nous manquera.Pierre-Léon était de ceux qui s’était battu pour que la profession soit reconnue et qu’elle obtienne la carte de journaliste.
DUPUIS Pierre
France (1929-2004)
Dessinateur et scénariste
Né le 2 novembre 1929 à Dieppe (France), Pierre-Léon Dupuis vient de quitter le lycée lorsqu’il fait la rencontre de Paul Gillon, de trois ans son aîné, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Nous sommes en 1950, et Pierre Dupuis vient de livrer sa première bande dessinée, Aigle Noir, à un petit magazine des Editions Elan : Gong. Devenu l’assistant occasionnel de Gillon, Pierre Dupuis réalise alors une seconde histoire complète pour 34, un hebdomadaire de petit format publié par les Editions Vaillant. Le signal du départ est cette fois donné et Dupuis débute alors une collaboration avec Les Editions Mondiales (divers récits complets pour la « Collection Fantôme ») et, surtout, avec Chapelle (SFPI puis MCL (1), rue Bergère à Paris), éditeur avec lequel il va collaborer durant près de vingt ans, dessinant des séries comme Les Pirates de l’infini (un album chez Glénat en 1977), Titan (deux volumes format de poche chez Glénat en 1977 puis un « pavé » de format classique, chez le même éditeur, en 1981), Anton Marcus, Alan Bruce, Bison Noir, Cap 7, Olac, etc., séries publiées dans divers hebdomadaires et mensuels dont Zorro-Zig Zag, Zorro, Cap 7, Arc-en-Ciel, Olac le gladiateur, Erik le Viking, M.15, agent 333, etc.
En 1952, Pierre Dupuis réalise quelques planches de Fils de Chine (une BD de Paul Gillon publiée dans Vaillant), et, partir de 1953, il signe près d’une trentaine de Belles Histoires de l’Oncle Paul dans Spirou. Il reprend par ailleurs une série commencée par Albert Uderzo dans La Libre Junior en 1953 : Marco Polo (album sous le titre Le Mystère du dragon noir aux Editions Michel Deligne en 1977). Désormais, ses collaborations vont se multiplier avec les magazines et journaux les plus variés : Pistolin, Caméra 34, La Semaine de Suzette, L’Intrépide-Hurrah, Hurrah, L’Intrépide, Télé-Jeunes, Vaillant, L’Humanité (il y reprend en 1965 la série Mam’zelle Minouche, auparavant dessinée par Raymond Poïvet et écrite par Roger Lécureux ; deux albums aux Editions Pressibus en 1991 et 1992), Allez-France, La Vie Ouvrière, Spirou (Albéric Barbier, un récit complet dans le n°1725 du 6 mai 1971), Marius-le Hérisson (il y publie le personnage de Pantzie ; un album chez Glénat en 1979 sous le titre Des gondoles dans le pétrole), Le Journal du Dimanche, Ici-Paris, 20 ans, etc.
Durant l’année 1974, Pierre Dupuis entame aux Editions Hachette une importante série d’albums consacrée à la Seconde Guerre Mondiale (onze volumes jusqu’en 1985, série reprise par Dargaud au dixième titre avec une réimpression des premiers). Désormais, ses publications s’effectueront le plus souvent en album direct avec, toujours, un esprit curieux et « touche-à -tout ». Il édite ainsi une bande dessinée politique pour l’UDF en 1978 (L’Autre solution pour la France, Ed. Service de l’Homme), Super Jaimie (1979, pré publié dans Télé Junior et édité aux Ed. Téléjunior en 1979), Kronos (scénario Henri Filippini, pré publié dans Albator en 1980, deux albums Dargaud en 1980 et 1981), L’Encyclopédie en bandes dessinées (scénario Jean-Gérard Imbar, cinq albums de la série « La Vie » en 1981 aux Editions Philippe Auzou), la série « Les Grands Capitaines » (six biographies en BD chez Dargaud de 1981 à 1984 : La longue Marche, scénario de Hu Chi Hui ; Charles de Gaulle, l’homme du 18 juin ; Tito, la bataille de la Neretva, scénario Jean Sanitas ; Winston Churchill, les ailes du lion, scénario Jean-Marie Pélaprat ; Mac Arthur, je reviendrai, scénario Jean-Pierre Gourmelen, et, Rommel, le renard piégé), Jartyrella (une aventure érotique écrite en collaboration avec Moloch et publiée aux Editions Garancière, 1986), Histoire de la Charente (scénario Guillot, Editions Rameau, 1987), Charente (scénario Mauguil, Editions Rameau & Jeune Chambre Economique d’Angoulême, 1987), L’Aventure Olympique (scénario de Claude Moliterni puis Thierry Roland, quatre volumes aux Editions Dargaud de 1990 à 1994), Pendant la dernière guerre… (premier d’une série de « poches-érotiques » édités par Média 1000 à partir de 1995), etc.
Signalons également, en 1987, Les Fils du dragon (scénario Jean Ollivier), une aventure restée inédite en album publiée dans Vécu, ainsi que Picabo, une série érotique que les amateurs pouvaient découvrir dans les pages de Bédé Adult’.
Personnage haut en couleurs, Pierre Léon Dupuis reste l’un des dessinateurs populaires parmi les plus éclectiques, habiles et étonnants de ces dernières décennies, son seul regret étant de n’être jamais parvenu à lancer une série durable.
PM
(1) MCL était l’une des sociétés du groupe Chapelle. En principe, MCL est mis pour Messagerie Centrale du Livre.Â
Merci de corriger le nom de société en ligne 8 de votre premier paragraphe.
MLC est en fait MCL, une des sociétés du Groupe Chapelle.
En principe, MCL est pour Messagerie Centrale du Livre.
Prokov
Merci de votre relecture attentive ! Nous avons corrigé, en suivant vos conseils, ce vieil article de Philippe Mellot datant de 2004 : BDzoom n’en était encore qu’à ses débuts…
Bien cordialement
La rédaction