Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...DE SUPERMAN AU CHAT DU RABBIN. EXPO AU MUSEE D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAISME
Cette exposition est la première en France à mettre en évidence la présence et le rôle de nombreux auteurs juifs dans la bande dessinée.
270 œuvres (dessins originaux, planches imprimées et documents d’archives) issues du travail d’une quarantaine d’artistes américains et européens, évoquent la manière dont la bande dessinée a contribué à créer, à enrichir et à diffuser différentes visions du passé juif.
Articulée en cinq chapitres, l’exposition débute par les années 1890-1930. Les artistes juifs new-yorkais issus de familles immigrées
Vient ensuite l’ère des super-héros, liée au processus d’intégration de la seconde génération d’immigrés. 1938 voit naître Superman. Suivent Batman en 1939, et Captain America en 1940. S’ils incarnent aussi des rêves liés à l’expérience et la tradition juives, les premiers super-héros sont destinés à la nation américaine. Ils constituent une réponse rassurante et fantastique aux difficultés engendrées par la crise de 1929 et la montée des fascismes en Europe. Infatigables justiciers veillant à l’ordre du monde, ils défendent l’espèce humaine et les valeurs universelles du
Bien et de
L’exposition consacre une large part à l’un des pionniers du comic book et du roman graphique américains, Will Eisner. Co-fondateur du Eisner & Iger Studio (1936), il dessine et crée des héros de pulps et comics, et publie dès 1940 la série du Spirit, qui va remporter un grand succès. En 1978 paraît son premier roman graphique, A Contract with God (Un Pacte avec Dieu) dans lequel il entame un travail mi-autobiographique, mi-fictionnel sur la vie des immigrants juifs et sur leur intégration dans la société américaine de l’avant-guerre.
Dans les années 1950, certains artistes américains s’engagent dans la contestation politique (Harvey Kurtzman, fondateur
En Europe, le récit graphique s’attache davantage à l’histoire qu’à l’autobiographie, même lorsqu’il part d’une expérience personnelle. Les auteurs associent plus volontiers éléments historiques et fictifs pour mettre en lumière des périodes peu ou mal connues de l’histoire juive. La mémoire, ainsi mêlée à l’imaginaire, engendre des visions originales du judaïsme et de l’histoire juive. Bousculant les conventions du genre narratif, Hugo Pratt fait cohabiter ses souvenirs d’enfance avec sa passion pour la kabbale et pour les aventuriers (Corto Maltese, Koïnsky). Dans les années 1990, Vittorio Giardino rend hommage à l’engagement politique des juifs européens (Max Friedman) et évoque leur sort dans les pays soviétiques (Jonas Fink). Jorge Zentner et Ruben Pellejero animent la figure du Golem dans le contexte de l’émigration juive en Argentine (Le Silence de Malka). En France, l’artiste Joann Sfar thématise l’histoire et les traditions juives (Le Petit monde du Golem, Le Chat du Rabbin, Klezmer …).
Un ensemble de manifestations sera proposé autour de l’exposition :
- une journée dans le cadre de “Lire en Fête”, avec, entre autres invités, Joe Kubert, Ben Katchor et Miriam Katin (“New York en bande dessinée”, 21 octobre 2007).
- une rencontre avec Joann Sfar (29 novembre 2007).
- une programmation de films (“Bande dessinée à l’écran”, 9 décembre 2007).
Coproduite par le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris et par le Joods Historisch Museum à Amsterdam, cette exposition sera présentée à Amsterdam du 6 mars jusqu’à la mi-juin 2008.
Exposition du 17 octobre 2007 au
27 janvier 2008