Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Le dessinateur André Gaudelette, qui signait aussi André Joy, est décédé ce week-end !
C’est Marc Impatient des éditions Hibou (qui avait publié l’un de ses derniers albums, un inédit de son « P’tit Joc », série qui avait fait les beaux jours de l’hebdomadaire Vaillant) informé directement par la fille de cet excellent dessinateur, qui nous a prévenus de son décès ce dimanche 26 février !
André Gaudelette, qui est également le père du dessinateur humoristique Michel Gaudelette (l’un des piliers de Fluide Glacial), est né le 19 juin 1925.
C’est sous le pseudonyme d’André Joy qu’il débute dans la bande dessinée, avec des récits complets aux éditions SAETL (Sélections Le Corsaire, Pic et Nic…), en 1947.
Puis, on le retrouve aux éditions Vaillant (dans le pocket 34 Caméra), en 1949, et, bien sûr, dans le journal Vaillant où il illustre des scénarios de Jean Ollivier : « P’tit Joc » (en 1952) et « Jojo des rues » (en 1956).En désaccord avec la politique du parti communiste de l’époque qui soutenait alors l’invasion soviétique de la Hongrie, ce dessinateur, au trait proche de ceux des Américains Frank Godwin et Raeburn Van Buren, quitte Vaillant et est embauché par Dargaud et Le Lombard pour reprendre l’héroïne « Line » dans le journal du même nom (en 1957) ; ceci sous son vrai nom d’André Gaudelette et sur des scénarios d’un certain Charles Nugue. Par la suite, il publie dans des revues laïques comme Francs-Jeux (« L’Inconnu des Amériques » scénarisé par Jean-Marie Pélaprat en 1966), Nade ou Lisette (en 1967), Amis Coop (« Une Histoire de Paris » en 1975, scénarios de L. Denise), et dans les petits formats de la SEPP sous le pseudonyme de Proxima (Casse Cou, en 1975)…
Mais c’est surtout pour le groupe catholique Fleurus qu’il établit le plus gros de sa carrière, dessinant successivement « Frank et Siméon » (dans Cœurs-Vaillants en 1961, sur des scénarios d’Hervé Serre), « Les Enquêtes de Nicole » (dans Âmes Vaillantes en 1962, sur des scénarios de Guy Hempay alias Jean-Marie Pélaprat), « L’Odyssée » (dans J2 Magazine en 1973, adaptation de Gabou), « Judy » (dans J2 Magazine en 1974), « L’Agence Martineau » (dans Djin en 1974, encore avec Guy Hempay), ainsi que quelques albums didactiques sur « Les Grandes heures de l’Église » et un nombre impressionnant de récits complets.En 1987, André Joy prendra une retraite bien méritée, s’éloignant du monde tumultueux de la bande dessinée…
Pour en savoir plus, voir « Le Coin du patrimoine » (« P’tit Joc » d’André Joy et Jean Ollivier) que nous avions consacré à ce fabuleux dessinateur qu’il serait bon de réhabiliter, ne serait-ce qu’en publiant une véritable intégrale de ses fabuleux « P’tit Joc » !
Nous transmettons, à ses enfants et à ses proches, toutes nos condoléances…
Gilles RATIER
On peut voir, sur Dailymotion, ce document exceptionnel où l’on voit André Gaudelette dans une de ses rarissimes séances de dédicaces : http://www.dailymotion.com/video/x1q3vm_dedicace-andre-joy-jojo-des-rues_creation
Dans le ciel je suis mille vents qui soufflent
Je suis l’eclats du diamant sur la neige
Je suis la lumière qui éclaire les champs
Je suis la pluie d’automne tombant doucement
ne pleurez pas
Je ne suis pas mort, je n’y suis pas
Je suis les rivières qui courent, libres
Je suis les étoiles de l’infini, je brille
Je suis les rêves qui n’ont pas de fin
Je suis le soleil qui caresse tes matins.
En hiver je suis la neige qui tombe à ta fenêtre
Au printemps je suis les fleurs dans ton jardin
En été je suis je suis les feuilles où tu t’endors
Je ne suis ni vérités ni torts.
Je suis la rose que tu tiens sur ton coeur
Douce et amère comme tes larmes intèrieures
Je suis l’ange qui a toujours veillé sur vous
ne pleurez pas
Je ne suis pas mort, je n’y suis pas
Toutes mes plus profondes pensées aux enfants et à mon Amie Marie Anne que j’embrasse tendrement. Louisa
Je recommande également la lecture de HOP ! n°95 qui contient un entretien réalisé il y a une vingtaine d’année et PLG « 32ans » qui a publié un autre entretien plus récent.
IL Y A au moins TROIS RAISONS D’ADMIRER LE TRAVAIL D’aNDRé GAUDELETTE !
La finesse de son travail pour petit ‘Joc. (Vaillant)
La nervosité de ses polars humoristiques « Franck et Siméon » (J2)
La grâce de ses jeunes filles :Judy et les autres , Jolies Djins aux âmes si Vaillantes!
Mais André Gaudelette était lui aussi un personnage , d’une immense sensibilité sous des dehors qui pouvaient parfois paraître « brut de coffrage » ; La BD n’a pas su lui faire la place méritée !
J’ai pu glaner une partie de ses souvenirs professionnels en vidéo, il y a une dizaine d’année…J’aurai du faire plus pour cet homme de coeur !
Patrick Dillies ( Grif’ Graphe)
J’ai appris la nouvelle aujourd’hui à peine..
Voici le lien vers la courte séquence où André Joy me parlait de « Jojo des Rues », en meilleure qualité que la version précédente :
http://www.dailymotion.com/video/xp9u2r_clip-hommage-andre-joy_creation
Je voulais le revoir pour éventuellement reprendre cet échange (improvisé en 2006 avec une petite caméra) mais malheureusement ce ne sera pas le cas.
Tristesse…
Salut Patrick
d’outre tombe, le lorgnon vient t’annoncer une expo pour ses 40 ans avant son enfouissement à la bibliothèque Stanislas de Nancy