Entretiens avec Philippe Druillet (4ème partie et fin)

Dernière partie de l’interview fleuve de Philippe Druillet, à l’occasion de la sortie de « Délirius 2 » et en attendant l’exposition « Répliquant(e)s » à la galerie Petits Papiers, laquelle se tiendra du 16 février au 10 mars 2012… À noter qu’à l’époque de l’entrevue, Philippe Druillet était partagé entre deux projets BD : le « Babel » dont il est question dans cette interview et « Délirius 2 », dont il avait déjà réalisé une dizaine de planches. Pressé par son éditeur, c’est le deuxième qui l’a emporté… « Babel » est pour l’instant toujours dans les limbes… Mais qui sait ?

Philippe Druillet

BDZoom : Pour « Chaos », la précédente aventure de Lone Sloane, es-tu parti d’un script précis ?

Druillet : C’est très particulier par rapport à mes anciennes B.D. Pour celle-ci, j’avais besoin de retrouver mes marques. J’ai donc voulu partir d’un scénario très linéaire et surtout sans final défini. Le final que j’avais il y a encore six mois a été changé, il y a quatre mois. Je suis parti sur une ambiance et me suis laissé porter par mon propre univers, pour retrouver la folie et le bonheur de l’époque. Je n’avais pas de plan défini. Je ne voulais surtout pas me coincer… En même temps, mes histoires sont tellement tordues, elles font appel à tellement de paramètres personnels, je m’implique tellement dedans…

« Chaos »

J’ai repris la fin d’un film de Lone Sloane qui n’a pas abouti, sur lequel on avait travaillé avec Benjamin Legrand. J’ai mélangé tout ça. C’était ce qu’il fallait…

Des gens comme Tardi bâtissent un scénario de la page un à la page soixante, avant de dessiner. Moi jamais. Je pars comme ça, au fil de l’eau. Je me laisse porter et je change sans arrêt. Comme j’ai inventé un univers qui bien souvent me dépasse totalement, je me retrouve parfois comme un con, à la remorque. Je me démerde… S’il y a un personnage que je connais par cœur, c’est bien Sloane et s’il y a un personnage que je ne connais absolument pas, c’est encore Lone Sloane. C’est toute une aventure…

« Lone Sloane »

« Warlock » dans Strange Tales

BDZoom : La fin du Sham rappelle la série des « Warlock » de Jim Starlin (les épisodes du Magus parus dans la revue Strange Tales de Marvel Comics). As-tu lu cet auteur ?

Druillet : Je ne sais même pas ce que c’est. Question suivante.

BDZoom : Tu ne crains pas ce come-back à la B.D. ?

Druillet : Je l’ai fait ; maintenant, ce sont les lecteurs qui vont décider… Mais j’en avais envie. J’ai arrêté en 1986, après « Salammbô », parce que je n’en pouvais plus. J’étais fatigué et je croyais ne plus pouvoir inventer quoi que ce soit en bande dessinée. C’est pour cela que je me suis lancé dans l’infographie et pleins d’autres trucs. Je suis revenu à la BD en 1996 parce que je sentais que c’était le moment. J’ai eu beaucoup de souffrances parce que, quelque part, la bande dessinée est extrêmement dure et difficile. Je la fais de façon classique ; à part quelques pages en collages ou en couleurs directes façon peinture, le reste est de l’encre de Chine. Maintenant, je suis content de cet album, j’en suis même assez fier, mais on verra comment il va être reçu…

Illustrations 3D pour « Ring».

Illustrations pour « Xcalibur »...

« Star Wars »

BDZoom : Tu as réalisé des illustrations pour « Star Wars ». George Lucas a lui-même signé la préface de ton portfolio 30/30. Est-ce que tes rapports avec lui dépassent les liens professionnels ?

Druillet : Non. On s’est réellement rencontré deux fois, À mon avis, il ne se rappelle plus. Il connaît très bien la bande dessinée. Comme Spielberg, il est à l’affût de tout ce qui se passe dans ce domaine. J’ai donc un respect total pour l’homme et pour son travail. Il s’est servi de moi, comme beaucoup d’autres. C’est une chose que j’ai constatée…
Depuis toujours, le cinéma a lorgné et volé la bande dessinée. En retour, la bande dessinée a toujours louché sur le cinéma. Dans « Chaos », il y a des hommages à « Lawrence d’Arabie », avec le personnage de Sloane sur le train. Le personnage de Shaan ressemble à Marlon Brando dans « Apocalypse Now ». Quand j’ai vu ce front bombé, ce masque chauve dans la pénombre, ça m’a profondément perturbé… Je pense à des cinéastes comme Spielberg, comme Ridley Scott, qui est lui-même un fou complet de bande dessinée…

Marlon Brando (« Apocalypse Now ») / Sloane sur le train (« Chaos »)

« Némo »

Le cinéma et la BD sont deux voies parallèles. Entre ces deux univers graphiques qui parlent avec l’image, le lien, la main tendue, c’est l’infographie… Par l’infographie, un artiste peut aujourd’hui accéder à des séries de télévision et au cinéma. C’est l’infographie qui permettra de marier techniquement la bande dessinée et le cinéma, grâce à ces images graphiques nouvelles appelées live-graphics. Tout cela va se faire dans les années qui viennent. J’espère m’y mettre… Même si je meurs demain, ce sera quelqu’un d’autre qui le fera. Peu importe ! C’est comme ça. Il nous a fallu du temps et une nouvelle technologie pour en arriver là. Et maintenant, on y est et c’est extraordinaire…

BDZoom : Tu as aussi travaillé sur le projet de film « Némo » de Christophe Gans. Pourrait-on avoir quelques détails ?

Druillet : Le projet de « Némo » remonte maintenant à quelques années, puisque Gans a fait, depuis, « Le Pacte des Loups » sur la bête du Gévaudan.

« 20 000 lieux sous les mers » (Hetzel)

Cela devait être en 1997-98. Samuel Adida, le producteur de « Seven » et, entre autre, celui de Gans, m’avait demandé de bosser pour lui, car nous avions une amie commune. Marc Caro s’occupait alors de l’ensemble du projet. J’ai déjeuné un jour avec Samuel Adida. Je savais qu’il travaillait sur « Némo ».

En rigolant, par amour pour Jules Verne – je suis collectionneur des Jules Verne chez Hetzel -, je lui dis que j’adorerais faire le décor de la salle de l’orgue du Nautilus. Là-dessus, il m’a répondu : « Banco, vas-y ! ». Après, j’ai revu mon copain Caro et j’ai pondu une trentaine de décors là-dessus. Je n’ai rencontré Gans que plus tard. On a travaillé cinq ou six mois ensemble. Après, ça a capoté… Et on ne sait pas très bien où on en est pour l’instant… Mais j’ai encore une vingtaine de photocopies grand format, à la taille des plans d’architecte…

BDZoom : Quel est le futur de Lone Sloane ?

Druillet : Très étonnamment, je vais faire la prochaine BD de Lone Sloane avec Serge Lehman. J’avais un peu lâchement abandonné la S.F. – à tort d’ailleurs -  et je m’y remets maintenant. Cette collaboration avec Serge Lehman pour « Babel », le prochain Lone Sloane devrait à mon avis pas mal exploser. Il y a intérêt d’ailleurs, puisque apparemment « Chaos » marche bien et est apprécié, je n’ai pas intérêt à me planter pour le suivant… C’est ma vie : sans arrêt, j’explore des territoires et on me guette toujours au coin de la rue. Une fois je passe, une fois je ne passe pas. On verra bien…

Serge Lehman / Druillet et Lehman aux Utopiales de Nantes en 2010.

Affiche des Utopiales de Nantes.

BDZoom : Comment s’est passé ta rencontre avec Lehman ?

Druillet : J’ai appelé mon copain Bilal, en lui disant que je voulais absolument un scénariste de science-fiction. J’aime bien les scénaristes de BD, mais quelque part, ils me gavent un peu. Je voulais un écrivain de science-fiction. Enki me dit : « Tu dois appeler Serge Lehman ». J’appelle donc Serge Lehman. Je lui dis que je l’appelle de la part d’Enki Bilal et que je cherche un nouvel auteur, partenaire pour ma prochaine BD. Il y a un gros silence au téléphone. Il me dit finalement : « J’ai grandi avec Lone Sloane ». (éclat de rire)
Je lui ai répondu : « Écoute, mon pote, on se voit dans les huit jours qui viennent ! ». On a déjà le synopsis de la prochaine BD. Mais je n’en parlerai pas !
Les écrivains de science-fiction ont une dimension plus grande que les dessinateurs car ils n’ont pas besoin de dessiner les décors. Il suffit simplement qu’ils les décrivent avec une dimension cosmique et la notion du temps. Un temps intergalactique… Et puis, Lehman est un scientifique, donc il englobe plusieurs paramètres. C’est aussi un voyageur, un voyageur du temps… Sloane est lui-même un voyageur du temps, comme moi. J’avais besoin d’un partenaire pour faire un deuxième voyage et je crois qu’il est ce dont j’ai besoin…

BDZoom : Tu n’as pas peur d’un conflit entre ton monde et le sien ?

Druillet : Non. C’est un mec intelligent. Il sait que si Philippe Druillet l’appelle, c’est pour continuer la dynastie de Sloane. Il l’a compris. J’ai besoin qu’il amène sa lecture, son intelligence et son talent, en perpétuant l’histoire de mon personnage. C’est une affaire qui va se passer à 50-50. C’est ce qui est magique et dont j’ai besoin, parce que je veux me frotter à d’autres univers. Effectivement, le contrat basique est de faire un album – voire deux – avec Lone Sloane. J’ai besoin de lui, j’ai besoin de quelque chose de plus frais, de nouveau pour moi. C’est un mariage en quelque sorte…

BDZoom : As-tu lu « F.A.U.S.T. » ?

Druillet : J’ai lu ses « F.A.U.S.T. ». J’ai lu surtout « Aucune étoile aussi lointaine ». C’est extraordinaire parce que c’est exactement la notion de voyage dont j’avais besoin. Je pense que l’on va se comprendre, ou alors se foutre sur la gueule ! (rires)

BDZoom : Sur l’album « Délirius » avec Jacques Lob, tu avais privilégié la narration à l’introspection. Est-ce que tu penses qu’il en sera de même sur « Babel », avec Serge Lehman ?

« Délirius » + photo de Jacques Lob.

Original de Druillet.

Druillet : « Chaos » est dédié à Jacques Lob. Après la folie des « Six voyages de Lone Sloane », j’avais besoin d’un homme intelligent et structuré comme Lob, qui amène le délire structuré de « Délirius ». C’est quelque part la même demande, vingt-cinq ou trente ans après, que je fais à Serge Lehman. Je veux un scénario à plusieurs étages, à plusieurs volets, avec des interconnections… Seul un vrai scénariste peut le faire…
« Chaos » est avant tout un voyage hypnotique et musical, pour que je retrouve mes marques par rapport à la bande dessinée. Maintenant, je veux quelqu’un d’intelligent et constructif, qui connaisse la mécanique d’un scénario. Serge Lehman est, quelque part, dans une génération suivante, mon deuxième Jacques Lob. Je le crois…

BDZoom : Certains de tes originaux des années 70 ont récemment refait surface à l’occasion d’une convention de la BD de Paris. On n’en voit pas beaucoup d’habitude…

Original de Druillet.

Druillet : Ces originaux faisaient partie d’une vente qui a été faite en 1973 et qui vient de resurgir. Ça a été un miracle : un de mes meilleurs amis est tombé dessus. Comme j’étais ailleurs, ce sont des potes à moi qui ont acheté le stock. C’est réglé. On a tout récupéré… Maintenant, j’essaye de tout retrouver. J’ai un très bon réseau de rabatteurs. C’est donc revenu dans la famille. On va se partager le lot, mais quand ça vaut vraiment la peine, c’est chez moi que ça revient. J’ai vendu 90% de ma production depuis que j’ai commencé à travailler. En principe,  rien ne sort. Il n’y a même pas trois planches par an qui resurgissent. Les gens les gardent…

« Comédie en un acte : les fous », 4 planches publiées dans le n°3 d’(À Suivre), en 1978.

BDZoom : Avec la télévision (« Les Rois maudits », « Excalibur »…), tu poursuis toujours dans la voie de la diversité.

Druillet : Maintenant, ça devient presque trop diversifié. J’ai des problèmes d’emploi du temps ! Pas des problèmes de créativité, mais des problèmes pour développer tout ce que j’ai commencé.
Grâce à mon ami Benjamin de Rotschild, je peux enfin faire ce dont je rêve depuis 20 ans : développer une ligne de design et de décoration…

Et j’ai fait un chantier très important à Genève, ainsi qu’une ligne de mobilier pour Paris. J’ai des projets de long-métrages en 3D, de dessins animés pour le net… J’ai des toiles à faire, des sculptures…

Décors de la série télé « Les Rois maudits ».

Il y a la suite du CD-rom Wagner en 3D. Le premier CD a bien marché, avec 200 000 exemplaires. Sans oublier la pâte de verre pour Daum… Donc, je surfe sur 8 ou 10 chantiers en permanence. Je ne sais pas si c’est de la folie. Heureusement que je travaille vite ! J’oubliais la nouvelle bande dessinée de Lone Sloane avec l’auteur Serge Lehman… Voilà, quoi… Et demain, si je passe sous un camion, tout sera terminé et on n’en parlera plus ! (rire) Il n’est pas impossible – ça me préoccupe beaucoup – que dans deux ou trois ans je sois effectivement obligé de faire des coupes sombres. Ça me ferait du mal de ne plus pouvoir tout assumer. Mais pour le moment, on n’y est pas et je me calme…

Mobiliers + bronze créés par Druillet

Pilote n°59bis de 1979


Jean DEPELLEY

mise en page : Gilles Ratier

aide technique : Gwenaël Jacquet

« Désert », une histoire complète peu connue parue dans un Pilote spécial (le n°59bis de 1979).

Postface :

« Délirius 2 » est enfin sorti pour Angoulême et il est magnifique. Pas seulement pour sa maquette métallique splendide… Commencé avec Jacques Lob, poursuivi avec Benjamin Legrand et terminé par Druillet seul, l’album aura mis près de quarante ans à voir le jour… Une gestation aussi laborieuse que douloureuse… Des années d’enfer… Jacques Lob meurt entretemps, Philippe Druillet a des problèmes de santé… Il se sent prisonnier du découpage et envoie tout promener…  Certaines pages ne sont pas à la hauteur, dixit le maître. Une dizaine seront même laissées de côté. Au final, « Délirius 2 » suit l’évolution de son créateur, avec des hauts et des bas. Surtout des hauts, quand même ! Certes, Druillet ne montre plus vraiment d’intérêt à dessiner les personnages, ni même à raconter une histoire linéaire. Le scénario est parfois elliptique, surtout sur la fin… L’auteur l’avoue, il a laissé s’exprimer sa folie, au détriment du joli script de Lob et Legrand… Mais l’intrigue fonctionne… Et les visions folles sont là. C’est bien l’essentiel !  Druillet n’a en rien perdu sa créativité cosmique et son sens démesuré du design…

Un album à admirer, et à lire peut-être plus pour les pérégrinations de Druillet lui-même que pour celles de son héros galactique Lone Sloane. En tout cas, une véritable expérience sensorielle !

Couverture du n°20 de Fluide Glacial, en 1978.

Dimanche 5 février 2012… Une discussion téléphonique avec Druillet. Nous nous sommes brièvement revus à Angoulême… Philippe est soulagé de la sortie de l’album.  Il est content que cela soit fini.

Il est aussi ravi de la réédition magnifique de ses albums par Glénat. Les maquettes sont somptueuses. Il attend maintenant les avis concernant « Délirius 2 »…

 Je l’interroge sur « Babel », son projet avec Serge Lehman. Druillet  répond : « Je ne pouvais vraiment plus le faire… J’ai fait comme Giraud avec « Blueberry » : j’ai passé le flambeau… Un jeune dessinateur est en train de dessiner l’album. Les 16-17 planches déjà dessinées sont somptueuses. Ça va être magnifique ».

 Quant à ses projets : « Je voudrais faire « Dante », une adaptation de la « Divine Comédie » avec Sloane et Virgile… Je ne sais pas si j’y arriverai dans cette vie, mais on verra ! »…

Et pour finir sur une note plus optimiste (et nettement plus drôle), comme à bdzoom.com on ne se refuse rien, voici encore une autre courte bande dessinée peu connue de Philippe Druillet ! Il s’agit de « 4 pages d’énergie pure » qu’il a dessiné et scénarisé avec Gotlib et qui est parue dans le n°20 de Fluide Glacial, en 1978.

Galerie

3 réponses à Entretiens avec Philippe Druillet (4ème partie et fin)

  1. jacques guillerm dit :

    « LES VOYAGES DE LONE SLOANE » une révolution dans le petit monde la BD

    C’était à la fin des années 60 , il m’arrivait parfois de lire le journal « Pilote »
    J’étais tombé par hasard sur « les six voyages de Lone Sloane ».
    J’étais époustouflé par ce graphisme si novateur et si déroutant.

    Comme j’avais oublié le titre, je me précipitais chez mon marchand de BD (ils étaient trés rare à cette époque) et je me souviens encore du dialogue.
     » bonjour, j’ai vu une drôle de BD de SF dans Pilote, le dessin est extraordinaire, il y a plein de monstres, de monuments un peu gothiques, de fusées bizares, c’est extraordinaire mais je ne connais pas le titre ?  »
     » Vous fatiguez pas, il s’agit des six voyages de Lone Sloane de Philippe Druillet, c’est incroyable que tous mes clients viennent m’en parler.
    L’album doit bientôt paraitre, mais ne trainez pas car il va se vendre comme des petits pains et je serai vite en rupture de stock »
    J’ai acheté ce premier album, puis le deuxième « Délirius ».

    Même si aujourd’hui ces albums ne sont mes préférés, je pense que jamais une BD n’a eu un tel effet dans le monde de la BD. C’était une véritable révolution, car même ceux qui n’aimaient pas étaient obligés d’en parler.
    Dans la longue histoire de la BD il sera impossible d’oublier Philippe Druillet

    Jacques fevrier 2012

  2. ghib dit :

    Génial la BD avec Gotlib. On aimerait en voir plus. A quand un crossover Trondheim ou Zep – Druillet ?

  3. Renaud dit :

    Je l’ai déjà dit dans la première partie, j’ai découvert Druillet à 7 ans en 1973 grâce à mon grand frère qui m’avait laissé lire « Delirius ». Il est génial mon frère, il me laissait lire tout à cet âge: les Charlie Mensuel avec Paulette de Pichard , puis plus tard l’ Echo des Savanes… Bref, une culture BD dès mon jeune âge. je lisais aussi Spirou chaque semaine, mais avouez que de passer de « Khéna et le Scrameustache » à « Délirius » ça fait bizarre, c’est passer d’Annie Cordy à Led Zeppelin d’un coup !
    Bref, Delirius, ça envoyait du bois pour un enfant ! Les planches de fou qu’il faisait. D’ailleurs c’est simple, à l’époque, quand on demandait qui dessinait cela, on répondait : c’est DRUILLET !!!!
    Il était un des rares auteurs que l’on appelait par son nom, il y avait qui à l’époque qu’on appelait par son nom ? Hergé, Uderzo, Goscinny, Morris…puis il y a eu le premier de la nouvelle génération: DRUILLET !! La marque de fabrique, DRUILLET le fou !
    Merci pour cet entretien fleuve; on dira ce que l’on veut sur lui , mégalo, barjo, mais bon, qui d’autre peut tout révéler sur lui même ? Sans langue de bois ? On comprend son oeuvre avec ses éclaircissements.
    Merci BD Zoom meilleur site de BD et puis bien sûr : MERCI L’ARTISTE !!! Et longue vie !
    Renaud

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