Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...« Polina » de Bastien Vivès, aux éditions Casterman-KSTR, a été élu « Grand Prix de la Critique 2012 » par les 76 journalistes et critiques de l’ACBD !
Avec ce prix, l’ACBD, l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée, consacre un très grand talent. Celui de Bastien Vivès, 27 ans, déjà remarqué par la qualité de ses précédents ouvrages, mais qui, avec « Polina », signe son premier chef-d’œuvre.
« Polina » est un merveilleux portrait. Dès la première image, on ressent parfaitement les états d’âme de la petite fille que nous allons accompagner jusqu’à l’âge adulte. Polina est danseuse.
Le pari est osé, car il est bien difficile de faire vivre la danse en bande dessinée. C’est aussi une réflexion sur la création. Polina parle en profondeur de la relation unique qui s’établit entre le maître et l’élève. Sans doute parce que Bastien Vivès, jeune encore, se souvient de ses années passées à l’école des Gobelins à Paris, dont il a suivi les cours de dessin et d’animation.Virtuose leçon de dessin, au noir et blanc plein de douceur rehaussé d’à-plats gris, « Polina », sous le label KSTR, se distingue parmi la production des bandes dessinées de l’année. Voir la chronique de Gilles Ratier : « Polina » de Bastien Vivès chez Casterman-KSTR !
Le but du Grand Prix de la Critique Bande dessinée / ACBD est de « soutenir et mettre en valeur, dans un esprit de découverte, un livre de bande dessinée, publié en langue française, à forte exigence narrative et graphique, marquant par sa puissance, son originalité, la nouveauté de son propos ou des moyens que l’auteur y déploie. »
L’ACBD compte 76 journalistes et critiques qui parlent régulièrement de bande dessinée dans la presse écrite, audiovisuelle, nationale et régionale, et pour les nouvelles technologies. Cette année, le Grand Prix de la Critique de l’ACBD a été choisi parmi quelques 3863 nouveautés publiées dans l’espace francophone européen (France, Belgique, Suisse) entre novembre 2010 et fin octobre 2011 : une production en augmentation constante depuis désormais seize ans.
Le bureau de l’ACBD
Jean-Christophe OGIER (France Info)
Antoine GUILLOT (France Culture)
Fabrice PIAULT (Livres Hebdo)
Gilles RATIER (L’Écho du Centre)
Laurent TURPIN (bdzoom.com)
Brieg F. HASLÉ (auracan.com, Hachette Collections)
Jérôme BRIOT (BDgest, Zoo)
Biographie de Bastien Vivès : fils d’un peintre illustrateur et photographe (Jean-Marie Vivès) et d’une mère officiant au sein d’une société spécialisée dans les décors cinématographique, la vocation artistique de Bastien Vivès, né à Paris le 11 février 1984, semble toute tracée. Parallèlement à de solides études spécialisées dans la technique du dessin et les arts graphiques ou dans l’animation (entre autres à l’école parisienne des Gobelins), il adopte le pseudonyme de Bastien Chanmax pour imaginer les gags, sur Internet puis sur papier (en deux recueils aux éditions Danger Public, en 2006), du « manchot rappeur amateur de gros seins » Poungi. On le retrouve ensuite, sous son véritable patronyme, avec Elles(s), les aventures d’Alice et Charlotte qui inaugurent le nouveau label KSTR des éditions Casterman, en 2007. Après La Boucherie, tranche de vie publiée chez Warum l’année suivante, il s’affirme comme l’un des piliers de KSTR avec Hollywood Jan (en tandem avec Michaël Sanlaville, en 2008) et surtout avec Le Goût du Chlore (2008), ou encore Dans mes yeux et Amitié étroite (2009), avant de réaliser ce chef-d’œuvre qu’est Polina (2011).
Encore inconnu au milieu des années 2000, Bastien Vivès s’est très vite positionné, en quelques années seulement, comme l’un des auteurs les plus prometteurs et ambitieux de sa génération, multipliant les expériences narratives et graphiques chez Casterman (signalons aussi sa participation au collectif Quelques jours en France, dans la collection Écritures, en 2009), mais aussi sur son propre journal numérique (bastienvives.blogspot.com) ou encore chez d’autres éditeurs : qu’ils soient alternatifs (Juju Mimi Gégé Chacha, un scénario d’Alexis de Raphalis chez Ankama en 2009, et Les Melons de la colère, un essai de BD pornographique chez Les Requins Marteaux en 2011) ou qu’ils aient pignon sur rue (quelques pages dans le collectif Comment je me suis fait plaquer… et pour le feuilleton diffusé à l’origine sur Internet, Les Autres gens, chez Dupuis, à partir de 2011, ou encore Pour l’empire, en collaboration à quatre mains avec Merwan, et une participation aux Tranches napolitaines chez Dargaud, dès 2010). Gilles RATIER