Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...PLUS DE LECTURES DU 24 SEPTEMBRE 2007
Notre sélection de la semaine : “ Les garde-fous ” par Frédéric Bézian, “ Ligne de fuite” par Benjamin Flao et Christophe Dabitch, et “ Dantès T.1 : La chute d’un trader ” par Erik Juszezak, Pierre Boisserie et Philippe Guillaume.
Et toujours les couvertures des albums en cliquant sur l’appareil photo.
“ Les garde-fous ” par Frédéric Bézian
Editions Delcourt (16,50 Euros)
Toujours entre avant-gardisme et accessibilité au grand public, l’œuvre de Frédéric Bézian («Adam Sarlech», «Chien rouge, chien noir» ou «Ne touchez à rien») se dote d’un nouvel opus à l’atmosphère mystérieuse et fantastique, où l’univers de l’édition littéraire est confronté à un drame psychologique : un huis clos vraiment très inquiétant, aux multiples entrées ! Un éditeur vit, avec sa belle épouse et son beau-père (critique musical à la retraite), dans une étonnante résidence isolée, à l’architecture ultra-épurée, construite au bord d’un lac artificiel, et uniquement accessible par un tunnel soigneusement gardé. Alors qu’ils reçoivent à domicile pour fêter la parution du nouveau best-seller d’une écrivaine en vue, un inspecteur de police, enquêtant sur un tueur en série qui s’en prend aux brunes trentenaires, fait irruption dans leur vaste et ultramoderne propriété. Après avoir écumé diverses cités européennes, le serial killer serait dans la région… Multipliant les tensions psychologiques dans ce lieu coupé du monde (pour l’anecdote, sachez que cette villa a été conçue par le frère de Frédéric Bézian), l’auteur s’intéresse plus à la traque du meurtrier qu’à la résolution de l’enquête. Soignant ses cadrages et son style de plus en plus sec et crayonné (proche de celui d’un Frank Godwin, l’auteur de
“ Ligne de fuite” par Benjamin Flao et Christophe Dabitch
Editions Futuropolis (19 Euros)
On avait remarqué le talent narratif de Christophe Dabitch sur son splendide «Abdallahi», somptueusement illustré par Jean-Denis Pendanx chez le même éditeur (lequel a été justement récompensé par le Prix Château de Cheverny de la bande dessinée historique, qui sera décerné au 10ème Rendez-vous de l’Histoire à Blois, du 18 au 21 octobre) ; et voilà que ce journaliste iconoclaste récidive avec un ouvrage qui nous offre une nouvelle voie pour appréhender le poète mythique qu’est Arthur Rimbaud. Avec l’aide de l’étonnant graphiste qu’est Benjamin Flao (c’est son premier livre pour le 9ème art et il nous assène déjà un très agréable trait aquarellé, jeté et maîtrisé à la fois, s’approchant du style d’un Alexis ou d’un Davodeau), il restitue toute la poésie nécessaire à cette fausse biographie. Nous sommes en 1888 et le fulgurant poète n’écrit plus que quelques lettres ou mots pour ses livres de compte, car il tiendrait, depuis 8 ans, une agence commerciale du côté d’Aden ou d’Harar, en Ethiopie. Imaginant une nouvelle expédition sur les traces de Rimbaud, les deux auteurs, aussi passionnés l’un que l’autre par le sujet, mettent en scène un de ses collègues, faussaire torturé, publiant dans Le Décadent, revue qui imprimera vraiment des faux de l’écrivain ardennais. Cette sorte de double de Rimbaud, rongé par le remords et par le sentiment d’avoir gâché sa carrière, se lance dans une quête qui va le mener de Charleville-Mézières à la corne d’Afrique, voyageant autant dans sa tête qu’autour du globe, au rythme de ses poèmes… Une véritable bande dessinée onirique et surréaliste !
“ Dantès T.1 : La chute d’un trader ” par Erik Juszezak, Pierre Boisserie et Philippe Guillaume
Editions Dargaud (9,80 Euros)
Un jeune et brillant coutier de