Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...PLUS DE LECTURES DU 9 JUILLET 2007
Notre sélection de la semaine : “ Genetiks T.1 ” par Jean-Michel Ponzio et Richard Marazano, “ Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill ” par Emile Bravo et Jean Régnaud et “ Le trône d’argile T.2 : Le pont de Montereau ” par Théo, Nicolas Jarry et France Richemond.
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“ Genetiks T.1 ” par Jean-Michel Ponzio et Richard Marazano
Editions Futuropolis (16,50 Euros)
Conçue, à l’origine, pour la regrettée et éphémère collection «32», ce nouveau récit du prolifique duo Jean-Michel Ponzio (au dessin) et Richard Marazano (au scénario), fonctionne comme une très bonne série télé américaine ! Comme dans leur autre passionnante saga de science-fiction («Le complexe du chimpanzé», chez Dargaud) qu’ils viennent juste de nous livrer, la narration est nickel, le récit riche en suspense, et même le graphisme un peu trop photographique et froid (à mon goût personnel) semble convenir au mieux à l’atmosphère angoissante de ce thriller hors du commun. Une équipe de scientifiques de la multinationale Genetiks travaille sur le séquençage de l’ADN ; or, la cellule décodée correspond à Thomas Hale, l’un de leur employé dans un laboratoire pharmaceutique. Les dirigeants du trust lui proposent alors de signer un contrat qui le fait devenir leur propriété exclusive, afin que la concurrence ne puisse pas empêcher la société de poursuivre ses recherches : il devient ainsi le premier homme privatisé du monde… Dans ce suspense, passionnant et haletant, basé sur les manipulations génétiques, Richard Marazano met à profit le gain «intellectuel» qu’il a obtenu avec ses études scientifiques, et nous démontre, par la même occasion, que le libéralisme à outrance peut être une forme moderne de l’esclavage : bien vu !
“ Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill ” par Emile Bravo et Jean Régnaud
Editions Gallimard (14 Euros)
Au fil de courts chapitres limpides et évocateurs, Emile Bravo, le dessinateur de l’excellente série «Jules», chez Dargaud, et de savoureuses parodies (destinées aux plus petits) des contes de fées de notre enfance, au Seuil, retrouve le scénariste de ses débuts (Jean Régnaud) pour une émouvante évocation du manque de la mère chez l’enfant. Les tourments, mais aussi les joies, qui peuvent nous étreindre dès la petite enfance, lorsque nous sommes confrontés à des situations nouvelles et souvent douloureuses, sont fort bien retranscrits dans cet ouvrage d’apprentissage et de prise de conscience du monde qui nous entoure. L’humour et la tendresse sont les points forts de cette sorte de roman graphique qui se lit d’un trait (trop vite, jugeront certains), et où la ligne du dessinateur oscille entre «claire» et «crade». En tout cas, ce bel ouvrage sorti chez Gallimard Jeunesse (mais pas dans la collection «Bayou»), inaugure un intéressant développement de la bande dessinée au sein de cette vénérable maison littéraire : un nouveau département (intitulé «Fétiche») devant apparaître en septembre, avec des auteurs comme Pascal Rabaté, Joann Sfar, David B., Bruno Heitz ou Mathieu Sapin qui se sont attelés, eux aussi, à la mise en images de leur roman préféré. Vu le nombre de nouveaux labels se lançant dans ce genre d’entreprises (voir «Ex-Libris» chez Delcourt ou encore les éditions Adonis, dont le siège est à Beyrouth et qui vont débarquer à la rentrée, avec de nombreux collaborateurs connus), il se pourrait bien que 2007 devienne l’année de l’adaptation : voilà qui pourrait me donner des idées !!!
“ Le trône d’argile T.2 : Le pont de Montereau ” par Théo, Nicolas Jarry et France Richemond
Editions Delcourt (12,90 Euros)
Nombreuses sont les séries historiques qui vous tombent des mains au bout de deux pages : rassurez-vous, «Le trône d’argile» n’est pas de celles-là ! Non seulement l’écriture scénaristique, réalisée à quatre mains par Nicolas Jarry («Les chroniques de Magon», «Les brumes d’Asceltis» ou «Tokyo Ghost») et l’historienne France Richemond, fonctionne parfaitement, mais elle nous donne une grande leçon d’Histoire, nous éclairant avec intelligence et finesse sur les débuts de la guerre de Cent ans : intrigues, alliances, complots, actions et romances étant habilement au rendez-vous ! En 1418,