Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...Chosen : L’élu, de Mark Millar et Peter Gross
Retrouvé totalement indemne après un terrible accident de circulation, le jeune Jodie Christianson se découvre des pouvoirs miraculeux qui le désigne, aux yeux de la population, comme un nouveau messie.
A l’aube de l’adolescence, Jodie Christiansen est un enfant comme les autres, assez solitaire, plutôt porté sur les mystères du sexe féminin et beaucoup moins sur les études, pour lesquelles il n’est pas particulièrement doué. C’est d’ailleurs au lieu d’aller en cours qu’il suit ses copains dans une exploration forestière, destinée à retrouver une « revue de cul ». Un peu en retard sur les autres, il se retrouve sous un viaduc au moment où un camion en tombe, générant une terrible explosion, mortelle pour tout un chacun mais dont Jodie ressort étrangement sans aucune égratignure. L’événement ne laisse pas indifférent la population locale. D’autant plus que Jodie devient un élève surdoué et guérit les malades. Parmi ses miracles, on le surprend même à changer l’eau en vin … Force est de constater le dimension surnaturelle de l’enfant, qui découvre la Bible et s’imagine dans la peau du fils de Dieu. Seuls les représentants de l’Eglise croit en une imposture. Etonnamment, les faits ne sont relatés nulle part dans les médias. Mais le destin de Jodie est ailleurs …
Jusqu’au dénouement de ce premier volume, dont nous vous laissons évidemment la surprise, le lecteur progresse au rythme des révélations et des nouvelles interrogations. Mark Millar, déjà reconnu comme scénariste repreneur, à la suite de Warren Ellis, de The Authority et comme créateur des Ultimates, livre ici une œuvre plus personnelle, fantastique et symbolique, qu’il développe avec humanité et intimité. Intimité avantagée par Peter Gross dans sa construction graphique réaliste, qui privilégie les gros plans expressifs au détriment du spectaculaire et renforce la plongée dans un univers à l’atmosphère de doute permanent.
Il convient de saluer l’encore récente collection Angle comics des éditions Bamboo qui nous propose aujourd’hui, à n’en point douter, une de ses séries phares, dont on attend déjà la suite avec impatience.Â
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Laurent Turpin
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