Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Hélène Bruller fait son catalogue
Auteur en compagnie de Zep du fameux Guide du zizi sexuel, un travail de couple qui a beaucoup fait parler de lui, Hélène Bruller et son éditeur Hervé Desinge (Albin Michel) nous livrera le 19 octobre 2004 un ouvrage délicieusement souriant.
En avant première, à l’aide de l’exemplaire destiné à la presse dans ses épreuves non corrigées, nous vous communiquons quelques indices de l’esprit d’Hélène qui crie non sans humanité qu’elle « veux le prince charmant », une requête à laquelle nous adhérons avec enthousiasme !
Conçu dans un graphisme très « actuel », cette suite de gags – la plupart en une planche – nous révèle les secrets de son couple (Hélène et Philippe = Philippe Chapuis alias Zep semble-t-il), un état des lieux sans concession, le titre de chaque planche faisant foi : « J,F, 30 ans passés, et pas mariée », « Comment faire son cinéma », « Les phrases qui agacent très beaucoup », etc. Toutefois, son regard ne se limite pas à son couple et se pose également sur les petites choses de la vie quotidienne (comme « Les trucs qui dépassent » : tel le string qui dépasse du pantalon taille basse ou encore la bretelle du soutif qui dépasse du débardeur) avec une acuité qui sonne juste dans notre décor d’aujourd’hui. Pré publié dans le magazine suisse Edelweiss, Je veux le prince charmant (qui a failli s’intituler N’importe quoi) est une réussite, une caricature douce amère des filles de 30-40 ans qui nous rassure sur notre choix d’hier : on a bien fait de vouloir rester célibataire, à un gamin entre deux portes près…
Philippe Mellot