Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...PLUS DE LECTURES N°37 DU 7 JUIN 2004
Les chroniques de Magon T.2 : Genèses, Gotham Central T.1, Milmo T.1 : Que renaissent les légendes, Premières chaleurs T.4 : Départ sans préavis, Léo Cassebonbons T.2 : Les mal-lunés
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« Les chroniques de Magon T.2 : Genèses » par Guillaume Lapeyre et Nicolas Jarry
Editions Delcourt (12,50 Euros)
Depuis l’holocauste, ce qui reste de l’humanité est entassé dans la cité de Magon. Prise dans les glaces, cette dernière ville humaine doit sa survie à une intelligence bio-cybernétique qui lui fourni une précieuse électricité mais qui donne aussi naissance à d’étranges créatures. Un chasseur de germes a pour mission d’éliminer ces bestioles technologiques qui sont une menace permanente. Mais voilà qu’il se retrouve lui-même traqué par une machine exterminatrice. Même si la SF n’est pas trop ma tasse de thé, je dois bien avouer que le scénario de cette saga post-apocalyptique est assez complexe et passionnant. Il est dû au jeune Nicolas Jarry (également connu pour ses romans science-fictionnesques), lequel n’hésite pas à s’inspirer, avec bonheur, de l’univers de certains mangas. Il faut également souligner le graphisme très Marinien et Otomoïste de Guillaume Lapeyre ainsi que les couleurs inquiétantes d’Elsa Brants. Un esthétisme qui participe entièrement à la réussite de ce thriller futuriste !
« Gotham Central T.1 » par Michael Lark, Ed Brubaker et Greg Rucka
Editions Semic (11,90 Euros)
Voici une série atypique pour un comics puisqu’elle nous raconte les aventures des enquêteurs du commissariat central de Gotham City, mégapole qui compte déjà sur la protection inconditionnelle de Batman face à l’insécurité. Nous suivons donc la vie quotidienne de flics de choc soutenus quelques fois par certains super-héros ; en fait, le justicier de Gotham ne fera qu’une brève mais forte apparition ! Greg Rucka, que certains comparent (un peu avec excès, à notre humble avis) à Brian Michael Bendis, confirme son habileté à raconter des histoires policières. Il est ici soutenu par Ed Brubaker, scénariste lui aussi orienté polar et auteur de nombreux épisodes de «Batman». Le dessin est assuré par Michael Lark, lequel a déjà officié sur quelques titres du label «Vertigo» de DC («Scene of the Crime», par exemple). Son style, mis en valeur par des couleurs sombres, se rapproche de celui qu’avait David Mazzuchelli sur «Batman Year One»… Il s’agit donc d’une série fort intéressante qui met en avant l’humanité des personnages et leurs relations ambiguës tout en étant très cinématographique : cela nous change de la production super-héroïque à laquelle nous sommes habituellement confronté !
« Milmo T.1 : Que renaissent les légendes » par Laurent Ribet et Hervé Manuguerra
Editions Akileos (13,50 Euros)
Comment se fait-il que je me retrouve à conseiller un album situé dans un univers d’Heroic-Fantasy, alors que j’ai, la plupart du temps, ce genre en horreur ? Et bien tout simplement parce que «Milmo» s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes et qu’il aborde un univers tout à fait original et riche ! Abordé par un navire pirate de pirates, le héros (alors jeune enfant) invoque un dragon mythique. Ce denier surgit de l’océan et dévaste les navires : la légende renaît ! Milmo est alors projeté de 10 ans dans le futur : il se retrouve entouré de types à la mine hostile et sera confronté à ce pouvoir dont il ignore l’origine. A la fois grande aventure et quête initiatique, ce premier album est prometteur ! Il y a, bien sur, encore quelques maladresses graphiques et narratives mais l’ensemble est convainquant et assez bien maîtrisé ! A suivre, donc…
« Premières chaleurs T.4 : Départ sans préavis » par Jean-Philippe Peyraud
Editions Casterman (9,50 Euros)
Comme son ami Christopher ou comme ses références bédéesques que sont les Dupuy-Berbérian, Jean-Philippe Peyraud nous raconte avec tendresse et humour le quotidien d’une bande de trentenaires parisiens qui ont du mal à devenir «adultes». Dans cet épisode, Gaby est raide dingue de Tiphaine et envisage même d’aller vivre avec elle. Seulement voilà, il ne sait pas comment l’annoncer à Jean-Bath, son vieux copain avec lequel il partage, depuis des lustres, un appartement. Abie, elle, ne supporte plus d’habiter dans le même immeuble que son ex. Quant à Nini et Globule, ils sont à l’étroit depuis la naissance de leur enfant et cherchent plus grand ; mais les prix, à Paris, sont prohibitifs ! Ces situations vécues sont familières à nombre d’entre-nous et c’est ce qui fait le charme de cette série dessinée avec une ligne claire épurée et très efficace. Recommandé !
« Léo Cassebonbons T.2 : Les mal-lunés » par François Duprat
Editions Petit à petit (9 Euros)
Mais qu’est ce qu’ils ont tous à s’énerver comme ça ? Ils sont vraiment mal luné ou quoi ?! Pour Léo, petit garçon à l’imagination débordante, ce ne peut être que la malédiction du Croqueur de Lune, ce monstre qui revient périodiquement manger des morceaux de lune. Et oui, Léo Cassebonbons est un petit garçon qui a réponse à tout et qui donne des avis, pas toujours circonstanciés, sur tous les sujets : l’enfer pour ceux qui le côtoient ! C’est surtout ses parents qui morflent, et, en plus, ils n’ont pas trop le cœur à rire puisque le papa est au chômage (pas au « fromage », Léo !). Bref, cela explique pourquoi le couple ne goûte pas systématiquement les discours pas toujours utiles de leur rejeton : y a vraiment de quoi être mal luné ! Avec son drôle de dessin au style «gros nez» et surtout avec sa tendresse et sa poésie, François Duprat aborde intelligemment des sujets graves et complexes, comme le chômage, la vie à deux, le racisme ou le sexe, dans une BD qu’apprécieront autant les enfants que les plus grands ! Avec la version fort bien relooké de «Mon cousin dans la mort» et cette excellente série pour tous les publics, ce dessinateur se place désormais parmi les auteurs de BD dont il ne faudra pas rater les prochains travaux !
Gilles RATIER