Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
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Halloween blues T.2 : Je vous écris de Gettysburg , Mort d’un banquier T.1 : La vie coûte cher , Trois d’entre elles, Contes et récits fantastiques T.2 : Le Golem, Sgt. Rock : anthologie T.
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« Halloween blues T.2 : Je vous écris de Gettysburg » par Kas et Mythic
Editions Le Lombard (12,60 Euros)
Ce thriller efficace, prévu sur 7 albums, avait donné le coup d’envoi, l’an passé, de la nouvelle collection «Polyptique». Prenant pour toile de fond l’Amérique des années 50, le scénariste de «Rubine» et d’«Alpha» nous a concocté un scénario plein de rebondissements, digne des films hollywoodiens de la grande époque. Un inspecteur est confronté au passé douloureux d’une femme rescapée d’un asile alors que sa défunte épouse, ancienne star cinématographique, continue à le hanter sous la forme d’un fantôme fort appétissant ! Deux intrigues se succèdent, sans se croiser, mais l’enquête policière, bien construite, est entièrement résolue dans chaque album. Quant au dessin du polonais Kas (un élève de Rosinski), il est tout à fait convainquant et réaliste, même sur les scènes qui ont recours au fantastique : ce qui n’est pas un mince exploit !
« Mort d’un banquier T.1 : La vie coûte cher » par Matthias Gnehm
Editions EP (13 Euros)
Ce jeune auteur suisse allemand avait déjà été remarqué avec son premier album : «Bouffe et châtiment» chez Hors Collection, dont le département BD était alors dirigé par Emmanuel Proust qui n’est autre que l’éditeur EP. Matthias Gnehm nous séduit immédiatement avec son graphisme puissant doté d’une mise en couleur directe originale (on pense beaucoup à De Crécy mais il y a pire comme influence !). Son polar financier, plein de surprises, égratigne volontiers la société capitaliste et dévoile seulement quelques pistes que l’on a hâte d’emprunter un peu plus longuement dans le deuxième volet prévu pour l’année prochaine. Un riche banquier apprend qu’il n’a plus que quelques mois à vivre et décide que sa mort doit rapporter de l’argent à sa banque. Il charge ses deux dauphins de trouver le meilleur moyen pour ce faire, sans qu’ils soient inquiété par la police ou la justice : celui qui sera le plus original étant sûr d’hériter de sa fortune personnelle. La cupidité humaine étant ce qu’elle est, chacun envisage alors divers plans machiavéliques ! Voici un bon polar, bien ancré dans l’actualité, à soutenir absolument !
« Trois d’entre elles » par Martin Veyron
Editions Albin Michel (15 Euros)
Itinéraire de trois femmes liées par leur amitiés communes : elles sont pourtant différentes dans leurs goûts, leurs désirs et leurs passions ! Nous suivons leurs parcours à partir de 1968 où elles découvrent dans le désordre le plus total l’amour, la drogue, la libération et la répression… Puis, on passe aux années punk pour arriver dans un futur à chier, vers 2048 : les enfants ont grandit et les histoires de cul se compliquent ! Avec le temps tout s’en va…, sauf l’amitié ; mais c’est quand même fou ce que ça peut changer une femme, même quand elle est fidèle ! Cette comédie de mœurs mettant en scène les travers des bourgeois franchouillards n’est certes pas la meilleure de Martin Veyron, que l’on a vu mieux inspiré, mais cela se lit sans déplaisir et le dessin du pourfendeur de «bobos» est toujours aussi agréable à l’œil. Pour l’anecdote, signalons que cette histoire est parue dans L’Echo des Savanes de février à novembre 2003 et qu’elle a été légèrement remaniée par l’auteur pour sa parution en album (fort bien imprimé et relié, par ailleurs) !
« Contes et récits fantastiques T.2 : Le Golem » par Dino Battaglia
Editions Mosquito (13,50 Euros)
Les éditions Mosquito continuent à nous faire découvrir (ou redécouvrir) l’œuvre de ce grand dessinateur transalpin oublié qu’était Dino Battaglia (1923-1983). Ce dernier avait l’art de revisiter les contes basés sur les croyances populaires (le diable, Totentanz ou le Golem) et d’adapter les mythes fantastiques littéraires (l’univers de Lovecraft ou «L’étrange cas du Docteur Jeckyll et Mister Hyde»). Ce très bel album reprend des récits dessinés avec un noir et blanc fantasmagorique qui ont été publiés en Italie dans Linus entre 1969 et 1974 (seuls quelques uns avait eu droit à une traduction française dans Pilote ou dans Formule 1). Entre récits illustrés et véritables BD, Battaglia nous démontre, une fois de plus, son immense talent pour illuminer, avec plume ou pinceaux, cette littérature intemporelle aux limites de l’onirisme et de l’effroi !
« Sgt. Rock : anthologie T.1 » par Joe Kubert, Robert Kanigher et Bob Haney
Editions Soleil (19,65 Euros)
Joe Kubert est l’un des plus grand dessinateurs de BD aux USA : un véritable monstre sacré, pourtant encore trop méconnu en France ! Au début des années 60, il illustra de son trait sec et nerveux de nombreuses histoires de guerre dont les courts récits de « Sgt Rock« , héros de la Seconde Guerre mondiale. Créé graphiquement par Ross Andru et Mike Esposito (pour la firme DC, en 1959), cet ennemi redoutable des nazis et autres méchants japonais dirige un commando de choc, présent sur tous les fronts. C’est seulement au troisième épisode que Kubert intervient, et ce pendant de longues années (jusqu’en 1992), laissant parfois la place à John Severin, Frank Robbins, Alex Toth, Russ Heath, Jerry Grandenetti et à bien d’autres. Les scénarios, pas si militaristes qu’ils en ont l’air, sont signés Robert Kanigher et, épisodiquement, par Bob Haney. Nous avions déjà eu droit à quelques traductions dans les petits formats des éditions Arédit à la fin des années 80 mais c’est la première fois que l’on nous propose une si belle compilation, fidèle reproduction de l’édition américaine. Bravo donc à Soleil pour cette courageuse réalisation qui nous permet d’apprécier une partie du talent d’une des personnalités essentielles du 9e art américain !
Gilles RATIER