Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Adieu Robert Gigi
Un ami vient de mourir. Pendant plus de quarante ans, nous avons été très proches. Nous nous sommes connus dans le bureau de Georges H. Gallet chez Hachette. Gallet souhaitait une suite aux aventures de Barbarella.
C’est ainsi qu’est née notre amitié sur le berceau de Scarlett Dream publiée, en épisodes.
Je me souviens de sa joie, lorsqu’il reçut à New York, le Prix du meilleur dessinateur de la National Cartonist Society et le Yellow Kid au Salon international dei comics de Lucca. C’était un homme discret, attentif qui adorait passer des heures à débattre des sujets les plus divers. Sa passion pour le Japon était connue et il dessina deux magnifiques albums mettant en scène Ukaki le samouraï. Depuis sa maladie, nous nous rencontrions rarement, il préférait rester chez lui à dessiner et à lire loin de tous.
Adieu Bob.
Claude Moliterni
GIGI, Robert
(1926)
Dessinateur et scénariste
Né à Besançon (France) le 29 juillet 1926, Robert Gigi débute dans la bande dessinée en travaillant à l’atelier de Raymond Poïvet. À partir de 1948, il entame une collaboration avec une agence de presse, Paris Graphic, ainsi qu’avec L’Aurore, la collection de récits complets Les Aventuriers d’aujourd’hui, L’Épatant, Fillette et Pschitt Aventures pour Mexico Kid (scénario Vidal – un album à la S.P.E., sans date).
Outre quelques travaux d’illustrations, Robert Gigi entre à Pilote dès le premier numéro du 29 octobre 1959 (il figure sur la fameuse photo « truquée » représentant l’équipe dans le n° 0) où il illustre un court récit historique en deux planches intitulé Jean Bart. En 1964, il collabore à Chouchou où il entreprend Gentil Clovis, Panique à Mammouth City et Rodéo à Carson City. L’année suivante, il crée, sur un scénario de Claude Moliterni, la délicieuse Scarlett Dream, beauté scandaleuse dans la tradition de Barbarella. Apparue dans V Magazine, elle poursuit ses aventures dans France-Soir (six albums aux Editions Losfeld, Serg et Dargaud, 1967 à 1982).
À partir de 1967, Robert Gigi entreprend dans 15 Ans, un magazine destiné aux filles, une série, écrite par Lorena, intitulée Confidences d’une quinze ans.
Durant l’année 1968, il crée, à nouveau en complicité avec Claude Moliterni, Orion, le laveur de planètes (album Dargaud, 1974) pour Phénix. Cette série qui relate l’affrontement entre Orion et des androïdes sera reprise ensuite dans Pogo/Poco et dans Les Pieds nickelés Magazine. Un an après, Gigi met en œuvre dans Pilote, sur des textes de Lob, le premier volet de leur Dossier soucoupes volantes (album Dargaud, 1972) qui sera suivi par Ceux venus d’ailleurs (album Dargaud, 1973) et OVNI dimension autre (album Dargaud, 1975). Ces trois albums seront ensuite réunis en un volume, chez le même éditeur, sous le titre Les Apparitions ovni (1979).
En 1970, à nouveau avec Moliterni, il débute Agar pour le supplément italien du Corriere dei Ragazzi. Cette série qui compte trois histoires sera éditée en France dans le mensuel Lucky Luke, puis en albums chez Dargaud (1974 à 1975, réédités en 1983 avec de nouvelles couvertures). Créé à l’origine pour le magazine hollandais Pep en 1971, Ugaki le samouraï sera publié en France dans Tintin puis dans Charlie Mensuel 2e série (deux albums Dargaud, 1980 et 1985, réédités chez Bagheera en 1991 avec de nouvelles couvertures).
En dehors de quelques sérigraphies, les Editions Aedena publient en 1987 Rêves écarlates, ouvrage qui reproduit de nombreux dessins érotiques et autres, ainsi que l’épisode d’Agar, Les Jouets maléfiques. Conjointement à ce travail, Robert Gigi participe à deux portfolios en 1986, un premier édité par Citroën, Les chevrons voient rouge, et un second produit par l’Atelier de sérigraphie d’Angoulême : Jeu de dames, les héroïnes de Lob. Robert Gigi se consacre aujourd’hui principalement à la sculpture et à l’illustration. Il est décédé,le 6 février 2007, des suites d’une longue maladie à l’âge de 79 ans.
Philippe Mellot