La fille de Georges Dargaud, Corinne, met en vente une partie de la collection personnelle de bandes dessinées de son père.
Les albums, planches originales, les albums dédicacés, et portofolios vendus ne représentent qu’une partie de la collection que l’éditeur a réunie au long des années à la tête de sa maison d’édition. Et d’après des sources personnelles, Corinne Dargaud a choisi de garder quelques-uns de ces albums qui contiennent des dédicaces personnalisées d’auteurs tels que Morris,Charlier, Hubinon, Greg, Uderzo, Goscinny, ou Jacobs.Le clou de la vente, organisée à Drouot, avec François Meyniel comme expert,sera le livre d’Or de Georges Dargaud, un recueil où l’on retrouve de nombreuses dédicaces des auteurs qu’il a publiés. La vente aura lieu le 24 février 2006. à Drouot, salle 2 à 14 heures 30.
Claude Moliterni
Hommage à Georges Dargaud |
Tous ceux qui ont guetté impatiemment dans les kiosques l’arrivée des nouveaux numéros des magazines Pilote et Tintin, tous les lecteurs d’albums de bandes dessinées lui sont reconnaissants. Georges Dargaud rêvait d’un empire de presse – pari réussi – et reste dans nos mémoires comme « le patron » du 9e art : la bande dessinée pour tous, des enfants aux adultes. L’aventure débute en 1936, avec la création d’une maison d’édition. Il lance sept plus tard son premier journal de B.D, Allô les jeunes, mais aussi Chic de Paris, La Mode du tricot, À tout cœur, sans oublier la reprise de Rustica et de L’Automobile magazine. Le succès arrive en 1948, avec l’édition française du magazine Tintin, assurée jusqu’en 1975. Et puis, en 1960, il achète Pilote, créé l’année précédente et qui compte dans sa rédaction Goscinny, Charlier, Hubinon, Uderzo, Sempé… Au fil des parutions et jusqu’au dernier numéro, daté novembre 1989, on remarque l’apparition des grandes signatures de la B.D., qui débutaient leur carrière dans les pages de cet hebdomadaire, devenu mensuel en 1986, et étaient aussi éditées par les éditions Dargaud. La liste est longue, d’Enki Bilal à Wolinski, en passant par Bretécher, Druillet, Dupuis, Fred, Giraud, Gotlib, Greg, Jacobs, Pratt et bien d’autres… On retrouve tous ces noms dans la bibliothèque de Georges Dargaud et de sa fille Corinne. Des albums en édition originale, certains dédicacés – comme un Barbe rouge, le démon des Caraïbes de 1961 avec envois de Charlier et Hubinon (180 €) –, voisinent avec des éditions spéciales, telle celle de Tintin au pays des soviets, 1969, avec envoi et signée Hergé pour laquelle il faut compter 1 000 €. Signalons aussi un exemplaire hors commerce du coffret portfolio de Blake et Mortimer dédicacé par Jacobs et estimé 3 000 €. On ne peut pas non plus passer sous silence l’album réalisé en 1977 par Dargaud pour la promotion et le lancement d’Astérix aux États-Unis, qui reprend en format strip pour les « Sunday pages » les aventures d’Astérix gladiateur en noir et blanc et celles d’Astérix et la grande traversée en couleurs, ici recouvert de Skyvertex marron (l’édition standard est toilée). Il est assorti d’une estimation de 750 €. Trente-sept dédicaces accompagnées de dessins (voir photo) figurent dans le livre d’or de Corinne Dargaud, formant un hommage à une famille qui a su lancer et soutenir le 9e art non seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes… et le plus grand plaisir des collectionneurs.
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Vendredi 24 février, salle 2. Lasseron & Associés SVV. M. Meyniel. |
L’exposition publique : jeudi 23 février de 13 à 187 heures et vendredi 24 février de 11h à 12h30
Contact étude : Fréderic Aïn 06 21 21 70 78
Le catalogue de la vente peut être téléchargé sur le site de Drouot