Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
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On apprend le décès de Gebe, des suites d’une longue maladie.
GÉBÉ (pseudonyme de Georges BLONDEAU)
France
9 juillet 1929 à Villeneuve-Saint-Georges
D’abord dessinateur industriel à la SNCF, Gébé publie ses premiers dessins d’humour dans La Vie du rail (1955-1956) et L’Almanach du cheminot (1958). Petit à petit, il se fait un nom dans la grande presse : Sport et vie (1959), Paris-Match (1959), Paris-Presse (1960). En 1961, il entre à Hara-Kiri dont il deviendra le rédacteur en chef de 1969 à 1985. Il y publie des romans-photos, des publicités détournées et crée Berck (1964), personnage informe et dévoreur, à la logique absurde.
À partir de février 1969, il participe aussi à Hara-Kiri Hebdo, puis à Charlie Hebdo. Il y signe des bandes toutes éditées en albums aux éditions du Square, puis Dargaud : Il est fou (1970), L’An 01 (1972), Il est trop intellectuel (1972), Qu’est-ce que je fous là ? (1975).
Parallèlement, Gébé travaille à Pilote de 1966 à 1971, où il dessine des « pages d’actualité » et des récits complets dont Une plume pour Clovis (album Square, 1979). Il collabore à Charlie Mensuel 2e série avec Le Service des cas fous (1984), au Psikopat (1985), devient rédacteur en chef de Zéro (1986), directeur de publication de Charlie-Hebdo 2e série (1992). Il est présent aussi dans L’Enragé (1968), La Gueule ouverte (1974), L’Idiot international (1989), Le Monde libertaire.
Gébé, par ailleurs, réalise des pièces radiophoniques pour Le Théâtre de l’étrange sur France-Inter (1965), participe au Feu de camp du dimanche matin sur Europe 1 (1969), écrit des chansons (Casse-tête), des romans policiers (Sept Cartouches, 1983), travaille à la télévision (Merci Bernard et Palace Hôtel), scénarise L’An 01 au cinéma avec Jacques Doillon comme réalisateur.
Grand maître de l’humour nonsensique avec des variations métaphysiques surprenantes, Gébé est un authentique révolté contre l’ordre établi, doué par ailleurs d’un graphisme simple, mais percutant. Il meurt le 5 avril 2004 des suites d’un cancer.MD