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« Lune de miel ? » : un cauchemar de série B parodique !

06/02/2025
Par Patrick Bouster

Des vacances sans les enfants, c’est le rêve de beaucoup de parents, mais celles-ci vont tourner sinon au cauchemar, du moins à l’aventure risquée… Un couple — à la jeune quarantaine — est embarqué, presque contre son gré, dans une soirée sur un bateau, avec, à bord, des personnes peu recommandables. C’est là qu’arrive l’impensable : un mystérieux papillon — un sphinx — va semer des dégâts, mortels, parmi ces invités douteux. Le couple est amené à fuir en pleine mer et, pire, est obligé de secourir une jeune femme encore vivante sur le bateau…

Les catastrophes et les déboires se multiplient pour le couple, avec plongée en mer, requins, et nouvelle rencontre avec le papillon. Bastien Vivès organise une baignade dans l’absurde, en partant du quotidien le plus banal, et fait avaler, au lecteur, une histoire invraisemblable. Pour le plaisir de celui-ci, qui est consentant !

Sophie et Quentin coulent des instants paisibles et heureux au soleil, lorsqu’ils croisent une vague relation qui les invite sur « son »bateau (lequel en fait n’est pas le sien). Les autres invités, qui embarquent bientôt, s’avèrent être des malfrats recherchés ! Par politesse, Sophie et Quentin font connaissance, mais veulent s’en aller assez vite. Or, avant qu’ils n’aient pu le faire, un papillon — aperçu juste auparavant — provoque un malaise létal en s’approchant d’une première, puis d’une deuxième personne. D’accord, ce sont des bandits, mais quand même !

La fusillade qui s’ensuit fait fuir pour de bon le couple, ainsi que leur hôte. Le papillon a « bon dos », ce n’est pas aussi simple : du poison a été retrouvé. S’agit-il d’un règlement de comptes ?! Perdu en mer sur son canot, le couple va chercher à récupérer la jeune Ioana sur le bateau très endommagé, en pratiquant la plongée…

On connaît — et on apprécie beaucoup — Bastien Vivès pour son trait vif, souple, et ses histoires très personnelles et contemporaines. Ici, il change de présentation et de propos. D’abord par l’utilisation de la couleur, alors qu’il nous avait habitués à un noir et blanc minimaliste et stylé. Le style est resté, mais il s’est fait plaisir : couleurs étudiées et lumineuses (même dans le sombre, à la Mœbius). On sent effectivement la jubilation d’un dessinateur qui y va franchement. Le traitement convient bien à l’histoire — puisqu’elle est invraisemblable et qu’elle fait souvent sourire. Il y a de la parodie et du second degré dans tout cela. Des clins d’œil savoureux à l’univers de la BD et au cinéma catastrophe (« Les Dents de la mer ») parsèment le tout et génèrent une lecture agréable et très décontractée.