2025 en avant-premières… de couvertures !

Pour la dernière chronique de 2024 au sein de la rubrique « L’Art de… », il est devenu incontournable de se pencher sur les promesses éditoriales à venir. En l’occurrence, sur quelques très beaux visuels de couvertures, parmi les titres franco-belges qui ont d’ores et déjà flatté nos rétines… Un kaléidoscope – aussi émerveillé que subjectif – principalement effectué au sein des dizaines d’albums programmés entre janvier et mars prochain. Bonnes découvertes à toutes et tous, en vous souhaitant de très bonnes fêtes !

Toujours présenté chronologiquement (par dates de parutions), cet avant-goût essaye de privilégier les nouvelles séries ou les one-shots : une règle d’or… qui n’empêche pas de nombreuses exceptions !

Débutons notre sélection chez Glénat avec la suite de « Jules Matrat » (2 janvier), superbe adaptation par Serge Fino du roman historique éponyme de Charles Exbrayat. L’auteur explore les traumatismes liés à l’horreur de la Première Guerre mondiale : revenu vivant dans sa paisible Haute-Loire, mais avec de profondes séquelles psychologiques et physiques, Jules n’est plus le même homme auprès de son épouse Rose. L’indicible barbarie et le douloureux silence pourront-ils un jour de nouveau laisser place à l’envie de vivre ? Dépeignant, dès la couverture, toute la détresse des temps, Fino dépeint avec un réalisme déconcertant les conséquences d’un conflit, tant sur ceux qui le subissent que sur les générations futures.

Passons de l’Histoire à la l’heroic fantasy avec « Vei » (10 janvier) : épais one-shot de 344 pages, où la scénariste suédoise Sara B. Elfgren et le dessinateur Karl Johnsson narrent le destin de leur impétueuse héroïne dans l’imaginaire scandinave. Sauvée de la noyade par un bateau Viking, Vei se retrouve bientôt au centre d’un jeu cruel opposant les Géants de Jötunheim et les dieux d’Asgard. Pour sauver sa vie et celle de son peuple, elle va devoir affronter les plus puissants guerriers des Ases et déjouer les pièges tendus par Odin, leur roi. Cette réédition à petit prix et au format poche (ouvrage paru initialement en 2021) participe d’une campagne promotionnelle lié à l’anniversaire des 20 ans des éditions Ankama.

Dans « Terorisuto » (15 janvier), le scénariste Frédéric Maffre s’intéresse au parcours de l’Armée rouge japonaise : équivalent d’Action directe en France et acteur du terrorisme international (notamment au Moyen Orient) entre 1971 et le début des années 2000. D’un trait nerveux, François Ruiz nous plonge dans une lutte idéologique qui introduisit la pratique de l’attentat-suicide, en illustrant le destin fanatique d’un jeune homme sans éclat ni vision, mais terriblement meurtrier : Kozo Okamoto.

Poursuivons notre aperçu des couvertures et albums de début 2025 avec « La Veuve » (15 janvier). Sous ce titre se cache un western littéraire au féminin, réalisé en noir et blanc par Glen Chapron. En 1903, affamée et à bout de force, Mary (19 ans) fuit à travers les Rocheuses canadiennes : qui sont ses poursuivants ? Pourquoi sont-ils à ses trousses ? Quels sont les sombres secrets portés par la jeune femme ? Autant de questionnements soulevés par cette fresque épique et sociale de 176 pages, qui oppose la nature, la loi des hommes et la recherche d’un bonheur nommé liberté.

Le 17 janvier, devrait paraitre chez Dargaud le volumineux « Le Rêve du Tchernobog » par Melody. Soit l’histoire de Yuri : un anarchiste cosaque qui combat lors de la guerre civile russe. Ayant accepté d’éliminer le dernier représentant du tsar, Yuri ne s’attendait cependant pas à… pactiser avec une petite peste de huit ans ! Ils deviennent des fugitifs, traqués jusque dans leurs rêves par le Tchernobog : le dieu de la mort…

Le 22 janvier, la collection « Agatha Christie » des éditions Paquet s’enrichira d’un nouveau titre avec « Hercule Poirot : La Maison du péril » (par Frédéric Brémaud et Alberto Zanon). Un classique, présenté sous une couverture originale, dans lequel le fameux détective belge tente d’élucider un nouveau mystère : qui en veut donc à Miss Buckley, la propriétaire de End House, victime ces derniers temps de plusieurs tentatives de meurtre ?

Et de quatre pour Christian de Metter, devenu l’adaptateur attitré des best sellers de Pierre Lemaitre ! Après « Au revoir là-haut » (2015), « Couleurs de l’incendie » (2020) et « Miroir de nos peines », voici que surgira le 22 janvier « Le Grand Monde ». Faisant suite à la fresque des « Enfants du désastre », cet album devrait paraitre en parallèle d’« Un avenir radieux » : troisième roman signé par Lemaitre dans sa trilogie « Les Années glorieuses ». Dans « Le Grand Monde », les enfants de la famille Pelletier quittent le foyer familial et vont se confronter aux réalités de la vie, de Paris à Saigon, dans le monde fracturé de l’après-guerre.

Le 29 janvier, Yuko, munie de prothèses en plastique, et Akira, un maître en arts martiaux, débarquent dans « Cyborgs T1 : Ronin ». Devant fuir la ville après la promulgation d’une loi sur l’euthanasie des êtres « imparfaits », ils se retrouvent pourchassés par les Trakeurs : les mercenaires du dictateur Tudor. Une édition spéciale en noir et blanc est prévue, à l’occasion du FIBD d’Angoulême, pour ce premier opus cyberpunk d’une nouvelle série SF concoctée par Jean-Luc Istin, dessiné par Benoit Dellac et Dim D.

Changeons de style avec « Le Chant de la femme parfaite » (5 février), signé par Makyo et Bruno Cannuciari. Ce one-shot de 104 pages met en scène un ancien cryptologue de l’armée, déconsidéré après une erreur ayant coûté la vie à des soldats en Afghanistan. Ayant continué seul ses recherches scientifiques sur le spectre électromagnétique, il fut sujet des crises et hallucinations que sa femme n’a pas supportées… Après une période difficile, il rencontre l’étrange sosie de son ex-compagne, qui possède un pouvoir de guérison…

« Les Chroniques de l’Atlantide T3 : La Rage du dieu-serpent » paraitra le 19 février chez Glénat. Entièrement conçu par Stefano Martino (qui est aussi le repreneur graphique des « Forêts d’Opale » depuis 2020), l’album clôt un récit fantasy voyant se croiser intrigues politiques, sorcellerie et action débridée : Eoden, le plus grand guerrier de l’Atlantide, est-il tombé au combat ? Voici en tout cas ce qu’il veut faire croire à son plus grand ennemi, Thorun. Mais, alors que s’engage la bataille finale, le grand-prêtre Hak-Na se rend dans le temple du serpent à plumes pour réveille une ancienne menace : est-ce la victoire ou la fin pour Eoden ?

Troisième opus solo, déjà, pour l’efficace série conceptuelle « Survival », concoctée chez Soleil par Christophe Bec et différents dessinateurs, depuis septembre 2024 : dans « Survival: Palmyra » (5 mars), une famille américaine contemporaine, en quête d’un nouveau départ, s’installe dans une fermer proche de la bourgade rurale de Palmyra. Mais la dense forêt avoisinante cache de bien inquiétants phénomènes… Les membres de la famille vont devoir tout tenter pour survivre !

Achevons notre aperçu 2025 (en allant exceptionnellement jusqu’en mai…) avec la couverture d’un album qui devrait être le dernier d’une excellente série western : « Marshall Bass T12 : Crépuscule » (7 mai). Un ultime opus en feu d’artifice pour notre héros afro-américain, quand vient l’heure de régler les comptes avec le colonel Helena : son plus fidèle ennemi. Sans oublier de solder toutes ses amitiés… et un complexe héritage amoureux et familial. Darko Macan et Igor Kordey termineront ici en beauté leur western pour le moins tarantinesque, inspiré d’une véritable icône du Far West.