Original Watts réédite « Michelle » d’Olivier Marin !

Parue en 2007 chez Paquet — sous le titre « Michelle : les mystères de l’Est » —, cette première bande dessinée due à Olivier Marin — avant le succès incontestable de son second ouvrage (le tome 1 des « Enquêtes auto de Margot ») qui le révélera au grand public — est passée un peu inaperçue au milieu de la pléiade d’albums sortis, ceci malgré un prix au festival de Moulins. Voilà que, 17 ans plus tard, les éditions Original Watts ont la bonne idée de redonner une chance aux aventures de Michelle : une étudiante en droit qui se retrouve, en 1963, dans l’univers du renseignement et de l’espionnage, en intégrant le SDECE. Ceci, grâce à un bel album de 88 pages proposant l’histoire d’origine augmentée d’un prologue inédit et éclairant de 11 pages, ainsi que d’un épilogue original de deux planches, le tout agrémenté d’un copieux cahier graphique : un sketchbook, comme on dit maintenant !

Dans les nouvelles premières planches, Michelle s’embarque dans une curieuse enquête qui l’entraîne en Turquie, à la recherche des pans oubliés d’un passé qui semblent avoir été effacés de sa mémoire. Armée d’une énigmatique machine et hantée par des souvenirs troublants, elle devient l’héroïne d’une mission qui mêle espionnage et politique internationale en pleine Guerre froide. C’est alors qu’elle se souvient de tout : deux ans plus tôt, quand elle n’était qu’une étudiante de 23 ans et que l’Est s’opposait déjà à l’Ouest, elle s’est retrouvée à Berlin, des deux côtés du mur, propulsée au centre d’un complot destiné à bouleverser l’ordre mondial, tandis que la France s’était lancée dans la course à l’armement nucléaire et que ses hommes d’État étaient atteints d’un mal mystérieux.

Voilà donc une aventure captivante (scénarisée par Marine Alvarez), avec évidemment ses petits défauts et approximations de débutants prometteurs bien excusables, qui nous permet de découvrir les sphères de l’espionnage et du secret défense, en étant proposée dans une ambiance ligne claire que n’aurait pas renié Edgar P. Jacobs, Hergé, Jacques Martin ou Bob De Moor : le maître graphique d’Olivier Marin qui s’est, d’ailleurs, amusé ici à multiplier les clins d’œil à Barelli, Tintin & co !

Original Watts est une maison d’édition créée en 2013 par David Barnier et Fabrice Tellier qui avait, au départ, l’ambition de faire vivre le patrimoine des comics à la française intimement lié à l’histoire de l’imprimerie lyonnaise, travaillant ainsi en étroite relation avec des dessinateurs locaux emblématiques de cette époque : tels que Jean-Yves Mitton ou Ciro Tota. La structure a ensuite élargi ses collaborations à des auteurs créatifs se retrouvant sans éditeurs — notamment depuis la reprise récente par la libraire Romane Becker —, à l’instar d’Olivier Hudson, Gwendal Lemercier, Cosimo Ferri, Nicolas Guénet, Christophe Compin et Jean Depelley (1)… ou Olivier Marin.

Ce dernier avait déjà réalisé pour eux les deux premiers épisodes (de 16 pages chacun, saupoudrées de nombreuses illustrations supplémentaires en annexe) de la série « Melany Road ».

Couverture de l'édition spéciale.

En attendant le troisième et l’ultime fascicule, qui permettra d’obtenir un album complet, Original Watts a publié la bande originale, composée par Pierrot, de « Melany Road » : trois chansons pour trois personnages clés de cette BD. Les Beatles ne sont pas loin… !

Gilles RATIER

(1) Voir sur BDzoom.com : « Le Peuple des ténèbres » : Conan avant Conan… et « Howard’s Barbarians – Poèmes barbares » : chants de guerre, souffles de mort….

« Michelle : à l’est, du nouveau » par Olivier Marin et Marine Alvarez 

Éditions Original Watts (30 €) — EAN : 9782492710414

Parution 5 octobre 2024

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