Zoom sur les meilleures ventes de BD du 23 octobre 2024

Riad Sattouf reste dans l’univers de l’« Arabe du futur », dont il livre un spin-off autour du destin de son frère Fadi, et s‘empare directement de la tête du « Top 20 GfK/Livres Hebdo » tous genres confondus. Il y côtoie quatre mangas : « One Piece » T108 (2^e), « Spy X Family » T13 (collector, 5^e et classique, 7^e), « Jujutsu Kaisen » T25 (17^e) et « Versus » T1 (20^e), mais aucun autre locataire du « Top 20 BD », qui accueille toutefois cinq nouveautés.

On se rappelle qu’à la fin du 4^e volume de « L’Arabe du futur », Riad Sattouf révèle que, quand son père quitte sa femme et retourne en Syrie, il kidnappe son troisième fils (Fadi),  pour obliger le reste de sa famille à le rejoindre. L’auteur retrouve finalement son frère en 2011 et réalise avec lui de nombreux entretiens. Il restitue aujourd’hui ceux-ci dans sa nouvelle série : « Moi, Fadi, le frère volé », publiée aux éditions Les Livres du futur. Couvrant la période 1986-1994, ce premier tome passionnant et sensible relate le parcours de Fadi : de son enfance heureuse en Bretagne auprès de sa mère adorée et de ses grands frères (Riad et Yahya), jusqu’à la Syrie de son père, rude et inconnue pour lui…

Après deux ans d’absence pour ses lecteurs, mais plusieurs années dans cette série captivante, le jeune héros footballeur de Bruno Dequier refait surface dans « Louca T11 : La Coupe du Griffon », tiré à 80 000 exemplaires par les éditions Dupuis et qui prend la 4^e place du palmarès BD. Louca revient au pays pour participer à un tournoi très prestigieux. En son absence, le club des Phoenix a connu une grande ascension dans le football professionnel. Bien entendu, le retour programmé du héros maladroit ravive aussi les vieilles rancoeurs  de ceux qui lui veulent du mal, mais Louca tarde à arriver…

Avec régularité, Luz livre des ouvrages à chaque fois magistraux. Après notamment les très intimes « Catharsis » ou « Indélébiles », l’adaptation graphique de « Vernon Subbutex », puis l’anti-masculiniste « Testosterror », l’auteur publie une parabole historique anti censure : « Deux Filles nues » aux éditions Albin Michel.  Rejoignant le « Top 20 BD » en 11^e position, l’album suit le parcours réel du tableau peint par Otto Mueller en 1919 et s’intéresse, notamment, à  sa destinée durant la période noire du nazisme à laquelle il réussira à « survivre » …

Série habituée du classement des meilleures ventes de bandes dessinées, « Idéfix et les irréductibles » place son septième opus à la 19^e place, en attendant sans doute mieux dans les prochaines semaines. Comportant trois nouveaux récits complets, tous dessinés par Philippe Fenech et écrits par Lison d’Andréa et Philippe Fenech (« La Traversée de Lutèce »), Philippe Clerc et Olivier Serrano (« Vocalise au caveau » et « Labienus légionnaire »), ce nouveau recueil a été tiré à 43 000 exemplaires par les éditions Albert René. Et puisqu’on est dans les chiffres, notez que depuis sa création en 2021, plus de 387 000 exemplaires ont été distribués en langue française, mais aussi que ces trois récits, tirés de la deuxième saison de la série animée « Idéfix et les irréductibles », diffusée sur France 4 depuis le 4 juillet 2024, ont bénéficié des plus de 630 000 vues sur Okoo en six semaines.

Mais ça ne s’arrête pas là ! Du 9 décembre 2024 au 9 mars 2025, le Centre belge de la bande dessinée proposera l’exposition « Idéfix et Cie, la grande aventure d’un petit chien » qui retracera, au travers de nombreux documents originaux, l’histoire du chien d’Obélix, depuis sa première apparition dans « Le Tour de Gaule », jusqu’à la création de sa propre série en BD et à la télévision.

Et ça ne s’arrête toujours pas ! Puisqu’on parle d’Idéfix, comment passer à coté du 65^e anniversaire d’ « Astérix », qui sera célébré le 29 octobre (date de publication du n°1 de l’hebdomadaire Pilote) ? Les festivités sont nombreuses, à commencer par une première mise en bouche en soutien aux Restos du coeur, parue le 18 septembre dernier : « Astérix : les 40 banquets », sous-titrée « À table avec de grands chefs gaulois ! » et proposant pour chaque album le dessin mythique du fameux banquet de fin et pour lequel 40 chefs (Pierre Gagnaire, Cyril Lignac, Thierry Marx, Anne Sophie Pic, Jean-François Piège, etc.) ont bénévolement accepté d’y partager un menu y faisant écho.

Autre publication, au tirage limité : une réédition en plus petit format du collector comprenant en vis à vis l’intégralité du scénario tapuscrit et les planches originales d’ « Astérix le gaulois ».

Et puis, il y a le voyage immersif à l’Atelier des lumières, du 18 octobre au 5 janvier, mais aussi l’exceptionnelle arrivée au Musée Grévin d’Astérix, Obélix et Idéfix le 23 octobre.

Allez, on quitte le village gaulois pour s’intéresser à la dernière entrée de la semaine : « Pico Bogue T16 : Haïku », élaboré comme ses tomes précédents par Dominique Roques (au scénario) et Alexis Dormal (aux dessins). Tiré à 23 000 exemplaires par les éditions Dargaud, ce nouveau recueil des amusantes péripéties du jeune Pico et de sa sœur Ana Ana rejoint le « Top 20 BD » en 20^e position. Les deux enfants, futés et exaspérants à la fois, s’essayent à l’art de la poésie japonaise, avec une créativité déconcertante …

C’est tout pour les entrées. Il nous reste juste à noter l’envolée prévisible de « Dad » T11, qui monte de dix places (10^e), la dégringolade de « Mages T12 – Guerres d’Arran », qui régresse de 10 rangs (17^e) et le retour inattendu d’ « Histoire de Jérusalem », qui prend la 9^e place de ce nouveau « Top 20 BD ».

Laurent TURPIN

Top 20 BD (copyright GfK/Livres Hebdo) du 7 au 13 octobre 2024

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