Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...Décès d’Étienne Willem : le monde de la bande dessinée bouleversé !
Étienne Willem faisait partie de ces auteurs trop rares dont la bienveillance, mais aussi le talent, étaient unanimement reconnus par leurs confrères comme par leurs lecteurs. À la grande douleur de ses proches, il a choisi de mettre fin à son existence dimanche matin 16 juin, à son domicile au village de Saint-Pierre-en-Ardenne, dans la province de Luxembourg en Belgique. Il était âgé de 51 ans.
Né le 19 septembre 1972 à Charleroi, dans le Hainaut en Belgique, Étienne Willem étudie l’histoire à l’Université de Liège ; il obtiendra une licence de philologie romane.
Après un bref passage au Studio 352, au Luxembourg, il commence sa carrière de dessinateur à 20 ans et se lance dans une longue et fructueuse collaboration avec l’éditeur suisse Pierre Paquet.
Étienne Willem publie, en 2004, le premier volume de la trilogie « Vieille Bruyère & Bas de soie », qu’il achève en 2007.
Après ce polar nostalgique situé dans l’Angleterre des années 1930, il dessine « L’Épée d’Ardenois » : une tétralogie animalière médiévale fantastique, toujours chez Paquet, de 2010 à 2015.
Il quitte les éditions Paquet après avoir signé les trois albums des « Ailes du singe », de 2016 à 2019. Ce récit animalier — dont il est le scénariste,comme pour les précédents — se déroule dans les années 1930 aux États-Unis, pendant la Grande Dépression.
Entre-temps, Étienne Willem quitte Paquet pour les éditions Grand Angle du groupe Bamboo, où il propose « La Fille de l’Exposition universelle » dont le scénario est signé Jack Manini.
Il réalise, de 2018 à 2021, un premier cycle de trois albums de cette série devant en compter trois.
À travers le personnage attachant de Julie Petit-Clou, au fil de ses 12 à 93 ans, les auteurs souhaitaient évoquer les Expositions universelles s’étant déroulées à Paris de 1855 à 1937.
Il est difficile d’imaginer un autre dessinateur pour poursuivre cette série pour laquelle Étienne Willem avait donné toutes ses tripes.
Passionné depuis longtemps par « Le Paris des merveilles », l’œuvre de l’écrivain Pierre Pavel, il dessine — avec son concours au scénario —, en 2020 et 2021, une série originale en trois albums : « Les Artilleuses », pour le label Drakoo du groupe Bamboo.
Chez le même éditeur, toujours avec Pierre Pavel, il adapte sa série romanesque, le cycle du « Paris des merveilles », dont le premier diptyque est publié en 2022 et 2023. Une incursion originale et fantaisiste — particulièrement remarquée — dans le monde du steampunk, et une série qui, elle aussi, risque d’être interrompue.
Son dessin à la fois alerte et méticuleux et ses personnages attachants séduisaient les amateurs de bandes dessinées classiques, amoureux de belles images et de récits teintés de merveilleux. La chaleur humaine, les superbes dédicaces etla gentillesse de ce géant fumant la pipe et portant le kilt — toujours souriant — manquent déjà à ses confrères comme à ses lecteurs.
L’équipe de BDzoom.com adresse ses plus vives condoléances à sa femme Marie Emmanuelle et à ses deux enfants.
Henri FILIPPINI
P.-S. Pour ceux qui voudrait connaître un peu mieux les albums du regretté Étienne Willem que nous ne saurions que vous conseiller, voir sur BDzoom.com : Avec Rouletabille et les Brigades du Tigre, émerveillez-vous encore avec « Le Paris des merveilles »…, Émerveillez-vous avec « Le Paris des merveilles »…, Les Artilleuses : un jeu de rôle solo pour le « Paris des merveilles » !, « Les Artilleuses » : « Le Paris des merveilles » en BD, « La Fille de l’exposition universelle » : 12 ans plus tard…, « La Fille de l’Exposition universelle T1 : Paris, 1855 » par Étienne Willem et Jack Manini…
Un extraordinaire talent, dans l’excellence de sa pleine maturité ! Quelle triste nouvelle !
Pensées pour sa famille et ses amis. Et surtout, un grand merci pour tout le plaisir procuré par son travail. Et bien sûr, un énorme merci a JMS qui m’a fait découvrir son talent.
YEP