« Quelque chose de froid » : noir, c’est noir !

Cette série annoncée en trois one-shots aux scénarios ciselés — signés Philippe Pelaez — rend un hommage vibrant aux films noirs hollywoodiens des années 1940–1950. Hugues Labiano, de retour chez son premier éditeur, prête son dessin au noir et blanc sombre et envoûtant à un premier récit qui fera le bonheur des amateurs de frissons. Cette histoire constitue le premier album prometteur de la trilogie « Trois Touches de noir », riche en ingrédients chers aux lecteurs exigeants recherchant l’évasion et le travail bien fait. Indispensable !

Aux États-Unis, en 1936, Ethan Hedgeway revient dans l’Ohio après s’être planqué à Bangor dans le Maine. Il est l’ancien comptable de Frank Milano, le patron redouté de la pègre de Cleveland lui-même réfugié au Mexique. Après avoir dérobé les carnets de comptes du truand — livrés par ses soins à la police —, mais aussi quelques liasses et une poignée de diamants, Ethan sait que les hommes de Milano le recherchent. C’est ce qu’il souhaite, lui qui n’a qu’une idée en tête : se venger de son ancien patron qui lui a livré dans de jolis petits paquets le corps de sa femme bien-aimée découpé en morceaux. Son retour inattendu intrigue l’inspecteur Peter Merylo et son adjoint Martin Zelweski qui lui imposent une résidence miteuse : l’hôtel Maimed King, une véritable cour des Miracles. Parmi les clients pour le moins étranges, il fait connaissance avec la belle Victoria Jordan, une ancienne danseuse unijambiste qui — par amour — lui vient en aide dans sa quête de vengeance. Au même moment, le Boucher de Kingsbury Run, baptisé aussi l’Homme aux torses, un psychopathe qui découpe le tronc de ses victimes, sème la terreur dans les quartiers sordides du bidonville, où règne la misère. Pour Ethan, c’est le début d’un règlement de comptes sanglant et implacable…

Philippe Pelaez écrit un scénario sombre et glaçant, dont l’esthétisme des dialogues évoque l’univers fascinant de la grande époque des films et des romans noirs américains. Copieux, mais jamais ennuyeux, le texte permet à son dessinateur de croquer des personnages aux visages inquiétants, à la limite de la caricature, et de planter des décors de fin d’un monde, aux noirs et blancs soignés où suinte la misère. Le présent album de 64 pages propose un passionnant cahier de huit pages consacrées au film noir, réalisé par Philippe Pelaez, lequel connaît son sujet. Rendez-vous attendu avec les deux prochains albums de cette trilogie : « Au sud, l’agonie » et « Comme un canari dans une mine de charbon ». Le lecteur amateur de dessins en noir et blanc peut poursuivre son plaisir des yeux en se procurant l’édition au tirage limité qui propose les sublimes planches du dessinateur dans leur version originale.

Né le 22 janvier 1970 à Castres, Philippe Pelaez est professeur agrégé d’anglais à la Réunion, où il réside. Il enseigne le cinéma audiovisuel tout en publiant ses premières histoires chez Casterman, Soleil, Ankama… Il collabore avec les éditions Grand Angle où il écrit de nombreux ouvrages, puis avec Drakoo pour les séries « Alter » et « Furioso », et il et publie « Super-Vilains » chez Fluide glacial. Il démarre la trilogie « Noir Horizon » en 2023 avec Benjamin Blasco-Martinez chez Glénat.

Couverture de l’édition en tirage limité.

Né le 12 décembre 1963 à Bayonne, Hugues Labiano — après avoir obtenu un baccalauréat en arts plastiques — publie ses premiers dessins dans les fanzines P.L.G, Sapristi, Bulles dingues !… Après quelques collaborations diverses pour la presse, il commence en 1992 aux éditions Glénat avec « Matador » écrit par Gani Jakupi, puis entre dans le trio de « Canal choc » initié par Jean-Claude Mézières et Pierre Christin. Suivront « Mister George » au Lombard, « Dixie Road », « Black Op », « Les Quatre Coins du monde » et « Le Lion de Judah » chez Dargaud. En 2021, il participe au western collectif de Tiburce Oger « Go West Young Man », édité par Grand Angle.

Henri FILIPPINI

« Quelque chose de froid » par Hugues Labiano et Philippe Pelaez

Éditions Glénat (15,50 €) — EAN : 978-2-3440-3810-9

Parution 6 mars 2024

Éditions Glénat (29,50 €) — EAN : 978-2-3440-6253-1 (pour l’édition en tirage limité)

Parution le 13 mars 2024

Galerie

Une réponse à « Quelque chose de froid » : noir, c’est noir !

  1. Plegras dit :

    Bonjour,
    Super article, comme d’habitude. A noter l’existence d’une édition augmentée de la librairie Bulle Le Mans limitée à 750 exemplaires : Spécificités :
    - Couverture alternative inédite
    - Cahier de 16 pages supplémentaires dont 3 pages de bande dessinée inédites.
    - Frontispice signé de Hugues Labiano

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>