Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Le palais du livre : quelques beaux ouvrages pour Noël…
Pour la deuxième fois au sein de cette rubrique, et Noël oblige, nous évoquons aujourd’hui plusieurs beaux livres (intégrales, monographies, albums luxe ou recueils de dessins) relevant du making-of et susceptibles de vous donner envie de compléter vos lectures… voire de faire des cadeaux à vos proches ! De très bonnes fêtes à toutes et tous, en attendant, dès la semaine prochaine, de découvrir – en avant-première – une sélection de belles couvertures des premiers albums de l’année 2023.
Débutons notre liste sélective par quelques rappels : nous avons notamment déjà évoqué la réédition de l’incontournable « Et Franquin créa la gaffe » (par André Franquin et Numa Sadoul, chez Glénat), l’intégrale « Ringo » (par William Vance, au Lombard), « Titeuf : le livre d’or » qui commémore les 30 ans du héros de Zep, ainsi que « Un western de papier », ouvrage entièrement consacré à Lucky Luke selon Achdé.
Avouons que le titre suivant devrait en faire saliver beaucoup… au-delà du choix judicieux de son sous-titre : l’artbook « Undertaker : l’art de Ralph Meyer », retour en images sur l’aventure westernienne graphique entamée en 2015 par Xavier Dorison et Ralph Meyer. Soit 304 pages richement illustrées, au profit d’une rétrospective (proposée au format 31 x 25 cm) rassemblant de nombreux visuels, certains (illustrations pour des affiches, ex-libris, expositions, etc.) étant inédits en albums.
Autre ouvrage rétrospectif que celui consacré à Romain Hugault, au titre parfaitement explicite : « La Tête dans les nuages : 40 ans de dessins aéronautiques ». Publié comme il se doit chez Paquet (collection Cockpit), ce livre de 192 pages (format : 32 x 24 cm) nous fait planer dans l’œuvre de ce passionné d’aéronautique, illustrateur renommé des appareils ayant combattu pendant les deux Guerres mondiales… à moins qu’il ne s’agisse de l’univers des pin-ups.
Rajoutons une touche de féminité avec « Ana Mirallès », à la fois artbook et monographie commentée de 176 pages, ouvrage concocté par Daniel Maghen. Ce dernier permet enfin de rendre justice aux somptueux travaux de l’auteure espagnole de « Djinn », série scénarisée depuis 2001 par Jean Dufaux chez Dargaud. Crayon, encre de Chine, aquarelle ou encres de couleurs ; les lecteurs retrouveront certains des dessins les plus connus d’Ana Mirallès, mais aussi de nombreuses esquisses et illustrations inédites. Tous les textes de l’ouvrage sont signés par François Landon, ancien journaliste au Monde.
Disponible depuis déjà plusieurs semaines, « Tintin et les autos européennes : les voitures de légende » (coédition Hachette Comics et Moulinsart) présente sur chaque double-page 37 modèles automobiles, dans leur contexte narratif, accompagnés par des documents issus des archives d’Hergé. Précisons que si le T1 est entièrement dédié aux véhicules de marque européenne (les modèles 1/24 de la collection Les Voitures de Tintin, diffusée par Hachette), le T2 (à paraître en 2023) recensera pour sa part l’ensemble des voitures américaines, ainsi que toutes celles créées par Hergé selon sa propre inspiration.
Restons avec Tintin et son créateur en évoquant « Plantu-Hergé : un dialogue imaginaire », hors-série du magazine trimestriel Tintin, c’est l’aventure (coédition Prisma/Géo et Moulinsart) imaginant un face-à -face entre les deux illustrateurs. L’occasion d’évoquer en 96 pages l’influence – parfois inconsciente – qu’a pu avoir Hergé sur Plantu, mais aussi quelques thématiques communes, dont l’esprit d’exploration, les compagnons animaliers, la liberté d’expression ou la manière d’aborder l’Histoire et l’actualité.
Autre univers : celui de la publicité et des liens tissés avec la bande dessinée. En 264 pages, Alain Lachartre fait le tour de ce double sujet, racontant dans « Objectif pub » 120 années de créations marketing réalisées par 133 artistes. Le luxueux ouvrage, publié par le label Champaka Brussels des éditions Dupuis (25 novembre), est une réédition complétée de l’ouvrage paru chez Robert Laffont – Magic Strip en octobre 1986.
Si les tirages de luxe abondent en fin d’année (citons « Mattéo » T6, « Corto Maltese » T16 ou « Blake et Mortimer » T28), nul doute que « Johan et Pirlouit T10 : La Guerre des 7 fontaines », soit l’un des plus demandés en cette fin d’année. Proposant pour la première fois les planches originales en noir et blanc (grand format de 47 x 33,5 cm ; 80 pages ; 699 exemplaires numérotés), ce titre est publié par Dupuis depuis le 25 novembre. Rappelons que ce dixième album, initialement paru en 1961, est sans doute le chef-d’œuvre de la série, en plus d’être celui où les Schtroumpfs deviennent le centre de gravité de l’univers de Peyo. Un incontournable de la bande dessinée franco-belge.
N’oublions pas les amateurs de comics pour clôturer ce tour d’horizon sélectif ! Ces derniers auront de quoi lire, à commencer par « 100 Comics qui ont marqué l’histoire » (206 pages ; Ynnis éditions) : une sélection s’étalant de 1966 à nos jours et couvrant tous les styles et tous les genres, via « Calvin & Hobbes », « Maus », « V pour Vendetta », « The Walking Dead » ou « Black Hole ». Poursuivons avec « Batman : l’encyclopédie », version augmentée de l’édition 2012, réalisée par Dan Wallace, traduite par Jean-Marc Lainé et publiée par Huginn & Muninn ; 216 pages pour tout savoir sur le héros de Gotham : véhicules, gadgets, ennemis, alliés, films et séries diverses… Exercice similaire avec les copieuses 384 pages de « DC Comics : l’encyclopédie », ouvrage (remise à jour de l’édition 2017) proposé chez le même éditeur.
Philippe TOMBLAINE
« Undertaker : l’art de Ralph Meyer » par Ralph Meyer et Xavier Dorison
Éditions Dargaud (49,00 €) – EAN : 978-2-505118343
Parution 2 décembre 2022
« Romain Hugault, la tête dans les nuages : 40 ans de dessins aéronautiques »
Éditions Paquet (39,00 €) – EAN : 978-2-88932-368-5
Parution 7 décembre 2022
« Ana Mirallès » par Ana Mirallès et François LandonÂ
Éditions Daniel Maghen (39,00 €) – EAN : 978-2-35674-091-5
Parution 24 novembre 2022
« Tintin et les autos européennes : les voitures de légende »
Éditions Hachette Comics/Moulinsart (19,99 €) – EAN : 978-2-01-716876-8
Parution 1er novembre 2022
HS Tintin, c’est l’aventure : « Plantu-Hergé : un dialogue imaginaire »
Éditions Prisma/Géo et Moulinsart (14,99 €) – EAN : 978-2-8104-3732-0
Parution 28 septembre 2022
« Objectif pub : la bande dessinée et la publicité » par Alain Lachartre
Éditions Champaka (70 €) – EAN : 978-2-390410126
Parution 25 novembre 2022
« Johan et Pirlouit T10 : La Guerre des 7 fontaines » par Peyo
Éditions Dupuis (199,00 €) – EAN : 979-1034765126
Parution 25 novembre 2022
« 100 Comics qui ont marqué l’histoire » collectif
Éditions Ynnis (35,00 €) – EAN : 978-2-37697-263-1
Parution 12 octobre 2022
« Batman : l’encyclopédie » par Dan Wallace, Jean-Marc Lainé et Vicky
Éditions Huginn & Muninn (27,00 €) – EAN : 978-2-36480-843-0
Parution 7 octobre 2022
« DC Comics : l’encyclopédie » collectif
Éditions Huginn & Muninn (49,95 €) – EAN : 978-2-36480-777-8
Parution 7 octobre 2022
« Le palais du livre », woah, un titre plus qu’approprié pour cette véritable caverne d’Ali Bédé !
On en prend plein les mirettes – ce qui n’est rien à côté de ce que le porte-monnaie risque de prendre…
Merci pour cette alléchante-présentation-de-régalades-gourmandes, Philippe T. , d’autant plus que le menu nous présente un superbe choix de saveurs très variées. De bons vieux plats classiques et savoureux, de la ‘junk-food’ US, de la nouvelle cuisine de haut niveau ainsi qu’une bonne dose de… « madeleines » mettant l’excellence du patrimoine BD en valeur…
Je n’ai donc qu’un mot : MIAM !