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Rimbaud, Nobel de littérature ?

12/11/2021
Par Didier Quella-Guyot

Rimbaud, dont on fête les 130 ans de sa disparition ce 10 novembre, est au cœur de cet album concocté par le Prix Goncourt 1990 – pour ses « Champs d’honneur » -, Jean Rouaud lui-même. L’écrivain entend nous faire partager à sa façon la vie du cultissime poète en interrogeant ceux qui l’ont bien connu…

Venant d’un écrivain, on n’est pas surpris que l’ouvrage donne une part très importante aux textes, plus exactement aux dialogues. Nous participons en effet à de très nombreuses conversations qui, toutes, évoquent Arthur Rimbaud et ses proches… par ses proches, Verlaine notamment ou la mère de Rimbaud, réalisées par un journaliste qui enquête dix ans après sa mort.

Le dessinateur Rachid Maraï illustre ces pages de quelques vues mettant en scène les personnages. On pourrait presque dire qu’il ne s’agit pas à proprement parler de bande dessinée – point de bandes, en effet, mais des illustrations reliées aux dialogues – avec ici et là des biographies liées aux personnages interrogés. Pourtant, cela fonctionne très bien, d’autant que des textes de Rimbaud éclairent aussi les témoignages, notamment lors de ses voyages.

Rimbaud aurait pu être un prix Nobel de littérature. C’est la transition facile pour évoquer cet autre titre de L’éditeur consacré au Suédois « Alfred Nobel : le prix de la paix », 120 ans après la première attribution des prix Nobel. Beaucoup ignorent encore que derrière l’homme humaniste se cachait un industriel puissant, inventeur de la dynamite. D’un trait vif et simple, Lukino dessine cette vie finalement passionnante. Un dossier final revient sur l’homme, sa famille, son empire, les usages de la dynamite… ou son étonnant testament.

Chez le même éditeur et dans cette nouvelle collection Dunod Graphic, sont également sorties en septembre et octobre deux autres biographies emblématiques : « René le philosophe : Descartes ou la liberté de la pensée » et « Spinoza : l’Éthique ». Dans les deux cas, il s’agit de proposer des approches décontractées et documentées à la fois, ce qui permet d’allier pertinence et humour, vulgarisation et pédagogie, des paris difficiles, mais plutôt réussis.