Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...« Lacrima Christi T4 : Le Message du passé » par Denis Falque et Didier Convard
Avec plus d’un million d’exemplaires vendus, « Le Triangle secret » figure parmi les meilleures ventes d‘albums de bandes dessinées de ces dernières années. Un succès qui ne se dément pas et chaque nouveauté demeure un évènement. Ce nouveau chapitre de « Lacrima Christi », cinquième cycle de la saga, lève le voile sur les origines du bacille mortel concocté à la fin du douzième siècle par l’alchimiste Biancofuori qui a dormi jusqu’à nos jours dans l’épave du Spada di Dio, englouti alors qu’il faisait route vers Rome.
Grièvement blessé par balle par de dangereux conspirateurs, Jean Nomane, le Rectificateur, est soigné au cœur du Vatican dont il est un des agents secrets. Le rescapé est entouré par le cardinal Montespa, probable futur successeur du pape malade, la fidèle Karen, le professeur Milonsky et Matteï, jeune autiste génial pour qui les ordinateurs n’ont aucun secret. Ce dernier parvient à déchiffrer le codex rédigé par Biondi, surnommé Ayub, unique survivant du naufrage du Spada di Dio, disciple de l’alchimiste Biancofuori qui avait mis au point à la demande du pape un virus capable de décimer les combattants arabes qui occupaient Jérusalem, le Lacrima Christi. Alors que les jours de l’humanité sont comptés, le document révèle les clés de l’antidote conçu par l’alchimiste.
En Corée du Nord, à Pyongyang, le général Hong Tong-Jo, oncle du dictateur Cho Ihn Kyang, vient au secours de Jean Nomane dans son combat contre son neveu qu’il souhaite renverser. Le tyran qui souhaite dominer le monde par la terreur fait fabriquer de grosse quantité de Lacrima Christi dont il possède la formule. Celle-ci  lui a été vendue par le traite Bencivenni, traqué lui aussi et réfugié dans une chambre d’hôtel de la capitale nord coréenne.
Didier Convard, en vieux routier du scénario maîtrise habilement la riche trame de ce thriller haletant où se mêlent mystère, espionnage et religion, des ingrédients détonants. N’oublions pas que « Le Triangle secret » a ouvert la route à une vague d’ésotérisme au sein de l’édition BD qui se poursuit encore. Le trait réaliste et précis de Denis Falque entraîne avec la même aisance ses lecteurs au cœur des décors exotiques de la Corée, au sein du luxe feutré du Vatican ou encore dans de belles séquences historiques moyenâgeuses.
Quatrième épisode du cycle, « Lacrima Christi » qui devrait en compter sept, cet album est le vingt-cinquième de la série lancée en 2000, dont toutes les couvertures sont signées André Juillard,  après « Le Triangle secret » (7 albums), « I.N.R.I » (quatre albums), « Hertz » (cinq albums) et « Les Gardiens du sang » (cinq albums). Il existe aussi des éditions intégrales et des versions romans d’« I.N.R.I », du « Triangle secret » et des « Gardiens du sang ».
Henri FILIPPINI
« Lacrima Christi T4 : Le Message du passé » par Denis Falque et Didier Convard
Éditions Glénat (14,50€) – ISBN :9 782344 024805