Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...Maëster : Interview
Alors que sort un recueil des ses illustrations et que Sœur Marie Thérèse s’est remise à sévir, Maëster était, en ce second week-end d’octobre, invité d’honneur du festival de Chambéry (avec Coyote). L’occasion de le rencontrer, pour une interview un peu débridée (c’est peu de le dire !)
Maëster : Interview “détendue”
Alors que sort un recueil des ses illustrations et que Sœur Marie Thérèse s’est remise à sévir, Maëster était, en ce second week-end d’octobre, co-Invité d’honneur du festival de Chambéry (avec Coyote). L’occasion de le rencontrer, pour une interview un peu débridée (c’est peu de le dire !)
. (YK) Maester, Bonjour !
(Maëster) Bonjour ! Je te signale que ça fait au moins cinq fois que je te dis bonjour aujourd’hui ! (rires)
(YK) Tu es un Pilier de Fluide glacial …
(Maëster) Pilier toi-même !! On comprend rien à ce que tu dis … Parles normalement s’il te plait !! (rires)
(YK) Tu es invité d’honneur du festival de Chambéry 2000. Quelle impression cela te fait-il ?
(Maëster) Ca fait, ça fait … ça fait rien !! Du moment qu’on est invité c’est bien. Maintenant, d’honneur, je ne sais pas. Je n’ai toujours pas compris ce qu’il fallait donner !! (rires)
(YK) En fait, tu es un habitué du festival de Chambéry, où tu viens tous les ans. Pourquoi ?
(Maëster) Ils sont gentils, ils m’invitent ! Et j’aime bien me rendre dans les festivals à taille humaine. Ce n’est pas l’usine, comme à Angoulême ! C’est un festival sympathique, chaleureux, où on rencontre le public.
(YK) Comment pourrait-on définir le Chambéry ?
(Maëster) C’est une ville …euh… en montagne, …en Savoie, …euh … morte un peu (rires) car le soir il ne se passe pas grand chose
(YK) Le mot qui revient souvent, c’est convivialité
(Maëster) Oui, merci de me souffler (rires). Oui, oui, convivialité … c’est un joli mot. Oui, et concupiscence, c’est un joli mot aussi.
(YK) Concupiscent ??? (rires) Qui ? Les organisateurs ?
(Maëster) En tout cas, ils ont trouvé le moyen de nous faire aller sur notre stand pour dédicacer, en nous entourant de charmantes hôtesses : Emmanuelle et Justine, qui sont délicieuses.
(YK) Beaucoup d’auteurs finissent par être un peu lassés des festivals. C’est ton cas ?
(Maëster) Non, ça va, je ne suis pas encore vieux, il faut dire (rires). Plus sérieusement, je comprend qu’on soit lassé d’Angoulême, car c’est un peu l’usine et l’abattage. On n’a même pas le temps de se lever pour aller aux toilettes ! Le problème de ce genre de festival est qu’on n’y a finalement pas l’occasion de rencontrer réellement le public. Les amateurs en ressortent insatisfaits parce qu’is n’ont pas forcément eu de dédicace et nous en ressortons fatigués et également insatisfaits car on n’a pas eu le temps de discuter avec eux.
(YK) Un festival, c’est une rencontre ?
(Maëster) C’est le but du jeu, sinon on reste chez nous à faire nos petits dessins. N’oublions pas que chez nous, lorsqu’on travaille, on est payé, ce qui n’est pas le cas sur les festivals, où nous venons pour le plaisir et pour rencontrer des gens. Si on n’y arrive pas, cela a peu d’intérêt.
(YK) Invité d’honneur dans un festival, c’est une reconnaissance ?
(Maëster) Ici, je l’ai pris comme une marque d’amitié du festival à mon égard, et non comme une reconnaissance « glorieuse » de mon travail.
(YK) Parlons d’actualités … Un album aux éditions du cycliste, Cuvée Maëster, reprend l’ensemble de tes illustrations hors BD. Qu’est-ce qui t’a amené à travailler avec cet éditeur ?
(Maëster) Je l’ai rencontré il y a plusieurs années et j’ai trouvé que le recueil dédié à Coyote, sorti il y a un an, était bien fait et plutôt beau donc j’ai accepté sa proposition.
(YK) Mais l’avenir de Maëster, c’est Sœur Marie Thérèse ?
(Maëster) L’avenir de Maëster, c’est ma cirrhose ! (rires). Sinon, Le prochain album sera effectivement un « sœur Marie Thérèse » en 2001, dont la prépublication est actuellement en cours dans Fluide Glacial, de temps en temps
(YK) De temps en temps, c’est clair
(Maëster) Oui, je suis épisodique, un pilier épisodique (rires). Mais je laisse la place aux jeunes !! C’est pour ça.
(YK) Il y a quand même un objectif pour la parution de l’album ?
(Maëster) Oui, ce sera en octobre / novembre de l’an prochain.
(YK) Pourquoi ce retour ?
M Elle me fait gagner tellement d’argent que je ne peux pas la laisser tomber !! (rires)
(YK) Mais encore ?
(Maëster) C’est un personnage intéressant. Et il s’est passé suffisamment de choses ces derniers temps dans le domaine de la religion entre autres, qui m’ont donné envie de m’exprimer
(YK) Du genre ?
(Maëster) Dans le dernier album, toute la congrégation s’est faite décimer par la mère supérieure qui avait « pété les plombs ». Sœur Marie Thérèse va donc être forcément réaffectée et il y a beaucoup de chances qu’elle le soit dans une congrégation un peu intégriste, ce qui risque de donner quelques étincelles.
(YK) L’intégrisme, ce n’est pas le genre de Sœur Marie Thérèse ?
(Maëster) En effet, c’est pour ça que cela ne peut que provoquer des catastrophes.
(YK) Sœur Marie Thérèse est donc une œuvre politique ?
(Maëster) Il ne faut rien exagérer. C’est un support qui permet de s’exprimer et dire un certain nombre de choses.
(YK) Quels sont les projets suivants de Maëster ?
(Maëster) Pour l’instant, je continue Sœur MarieThérèse. Il y aura peut-être ensuite un Meurtres Fatals 3 car ça me tient à cœur. Il faut dire que dessiner Gotlib en héros de BD est assez jouissif !