Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...« Les Mystères de la… République » T4 par Pierre Sachs, Alfo Buscaglia, François Ravard et Philippe Richelle
Trois Républiques, trois mystères… Lancées en 2013, les séries consacrées aux mystères des Troisième, Quatrième et Cinquième Républiques proposent, simultanément, leurs quatrièmes tomes. Trois ouvrages indépendants qui permettent de retrouver des inspecteurs de la police judiciaire, protagonistes des albums précédents. Une série originale qui invite le lecteur à revivre, au fil de récits imaginaires, mais crédibles, les événements marquants liés au pouvoir de ces périodes riches en coups tordus.
Née en 1870, après la chute de Napoléon III, la Troisième République prend fin en 1940, avec l’occupation allemande et la création de l’État français à Vichy par Pétain.
C’est précisément à Vichy que commence ce nouveau récit.
L’inspecteur Perrier qui ne partage pas la politique du maréchal annonce à son patron, le commissaire Peretti, qu’il quitte la police.
Deux ans plus tard, à Paris, flanqué de ses adjoints Mergaux, Lacaze et Cazeneuve, Peretti enquête sur le meurtre de son ami l’inspecteur Perrier, victime d’un règlement de compte lié à une sordide affaire de marché noir.
Une enquête à haut risque qui le conduit jusqu’au camp de Compiègne où son amie Claire est internée pour avoir vendu des ouvrages interdits…
C’est en 1944 que la Quatrième République est proclamée, avant même la Libération. Deux ans avant sa conclusion en octobre 1958, des personnalités sont victimes de crimes sanglants, liés à un mouvement pro colonialiste (la Main rouge) issu des années 1930 et de la Collaboration, qui lutte contre l’indépendance des pays d’Afrique du Nord.
Le SDECE est sur l’affaire, alors que la recherche des meurtriers du journaliste Marc Durand est confiée au commissaire Serge Coste de la PJ, entouré par ses adjoints Hautcoeur, Guérin et Bouchart.
Une enquête qui le conduira au cœur de réseaux nauséabonds manipulés par d’obscurs mouvements d’Extrême Droite. Un voyage à haut risque dans les méandres pas vraiment propres de la politique au temps de la guerre d’Algérie qui a failli coûter la vie au jeune fils du policier.
Décrétée en octobre 1958 par le général de Gaulle, la Cinquième République perdure aujourd’hui, malgré les désirs de certains politiques qui rêvent d’en fonder une sixième. 1963. Le commissaire Verne est sur les traces des assassins de son père, tué d’une balle en Algérie après avoir été torturé. À Orly, l’enquête du braquage sans un coup de feu d’un avion de la Swiss-Air par une bande de pros, confiée au peu reluisant Weinberg, conduit Verne à penser qu’il est lié au meurtre de son père. Une affaire de vengeance entre SAC et OAS dont certains membres (issus des barbouzes ayant survécu au fiasco lors de leur intervention de sinistre mémoire en Algérie) ne digèrent pas les accords d’Evian…
Philippe Richelle, scénariste peu mis en avant malgré d’excellentes créations (« Les Coulisses du pouvoir », « Le Wagon rouge », « Amours fragiles », « Belle comme la mort », « Secrets bancaires »…) signe les scénarios de ces trois ouvrages passionnants, documentés et jamais ennuyeux. Il met en scène la grande Histoire tout en divertissant ses lecteurs avec des personnages auxquels on croit. Chaque album se lit comme un polar aux multiples rebondissements. On attend la cinquième livraison de ces « Mystères » annoncés pour l’an prochain.
Trois dessinateurs aux styles différents et complémentaires permettent d’identifier, au premier coup d’œil, chacune de ces séries. Pierre Wachs et son trait réaliste et classique, l’italien Alfio Buscaglia au dessin plus proche des comics américains, enfin François Ravard dont le graphisme est plus caricatural, tout en restant crédible.
« Les Mystères de la Troisième République T4 : Le Sang d’un ami » par Pierre Wachs et Philippe Richelle
Éditions Glénat (14,50 €) – ISBN :
« Les Mystères de la Quatrième République T4 : La Main rouge » par Alfio Buscaglia et Philippe Richelle
Éditions Glénat (14,50 €) – ISBN :
« Les Mystères de la Cinquième République T4 : L’Ombre du SAC » par François Ravard et Philippe Richelle
Éditions Glénat (14,50 €) – ISBN :
Je rappel qu’une « Dauphine » avait le moteur à l’arrière, comme pas mal d’autos à l’époque et que le scénariste et le dessinateur devraient vérifier leur doc. Sinon, c’est vrai une bonne série.
Boâh ! Dans « le Garage Isidore », il y avait la même erreur, pour une NSU 1000TT à moteur arrière !
Les jeunes de désormais maintenant n’ont plus la culture automobile et comme vous dites, ne vérifient rien du tout.
Il y a pourtant le web… S’ils ne savent pas s’en servir, où va-t-on ? (rires)