Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...Un superbe artbook de Taniguchi !
Si la narration de l’auteur de « Quartier lointain », de « L’Homme qui marche » ou des « Années douces » est toujours source d’admiration, son trait fait quelques fois moins l’unanimité, notamment chez les adeptes de la BD franco-belge, ceci malgré son Prix du dessin à Angoulême (en 2005) pour « Le Sommet des dieux ». Cet étonnant artbook, proposé aujourd’hui par Casterman et justement intitulé « L’Art de Jirô Taniguchi », devrait rallier définitivement les sceptiques dans le clan des nombreux inconditionnels de ses travaux graphiques qui sont, d’ailleurs, régulièrement exposés.
En effet, comme les visiteurs de la rétrospective de son art, certes difficile à définir, ont pu le constater récemment à Versailles (voir Jirô Taniguchi rêve à Versailles !), on peut même aller jusqu’à affirmer, comme l’éditeur Casterman, que cet auteur de séries d’aventures et de polars, de fresques historiques, de récits animaliers, de déambulations culinaires (voir l’article de Gwenaël Jacquet sur la dernière traduction de ses ouvrages dans nos contrées : « Les Rêveries d’un gourmet solitaire » par Jirō Taniguchi et Masayuki Kusumi), de fresques familiales et de méditations contemplatives, incarne à lui seul toutes les facettes de la bande dessinée.
Justement, ce très beau livre au format oblong, doté de courts textes de présentations dus à Benoît Peeters et Natsuo Sekikawa ou écrits par Taniguchi lui-même, présente un panorama de cette diversité d’inspiration, révélant l’alliance rare de retenue et d’efficacité, de délicatesse et de clarté, au cœur de l’œuvre du maître japonais.
On y constatera, aussi, l’importance que l’influence des bandes européennes a eue sur son travail, comme le démontre cette très belle planche de « Blueberry » : datée de 2012, mais hélas non contextualisée.
Gilles RATIER
« L’Art de Jirô Taniguchi » par Jirô Taniguchi
Bonjour,
Pour apporter une réponse sur le contexte de la planche Blueberry vu par Jirô Taniguchi, il s’agit d’un hommage de l’auteur japonais à la série de Jean Giraud. Cette planche a été publiée dans la première, et pour l’instant unique traduction de Blueberry au Japon, sortie au troisième trimestre 2012..
L’ouvrage, sous jaquette, édité par Enterbrain est un recueil de 3 aventures, » La Mine de l’allemand perdu « , » Le Spectre aux balles d’or » et » Arizona Love « .
Outre Jirô Taniguchi, le mangaka Katsuya Terada proposait également une illustration hommage en pleine page. Le tout est accompagné d’une courte interview des deux auteurs expliquant leur attrait pour l’œuvre de Jean Giraud / Moebius. Les deux hommages étaient repris en cartes postales insérées dans l’ouvrage.
Un autre titre démontre la maîtrise graphique de Jirô Taniguchi, il s’agit de » Venice / Venise « , paru dans la collection Travelbook de chez Louis Vuitton.
Une magnifique et luxueuse réalisation toujours disponible pour 45 €… à noter qu’il existe une version grand luxe, sous coffret, limitée à 50 exemplaires N & S accompagné d’un tiré à part.
Par le lien ci-dessous, vous pourrez découvrir les autres artistes concernés.
https://brabbu.com/blog/2014/05/discover-the-new-louis-vuitton-travel-books-collection/
A cette liste, il convient d’ajouter Jacques De Loustal et prochainement,en fin d’année, une évocation de Mexico par Nicolas De Crécy.
Merci de faire profiter nos lecteurs de vos « connaissances » en ce domaine ! Cela va ravir les fans de Taniguchi et de « Blueberry » !
En effet, d’accord avec vous, le livre chez Vuitton est superbe lui aussi !
Bien cordialement
Gilles
L’édition japonaise de Blueberry, comporte aussi un texte inédit de Daniel Pizzoli, l’auteur d’ »Il était une fois Blueberry », unique monographie consacrée au personnage, parue chez Dargaud.
Pour revenir à Taniguchi, je ne partage pas l’enthousiasme autour de cet auteur. Son graphisme figé convient à des récits contemplatifs, moins à des récits d’action. Ses personnages ont tendance à se ressembler, il y une raideur du trait et ses mises en couleurs souffrent d’une approche très scolaire et appliquée. On le constate sur le livre Vuitton justement. Rien ne dépasse, tout est lisse, les bâtiments, les ciels, les toits, les personnages ont des couleurs attendues et, dans ce travail d’après photo, Taniguchi ne prend aucun recul, n’offre aucune interprétation.
Sans compter qu’on ne sait jamais ce qu’il a réellement dessiné et ce qui est le travail de ses assistants.
En fait, de mon point de vue, Taniguchi est plus intéressant comme narrateur que comme dessinateur.
La collection Vuitton comprend un magnifique Vietnam dû à un vrai magicien de la couleur et du dessin, Lorenzo Mattotti. J’attends avec impatience le de Crécy, dont la date de parution a été retardée. Mais 45€ pour un aussi petit format…