« Martine » change de look !

Certes, ce n’est pas de la BD, mais on n’en est pas si loin ! En cette année 2016, les éditions Casterman se lancent dans une vaste opération de relookage des « Martine » : albums pour la jeunesse écrits par Gilbert Delahaye et illustrés par Marcel Marlier. Les couvertures mettant en avant le personnage central — qui est détouré — sont modernisées, un résumé étant proposé en quatrième de couverture. Les textes un peu vieillots sont dynamisés, avec un vocabulaire plus contemporain, et la mise en page gagne en lisibilité, plus accessible aux plus jeunes lectrices. Certains titres trop datés sont revus : le repos du jeudi est décalé au mercredi et certains personnages adoptent des prénoms plus modernes, ainsi Chantal devient Clara, etc.

Premier album de « Martine » en 1954, dans la collection Farandole.

C’est en 1954 que Gilbert Delahaye (décédé en 1997) imagine le personnage de Martine pour l’illustrateur Marcel Marlier. Martine est un peu la petite sœur de Tintin, puisqu’ils sont voisins dans le catalogue des éditions Casterman. Marcel Marlier illustre, avec ses images léchées et chatoyantes, 60 albums, jusqu’en 2010 : les dernières histoires étant écrites avec la collaboration de Jean-Louis Delahaye, fils du créateur.

110 millions d’exemplaires en langue française et 40 millions en langues étrangères ont été vendus. Des générations de petites filles ont rêvé en lisant les aventures de cette gamine des années 1950 née à Tournai, en Belgique.

Entourée par Clara sa meilleure amie, Antoine le boute-en-train, Arthur son cousin, Gabriel le voisin, Louise sa cousine, Jean son petit frère, sans oublier le chien Patapouf, Martine prend le train, l’avion, va à la mer, à la montagne, au zoo, fait du théâtre, de la bicyclette, du camping, déménage… Une petite fille comme les autres, dynamique, drôle, sympathique, parfois triste ou malheureuse.

            L’ensemble des albums de la série « Martine » (albums cartonnés, 24 pages couleurs, pour 5,75 € chacun) et de la version Je commence à lire (4,95 € pour chaque titre) seront réédités entre mars 2016 et mars 2017 (20 en mars, 10 en juin, 10 en octobre…) et des nouveautés seront proposées au fil de l’année : « Mon carnet secret », « Le Super Livre-jeu », « Vive la rentrée », « Mes Plus Belles Histoires de Martine », « L’Album de Noël » (avec CD)… Les acheteurs de 2 albums de la première vague se verront offerts un « Carnet de vacances », en octobre c’est un sac en tissu qui sera offert pour l’achat de 2 albums. Attention, ces rééditions ne sont pas proposées dans l’ordre chronologique.

            Certains nostalgiques seront sans doute déçus par cette remise au goût du jour, mais c’est aussi la possibilité de permettre au personnage de séduire les nouvelles générations. Et puis, il leur reste les brocantes pour retrouver l’inimitable parfum de la version originale.

Henri FILIPPINI

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2 réponses à « Martine » change de look !

  1. Bouer dit :

    « (…)la mise en page gagne en lisibilité, plus accessible aux plus jeunes lectrices. »

    Bonjour,

    En lisant l’extrait (voir ci-dessus) de la critique des nouveaux « Martine », je me demande où est la modernité…En tout cas pas dans la possibilité d’envisager que des lecteurs (garçons) puissent les lire; non, ce sont forcément des « lectrices » ! Même si, c’est probable, « Martine » est lue à 99 % par des filles, il doit bien y avoir quelques garçons à les lire aussi (ou à en avoir envie mais n’osant peut-être pas…) et cela aurait été une marque d’ouverture d’esprit de mettre « lecteurs » à la place de « lectrices ».
    Cordialement,

    R. Bouer

  2. Al Ceste dit :

    Marlier était un excellent dessinateur. Qui se défendait vertueusement des aspects équivoques de certaines poses, de certains angles. Mouais… on n’est pas dupes. Il faut savoir que pour les pays du Moyen-Orient, bien tartuffes, les habits de Martine sont rallongés. Il y a un pays où Martine marche du feu de Dieu, c’est l’Ukraine (je suis tombé un jour, à L’viv, sur un magasin entier consacré au « merchandising » de Miss culotte brodée. Logique : là bas, les dames et les filles sont très dentelles socquettes et froufous.
    Merci pour votre conseil du vide-grenier : je suis bouquiniste et c’est une bonne vente, avec des clientes qui les achètent pour leurs fillettes… ou pour elles.
    (Sur mon blogue, trois articles BD : Petit Spirou, Lucky Luke et Bec-en-fer)

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