« Tu t’es vu sans Cabu ! »

« Tu t’es vu sans Cabu ! » est un exceptionnel documentaire de 100 minutes sur Cabu, tourné pendant les 2 ans qui ont précédé l’assassinat du célèbre caricaturiste, créateur du « Grand Duduche ». Ce documentaire, sans censure, est régulièrement rediffusé sur Paris Première depuis octobre dernier et est aussi visible en podcast.

Bientôt se profile le triste anniversaire de l’assassinat d’une partie de l’équipe qui constituait le noyau de l’hebdomadaire Charlie Hebdo. Quand Patrick Sichère, membre de l’ACBD, propose un portrait de Cabu au producteur Laurent Boyer, il est loin de penser que, 2 ans plus tard, le tournage allait cesser aussi brutalement et tragiquement.

« Tu t’es vu sans Cabu ! » est le titre que la chaîne Paris Première a retenu, à la suite de ces événements, pour la première diffusion en octobre dernier de ce portrait devenu un documentaire historique témoin d’une tragédie.

Devant le réalisateur, Jean-Marie Pasquier, Cabu parle de son passé, de ses premières publications à l’âge de 15 ans déjà en tant que caricaturiste. À l’époque du « Grand Duduche », il nous rappelle non sans émotion l’importance de la fille du proviseur, nous parle de l’adjudant Kronenbourg et nous présente le vrai Beauf. Avec Cavanna, de Hara-Kiri à Charlie Hebdo, on assiste à son éternel combat pour défendre la liberté de la presse. Et pour cela, il n’hésite pas à faire appel aux plus hautes instances y compris pour sauver Charlie Hebdo du dépôt de bilan. Cette quête explique le face à face atypique avec le président François Hollande en octobre 2014. Il faut préciser, et c’est l’un des grands intérêts de ce reportage, que toutes ces rencontres et interviews se déroulent avant les attentats de janvier 2015. Ainsi, les témoignages de Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel, de l’ancien maire de Paris, de Bertrand Delanoë, de Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo ou de Philippe Val à propos des caricatures de Mahomet, prennent une valeur étonnante. Et quand Charb ou Wolinski s’expriment à leur tour, comme Cabu, sur les risques du métier, l’émotion nous envahit. D’autant que le documentaire est sans cesse ponctué des éclats de rire du désormais incontournable caricaturiste du Canard enchaîné. Cabu ? Inoubliable !

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