Depuis 2021, chaque année, Tiburce Oger rassemble une belle équipe de dessinateurs et dessinatrices pour évoquer l’Ouest américain à travers des personnages authentiques – le Far West, donc – et l’exploitation de ces territoires par des individus qui oubliaient, bien souvent, qu’ils n’étaient que des colonisateurs assoiffés de richesses…
Lire la suite...« Bons baisers d’Iran » par Lénaïc Vilain
Le contexte international est tel qu’il est de nombreux pays qu’on ne songe pas à mettre dans la liste des pays à visiter : la Syrie, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Irak… L’Iran en fait partie. On a probablement tort et c’est ce que Lenaïc et sa compagne ont dû penser en 2014 en entreprenant ce voyage…
Direction Téhéran, donc, et la nécessité de se couvrir les cheveux (le hijab) pour les femmes avant de descendre de l’avion. Le couple découvre alors une ville polluée et « moche », un hôtel aux chambres au confort spartiate avec télévision où ayatollahs et coran monopolisent les programmes ! À l’extérieur, les restaurants ne courent pas les rues ! Heureusement, il y a quelques lieux à visiter : le palais du Golestan, le bazar… Il y a surtout plus au sud Ispahan, ses somptueuses mosquées et les abords de la rivière Zayandeh. Enfin, encore plus au sud, Chiraz, autrement dit Persépolis, derrière laquelle se cache toute l’histoire de la Perse antique, mais, dixit un guide Iranien : « Le gouvernement considère que l’histoire de l’humanité débute avec le prophète. Le reste n’est pas digne d’intérêt. Limite, ça n’existe pas ». De même apprend-on que les islamistes ont abandonné les vignes du « très bon vin de Chiraz »…
Evidemment, entre les voitures de métro spécial femmes, la chasse aux homosexuels, la propagande religieuse, la chirurgie esthétique du nez, les pendaisons en place publique, le couple voyageur constate aisément que les jeunes Iraniens ont bien du mal à se dénicher des espaces de liberté, mais qu’une partie de la population s’organise pour détourner les interdits. À leur retour, l’idée s’impose aux deux voyageurs : il faut raconter et Lénaïc Vilain, de son trait qui croque gentiment ses personnages, construit un carnet de voyage non dénué d’humour, nourri de petits faits du quotidien, d’impressions personnelles loin d’une enquête de terrain et qui ne s’embarrasse pas de grands développements historiques.
Publié sur papier parcheminé en bichromie noire et or, l’album se donne même des airs de vieux écrits perses.
Alors, bon voyage !
Didier QUELLA-GUYOT : L@BD->http://9990045v.esidoc.fr/ et sur Facebook.
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« Bons baisers d’Iran » par Lénaïc Vilain
Èditions Vraoum ! (20 €) – ISBN : 978-2-3653-5063-1
La couverture papier est celle-ci : http://www.bdnet.com/img/couvpage/96/9782365350969_cg.jpg
Elle ressemble encore plus à gros hommage très maladroit à l’arabe du futur.
Je viens de rétablir la bonne couverture. Je n’avais pas fait attention à la différence de titraille. Dont acte.
Vous pouvez nous expliquer en quoi ? Parce qu’à part les couleurs je vois vraiment pas (mais peut-être vous contentez-vous de colporter l’opinion péremptoire d’un auteur bien connu…)