Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Siné raconte « son » mai 1968…
Alors que le n° 45 de Siné mensuel est sorti début septembre (en vente 5,50 € dans tous les kiosques), infatigable, Siné poursuit ses mémoires avec la parution du neuvième épisode de « Ma vie, mon œuvre, mon cul ». C’est de sa main qu’il écrit et illustre ces souvenirs qui débutent en 1965, alors qu’il effectue avec sa (première) femme Anik un voyage en Chine à l’invitation des Amitiés franco-chinoises.
Voyage incroyable de six jours à bord du Transsibérien, au départ de Moscou, tourisme à Pékin sévèrement surveillé par la police politique où le dessinateur comprendra qu’il ne faut pas plaisanter avec l’image de Miaou Tsé-Toung. De retour à Paris, il héberge un Cubain, Carlos Franqui et toute sa famille. Quatre Cubains vivant dans sa maison de campagne, ce n’est pas triste ! Il évoque comment il est devenu, de 1965 à 1978, le designer de la compagnie du pétrole et du gaz algérien : un boulot lucratif et une belle expérience humaine. Enfin, et surtout, il revient sur « son » mai 1968. Période faste où il collaborait à Action, créait L’Enragé et cassait du flic. C’est à travers les lettres enflammées envoyées à sa future (seconde) épouse Catherine, alors au Brésil et qu’elle a conservées, qu’il nous invite à revivre cette période qu’il qualifie la plus exaltante de sa vie…
Vous l’aurez compris, la lecture de cet ouvrage broché, 84 pages en couleurs, est indispensable (comme les huit précédents), car admirablement écrit par un jeune homme de 87 ans et jamais ennuyeux.
Attention ! Ce tome 9 est uniquement vendu en kiosques ou par correspondance.
Henri FILIPPINI
« Ma Vie, mon œuvre, mon cul T9 : Vive la chienlit ! » par Siné
Éditions du Crayon, 95, rue du Faubourg Saint-Antoine, 75011 Paris, www.sinimensuel.com (8 €)