Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...Un été BD pour Libé…
Comme tous les ans, le quotidien Libération propose à ses lecteurs un cahier « été » de huit pages (vingt dans l’édition week-end du samedi). Débuts de l’opération dans le numéro daté du samedi 18 juillet, annoncée à la Une par une superbe illustration signée Killoffer que n’aurait pas renié le grand Jacovitti. Une heure estivale mêlant feuilletons, BD, photos, quiz…, placée sous le signe réjouissant des tabous et qui réserve une place de choix à la bande dessinée.
Côté prépublication, la rédaction du quotidien a choisi, cette année, de publier le second chapitre du « Teckel » à paraître en librairie le 27 septembre. Une série écrite et dessinée par Hervé Bourhis, publiée dans la collection Professeur Cyclope coéditée par Casterman et Arte éditions. On y retrouve avec plaisir Guy Farkas, alias le Teckel et son jeune adjoint Jérémy Labionda, VRP (visiteurs médicaux) au service des laboratoires Duprat dont ils tentent sur le terrain de redorer l’image ternie par un scandale sanitaire. Une intrigue délirante marquée par l’arrivée d’une nouvelle femme fatale, Madonna. Les planches proposées en couleur au format tabloïd sont superbes ! Pour en savoir plus, voir notre chronique du tome 1 : « Le Teckel » par Hervé Bourhis.
Ajoutons à ce plat de résistance la « Revue de presse » — sous forme de strips quotidiens — signée Romain Dutreix et Toma Bletner qui reviennent sur 300 ans de presse satirique et non conformiste, un « Droodles », énigme loufoque du regretté Roger Price… et, tous les samedis, le feuilleton « Crimes en famille » de Ondine Millot, illustré par Miles Hyman. J’ajouterai que le rédactionnel, lui aussi illustré de temps à autre par un auteur BD, est varié, insolite et divertissant.
De quoi tenir le coup pendant ces chaudes vacances jusqu’au 29 août où l’opération « Été de tous les tabous » prendra fin.