Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...La bande dessinée triomphe chez Christie’s
Après avoir connu un premier beau succès l’an dernier, Daniel Maghen — dont la galerie contribue depuis plus de 25 ans à la mise en avant de la vente des originaux — collabore de belle manière avec Christie’s à la mise en place d’une seconde vente aux enchères le 14 mars.
Si la vente de l’original de la huitième planche des « Lauriers de César » offerte par Albert Uderzo au profit des familles des victimes de Charlie Hebdo fait la Une (estimation 200 000 euros), le catalogue propose 446 planches et illustrations originales, dont les 42 pièces de la collection Stéphane Barbier, collectionneur depuis 1987.
Tout le gratin de la bande dessinée est là  : Bilal avec une douzaine d’originaux, Manara, Schuiten, Pratt, Franquin, Morris, Dany, Roba, Jacobs (planche 8 de « La Marque jaune » et 45 du « Secret de l’Espadon »), Juillard, Ted Benoit, Loisel (planches de la « Quête » et de « Peter Pan »), Tarquin, Berthet, Ledroit, Peyo, Gotlib, Giraud/Moebius (couverture du « Cheval de fer » et planches de « Blueberry »), Swolfs, Lambil, Derib, Hermann, Jijé, Tibet, Le Gall, Delaby, Rosinski, Jacques Martin (originaux du « Sphinx d’or », de « La Tiare d’Oribal »…), Lauffray (couverture de « Long John Silver »), Lepage, Druillet (original de « Carthage »), Leo, Mézières, Marini, Guardino, Chaland, Tillieux (couverture des « Moines rouges »), Gibrat (sublimes illustrations), Vallée, Francq (5 planches de « Largo Winch »), Libératore, Serpieri, Will, Gillon, Vance (couvertures et originaux de « XIII »), Tardi (originaux de « Nestor Burma » et « Adèle Blanc-Sec »), Yslaire (originaux de « Sambre »)… et de nouveau Uderzo (couverture de Pilote n° 489). Bien d’autres auteurs figurent au sein de ce prestigieux générique.
Ce qui ne veut pas dire que tout est inabordable pour l’amateur lambda. Si certaines pièces dépassent les 100 000 euros, beaucoup d’autres sont proposées à quelques milliers d’euros.
Le clou de cette mémorable journée sera la vente réservée aux œuvres d’Hergé. Et pourtant, rien de fabuleux puisque la pièce maîtresse est l’original d’une illustration publicitaire réalisée en 1944 et estimée, soyons fous, à 700 000 euros. Quelques crayonnés, des dessins préparatoires, des illustrations et un page publicitaire de « Quick et Flupke » complètent ce catalogue un peu maigrelet.
Un somptueux catalogue mis en page par Vincent Odin est proposé à cette occasion. Pas moins de 436 pages sous une couverture toilée réunissant les 446 œuvres mises en vente, l’ensemble étant richement commenté par Didier Pasamonik. Inutile de vous dire que ce sera très vite un ouvrage recherché par les collectionneurs.
Notons qu’Hergé possède son propre catalogue, plus modeste, mais très bien réalisé lui aussi par Vincent Odin.
Les originaux, dont certains ont été exposés à New York, seront présentés au public du mercredi 11 mars au vendredi 13 mars de 10 heures à 18 heures chez Christie’s, 9, avenue de Matignon, 75 008 Paris (bandedessinee@christies.com). La vente dirigée par les commissaires-priseurs Marie-Laurence Tixier, Lionel Gosset et Victoire Gineste, se déroulera à la même adresse, le samedi 14 mars à partir de 13 heures 30. « Catalogue bandes dessinées et Illustrations », album cartonné de 436 pages en couleurs
« Catalogue Tintin », ouvrage broché de 48 pages en noir et blanc.
Éditions Daniel Maghen, 47, Quai des Grands Augustins, 75 006 Paris (www.danielmaghen.com)
Henri FILIPPINI
PS : dernière info, réservée aux fans de Tibet, la Galerie Daniel Maghen prépare une exposition Tibet en octobre prochain, avec parution d’une biographie en images.
La bande dessinée est elle toujours un art populaire? Retraité profession libérale, mes revenus se situent plutôt au-dessus de la moyenne nationale (et d’ailleurs le Trésor Public m’adore, car je suis un de leurs bons clients), mais certaines oeuvres me semblent hors de portée financière…. les auteurs ne sont pas sympas: quand ils sont en début de carrière ou peu côtés, ils refusent de vendre leurs originaux. Mais quand ils ont eu des prix, quand le public a couronné de façon enthousiaste leurs publications, les achetant par camions, ou à la limite quand ils sont décédés, leurs oeuvres se retrouvent sur le marché, à prix d’or ou presque d’ailleurs….et il est bien trop tard pour les amateurs passionnés de longue date, dont je fais partie.
Planche fabuleuse d’Uderzo !
Il y a peu une oeuvre de Gauguin a été acheté 270 millions par le Qatar…On a tout compris.
Les plus belles pièces sont désormais des placements financiers réservés a des fonds spéculatifs…
Par exemple une couverture d’un album Tintin que l’on retrouvera en vente dans 5 ans avec espoir de faire une plus value de 500 000 euros et ainsi de suite…
Le fait que ce soit Christie’s n’arrange rien.