Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...COMMENT PEUT-ON FAIRE DE LA BD EN AFRIQUE ? : le n°84 de la revue Africultures tente de répondre à cette question…
Pour comprendre cette problématique, le spécialiste du sujet qu’est Christophe Cassiau-Haurie y propose des entretiens avec trente-trois acteurs de la bande dessinée d’Afrique, des notices-résumés de la situation du 9e art dans les pays concernés et plus de 150 illustrations…
Entre conditions de vie, censure et faiblesse des maisons d’édition, travailler dans le 9e art en Afrique semble être une gageure. Pourtant, la bande dessinée est présente dans les journaux et publiée par des éditeurs privés du continent depuis près d’un siècle. Certains journaux spécialisés dans le genre ont même connu un réel succès dans le passé, comme Jeunes pour Jeunes en RDC dans les années 1970, ou continuent d’en avoir de nos jours, comme le phénomène Gbich en Côte d’Ivoire. De plus, certains héros de papier ont symbolisé, pendant longtemps, l’archétype de l’homme de la rue : que ce soit Mata-mata et Pili-pili en RDC, Monsieur Dago en Côte d’Ivoire, Goorgoorlou au Sénégal ou encore Tékoué en Centrafrique.
Par la suite, dans les années 2000, la BD d’Afrique se développe et se délocalise. L’émergence d’auteurs africains expatriés en Europe ou le succès de certaines séries issues du Sud tels qu’ » Aya de Yopougon » ou Pahé, renforce l’aura du 9e art africain auprès du public européen. Pour certaines de leurs productions, des éditeurs comme Joker font la part belle à des dessinateurs africains. Mais ces succès sont plus du ressort de l’exception et la BD venant d’Afrique continue d’être mal connue. En effet, dix années après son émergence en Europe, certaines interrogations demeurent : comment les auteurs africains produisent-ils ? Comment font-ils pour vivre de leur art ? Comment cette passion leur est-elle venue ?
Face à la singularité des situations et des parcours de vie, on ne saurait donner une réponse univoque. Un début de réponse est cependant apporté ici à travers la parole de trente-trois auteurs et éditeurs du continent interrogés par Christophe Cassiau-Haurie, entre 2008 et 2010, selon un canevas homogène.
Ces entretiens sont agrémentés de notices sur l’histoire de la BD dans chaque pays concerné et richement illustrés.
Auteur : Christophe Cassiau-Haurie
Édition : Africultures Association, L’Harmattan
ISBN : 978-2-296-54664-6
Prix : 22.00 EUR
Nombre de pages : 240
Ces pages sont magnifiques! Bravo!