Désormais privé de son regretté scénariste et ami Hubert, le dessinateur Zanzim nous revient en auteur complet, quatre ans après le succès public et critique de leur « Peau d’homme » (1), avec un roman graphique aussi drôle que tendre et profondément humaniste. Il nous narre l’histoire tragico-comique de Stanislas : un petit – 1,57 m — vendeur de chaussures introverti, complexé et fétichiste, rejeté par tous. D’autant plus qu’il n’est également pas très grand dans sa tête, car il se comporte, la plupart du temps, de façon carrément maladive par rapport aux femmes (surtout si elles sont de grandes élégantes !) et que son gabarit va encore diminuer après avoir fait le vœu de devenir « un grand homme », au point de n’être pas plus grand qu’un insecte… : mais, au fait, que signifie être un grand homme ?
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Nominée cette année pour le Fauve d’Angoulême sélection jeunesse, la série « Louca » connaît un succès grandissant. Succès mérité pour le récit des aventures d’un adolescent qui, aidé par le fantôme d’un camarade, doit aider son équipe de football, tout en démêlant les fils d’une intrigue policière. Dynamiques et réussissant à capter un certain air du temps, les épisodes de « Louca » ont trouvé grâce auprès du jeune lectorat.
Louca est un adolescent paresseux au lycée et maladroit avec les filles. Il aimerait changer de vie, être plus courageux et sûr de lui avec les autres, particulièrement avec la douce Julie. Le fantôme d’un certain Nathan, beau garçon intelligent, drôle et doué au football, l’aide à se prendre en main. Commence alors l’initiation de Louca qui doit, contre les conseils de son nouvel ami, découvrir comment Nathan est mort. Il réussit mieux scolairement et étonne, maintenant, lors des entraînements de football de l’équipe de son lycée. Il est impératif pour lui d’être décisif lors du dernier match de l’année. Il s’est juré de sauver l’équipe de la relégation. Tout se passe bien jusqu’au moment où Nathan se souvient du jour de sa mort et des circonstances de son assassinat.
Bruno Dequier vient du monde de l’animation. Il a notamment travaillé comme animateur puis directeur de l’animation sur des films comme « Moi, moche et méchant » ou « Un monstre à Paris ». Sa première bande dessinée, « Louca », laquelle est proposée en avant-première dans l’hebdomadaire Spirou, est une sympathique série pour la jeunesse qui dispose de plusieurs atouts :
— des séquences de football fort bien menées,
— un humour qui touche toujours par son à-propos,
— un personnage central bien campé qui résume tous les doutes adolescents,
— une intrigue intéressante qui mêle un soupçon de fantastique (avec l’irruption d’un fantôme de l’âge de Louca) à une enquête policière et une comédie sentimentale.
Voilà une bonne recette pour plaire à un large public, d’autant que le graphisme de l’auteur est original, proche parfois du manga, avec une expressivité marquée par la déformation de certaines anatomies.
En cette année de championnat du monde au Brésil, les aventures de « Louca » peuvent réconcilier les jeunes et leurs parents autour du football, un sport qu’il est agréable de pratiquer entre amis, sans forcément penser aux enjeux du sport business.
Laurent LESSOUS (l@bd)
« Louca T3 : Si seulement… » par Bruno Dequier
Éditions Dupuis (10,60 €) – ISBN : 978-2-8001-5741-2