Dix ans après la parution de « Résurrection », la première partie d’un diptyque accouché dans la douleur, voici enfin « Révélations » : conclusion du dernier récit du regretté Philippe Tome, décédé alors qu’il travaillait sur les dernières pages de son scénario. Les éditions Dupuis proposent, enfin, l’intégralité de cette aventure magistralement dessinée par Dan Verlinden, digne successeur de ses deux prédécesseurs : Luc Warnant et Bruno Gazzotti.
Lire la suite...« La Malédiction des sept boules vertes T1 : Le Voyageur imprudent » par Laurent Parcelier
La série de Laurent Parcelier, publiée chez Casterman à partir de 1988, était devenue introuvable, bien que très présente dans la mémoire de nombreux lecteurs, tel un délicieux morceau de madeleine.
Les éditions Paquet ont eu la bonne idée d’entreprendre, à partir de mars 2014, la réédition des cinq albums de « La Malédiction des sept boules vertes », en commençant par « Le Voyageur imprudent », album qui n’a de commun que le titre avec le célèbre roman de science-fiction de René Barjavel, publié en 1943.
L’on pourrait même parler ici de renaissance plus que de réédition puisque Samuel Espié a travaillé sur une nouvelle mise en couleurs, rafraîchissant ainsi une histoire au charme désuet, portée par une ligne claire élégante.
Où l’on fait donc la connaissance du héros de ce « road movie » de fantasy, « quelque part dans le temps, un jour d’août ». Guilio est un voyageur, un marcheur équipé d’une simple besace, qui prend son temps, sait flairer le vent et observer tout ce qui se passe dans la campagne qu’il traverse. De temps à autre, Izard, son rapace compagnon, vient se poser sur son bras. Le mystérieux objet que l’oiseau rapporte à Guilio donne soudain des ailes au jeune homme.
S’il se lançait ? S’il partait à son tour sur LE chemin ? On colporte toutes sortes de choses sur ce mystérieux chemin qui traverse la forêt en ligne droite. Aucun voyageur n’a pu raconter ce qu’il a vu et trouvé une fois parvenu au bout. Qu’importe à Guilo : il va entreprendre cette traversée et entrer dans les annales des voyageurs intrépides. Pour ce faire, il lui faut un compagnon. Muni d’une étrange boule verte et flanqué d’un colosse bûcheron, Ozgur, Guilio s’engage dans la belle aventure. Celle-ci a pour fondement une vieille légende racontant que la personne qui parviendrait un jour à rassembler trois des sept boules vertes créées par le sorcier Hori, hériterait de tous les pouvoirs …
Il faudra attendre les prochains épisodes pour comprendre le rôle des fameuses boules vertes dans cette histoire qui démarre très tranquillement. Guilio n’est pas un super héros. C’est un garçon ordinaire, curieux et observateur, qui, au fil du chemin, sera confronté à des rencontres parfois insolites et à des épreuves dessinées de manière ample et spectaculaire, comme les épines menaçantes du roncier géant ou le tentacule rouge se déployant sur plusieurs pages. Dans ce récit où rêve et réalité se mêlent parfois, ce n’est que très progressivement que Guilio va prendre conscience de la quête qu’il entreprend sans en comprendre les véritables enjeux. Point d’effets spéciaux ou de combats épiques ici. Nous sommes dans un autre registre, poétique et onirique. Un registre où l’on a le temps, où il faut accepter de ne pas tout comprendre et de se laisser porter par le rythme de la marche de Guilio. C’est, entre autre, dans ce rapport particulier au temps que réside le charme si singulier de cette aventure, dont l’univers est très loin de notre monde où tout va trop vite.
Les plus de … vingt ans retrouveront Guilio avec plaisir et pourront le faire découvrir aux plus jeunes, goûtant ainsi avec eux un moment de plaisir partagé.
Laurent Parcelier, né en 1962, est l’auteur de deux séries ayant pour héros le jeune Guilio : « La Malédiction des sept boules vertes », puis « Guilio et le drôle de monde ».
« La Malédiction des sept boules vertes » : première édition chez Casterman :
Tome 1 : « Le Voyageur imprudent », 1988
Tome 2 : « Le Magicien », 1988
Tome 3 : « La Poursuite », 1989
Tome 4 : « La Chasse au dragon », 1990
Tome 5 : « Le Rire de la sorcière », 1991
« Guilio et le drôle de monde »
Tome 1 : « L’Auberge du bossu », 1995
Tome 2 : « L’auberge de la Tarasque », 1996
Laurent Parcelier se consacre désormais exclusivement à la peinture. Pour découvrir son travail actuel, c’est ici : http://parcelier.fr/
Catherine GENTILE
« La Malédiction des sept boules vertes T1 : Le Voyageur imprudent » par Laurent Parcelier
Éditions Paquet (13,50 €) – ISBN 978 2 88890 625 4
Dommage, cette remise en couleurs « modernes » qui fait perdre beaucoup du charme original !
Tout à fait d’accord. Il y a maintenant un petit coté fade qui n’avantage pas le dessin de Laurent. En plus les albums suivant étaient devenu de plus en plus réussi coté couleur. Mais je suis très heureux que cette série ressorte, bien que mon objectivité est teinté d’amitié.
Hubert HOLLE
Arf, quel dommage que cette mise en couleur horrible alors que c’est ce qui constitue tout le charme du dessin de laurent parcelier.