Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...« Jojo » T18 par A. Geerts et S. Salma
Mamy ne se sent pas bien : une maladie, qui semble plutôt grave, lui affaiblit son organisme et lui met le moral à zéro. Elle accepte, quand même, de se faire faire un check-up à la clinique du docteur Plasma.
Or, dans la salle d’attente, son petit Jojo tombe sur une publicité pour un concours, publiée dans un magazine : le premier prix étant une croisière en Méditerranée ! Le petit garçon participe en répondant aux questions qui sont vraiment faciles et demande juste à Mamy de signer, car il faut que sa fiche soit validée par une grande personne… Contre toute attente, il va remporter le gros lot !
Ainsi, avec Mamy (toujours très déprimée car elle attend le résultat de ses analyses) et son copain Gros-Louis (qui va être sujet à un terrible mal de mer), notre sympathique petit héros à la casquette verte embarque à Marseille, pour une mini-croisière de rêve. C’est là qu’il va connaître ses premiers émois amoureux, même si sa cruelle nouvelle petite copine a plutôt tendance à se conduire comme une vraie garce…
Le fait de savoir qu’André Geerts, le talentueux créateur de cette formidable série pour enfants que les adultes prennent aussi beaucoup de plaisir à lire, nous a quitté récemment (voir : bdzoom./article4371) et que, très diminué, il a dû se faire aider par ses amis Alain Mauricet (pour le graphisme des dernières pages) et Renaud Collin (pour la couleur) ou par son vieux complice Sergio Salma qui lui a concocté un superbe scénario (profond et sensible à la fois), rajoute de l’émotion à lecture de cet ultime album, où on ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre sa maladie et celle de Mamy.
Et que dire d’autre qui n’a pas encore été dit sur « Jojo » et André ? Simplement qu’après ces cinquante-quatre pages de bonheur pur, ils vont vraiment nous manquer…, tous les deux !
Gilles RATIER
« Jojo » T18 (« Mamy Blues ») par André Geerts et Sergio Salma
Éditions Dupuis (9,95 Euros)