Dans le cinquième volume de ses aventures, « Le Grimoire d’Elfie T5 : Les Reflets de Walpurgis », la jeune Elfie découvre le marais poitevin (entre La Rochelle et Niort) et des festivités réservées aux magiciens et sorcières depuis le temps de la mystérieuse fée Mélusine. Une nouvelle enquête pour la jeune adolescente, avec l’apport non négligeable de son grimoire magique, à l’issue de laquelle elle en aura appris beaucoup sur les dangers contemporains qui guettent cette zone humide remarquable et sa propre famille.
Lire la suite...TIBET EST DÉCÉDÉ
Le dessinateur de Ric Hochet, créateur de Chick Bill, est décédé dimanche 3 janvier, vers minuit 30, à l’âge de 78 ans.
Né le 29 octobre 1931 à Marseille, pays de la galéjade et du soleil, le petit Gilbert Gascard devient TIBET par la grâce d’un frère aîné -de 18 mois- qui prononce plus facilement ‘ti-’bet que Gilbert. Il n’a pas 5 ans lorsque sa famille émigre en Belgique et 10 ans lorsque elle s’installe au centre de Bruxelles, tout près de la petite rue du Bon-Secours où figure maintenant une fresque murale illustrant sa BD fétiche «Ric Hochet». A 16 ans, il débute comme assistant dessinateur au studio de graphisme de Tenas & Rali. Il y collabore ainsi à «Mickey Magazine» et s’y lie d’amitié avec le jeune romancier André-Paul Duchâteau qui s’applique à inventer des énigmes. En 1949, l’hebdo «Héroïc-Albums» accueille son premier héros personnel: un privé coriace, tendance Série Noire, «Dave O’Flynn».
En 1950, Tibet devient maquettiste-illustrateur au journal «Tintin» et, sur un scénario (non signé) de Duchâteau, il crée la première histoire complète jamais publiée dans ce périodique: «Yoyo s’est évadé ». Il enchaîne avec divers personnages éphémères comme «Titi et son chien Tutu», «La Famille Petitoux», etc. Toujours avec son compère A.P. Duchâteau, il publie sa première aventure à suivre dans le périodique flamand «Ons Volkske»: «De Avonturen van Koenraad» («Les Aventures de Conrad»), une bande humoristico-chevaleresque.
En 1953, répondant au souhait de Raymond Leblanc, directeur-fondateur des Editions du Lombard, Tibet publie «Les Aventures de Chick Bill en Arizona» dans cette même revue et dans son équivalent francophone «Chez Nous – Junior». Outre le cow-boy Chick Bill, ce western destiné au très jeune public met en scène l’Indien Petit Caniche, le shérif Dog Bull et son souffre douleur Kid Ordinn, des personnages à tête d’animaux dans le style de Disney. Progressivement, Tibet humanise les traits de ses personnages. Dès le quatrième épisode («Kid Ordinn, le Rebelle»), les héros prennent les visages qu’on leur connaît aujourd’hui. Tout en continuant cette série dans «Chez Nous Junior / Ons Volkske», Tibet dessine des histoires plus brèves de «Chick Bill», puis de «Kid Ordinn» (ces dernières intitulées «Kidordinneries») dans l’hebdomadaire «Tintin». L’ensemble compose un véritable petit théâtre de comédies sur fond d’Ouest américain. A l’heure actuelle, la série «Chick Bill» compte 68 albums édités par Le Lombard.
A partir de 1954, Tibet intensifie sa collaboration avec «le Journal de tous les Jeunes de 7 à 77 ans». Il réalise alors un unique récit avec Pat Rick et Mass Tick («El Moco le Terrible»). En 1955, sur un scénario d’André-Paul Duchâteau, il met en images la première enquête de «Ric Hochet», petit crieur de journaux puis reporter au quotidien «La Rafale». D’abord personnage d’histoires complètes et d’énigmes illustrées, le perspicace et téméraire journaliste d’investigation connaît ses premières affaires policières à suivre à partir de 1961. Il a désormais à son actif 74 énigmes résolues en autant d’albums édités par Le Lombard.
Parallèlement, en 1956 et 1957, Tibet dessine les éphémères «Globul le Martien », «Alphonse» (avec René Goscinny) et «Mouminet» (avec Greg). Fin 1958, Tibet imagine le personnage de «Junior», le jeune président du «Club des Peur-de-Rien», une série qui se poursuit dans «Chez Nous – Junior/ Ons Volkske» jusqu’en 1976, puis, le temps d’un dernier épisode, dans «Tintin», en 1979. De 1962 à 1967, il dessine les personnages des «3 A», une bande animée par Mittéï, pour les décors, et par Michel Vasseur (alias André-Paul Duchâteau), pour le scénario. Caricaturiste de talent, Tibet réalise également, de 1971 à 1972, sa célèbre «Tibetière» où il croque les vedettes du cinéma, de la BD, du sport et du spectacle. Il n’est pas rare de reconnaître dans ses BD, des personnages dont la physionomie rappelle furieusement celle de personnalités connues de tous… ou de son entourage.
En 2006, osant ainsi une toute première infidélité au Lombard en plus de 50 ans de carrière, Tibet a publié le premier tome de «La Révolte d’Aldo Remy» chez Glénat.
En octobre 1998, dans le cadre de son émission annuelle «Philatélie de la Jeunesse», la Poste belge a émis un timbre «Chick Bill/Ric Hochet». En septembre 2000, en hommage aux 50 ans de fidélité dont Tibet a fait preuve à son égard, Le Lombard a édité «Tibet, la Fureur de Rire» (collection «Auteurs Lombard»), une luxueuse monographie abondamment illustrée de dessins inédits rédigée par Patrick Gaumer (co-auteur, entre autres, de l’incontournable «Larousse de la BD»). Deux mois après, Jack Lang, alors ministre de l’Education nationale, a remis à Tibet, au nom du gouvernement français, les prestigieux insignes de Chevalier des Arts et des Lettres. En septembre 2002, le maire de Roquebrune-sur-Argens (Var), lieu de villégiature préféré de Tibet, a inauguré un Boulevard «Ric Hochet». En mai 2005, à l’occasion des 50 ans de carrière de «Ric Hochet», Tibet a été fait Citoyen d’Honneur de Bruxelles par le bourgmestre de la Ville. En octobre 2006, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre français de la Culture, a élevé Tibet au rang d’Officier des Arts et des Lettres. Ajoutons à ces prestigieuses distinctions, une multitude de «Grand Prix» décernés dans la plupart des Festivals de la BD en Belgique, en France et au Québec.
En février 2007, Tibet a changé totalement de registre et surpris les bédéphiles et les amateurs de vraie littérature en publiant, sous le titre «Qui fait peur à Maman ?» (Editions «L’Esprit des Péninsules»), un recueil de souvenirs de jeunesse sans aucun dessin. Préfacée par son ami Salvatore Adamo, cette chronique douce-amère empreinte de pudeur, de nostalgie et d’humour révèle, en une suite de courts chapitres, ce que fut son enfance et son adolescence.
(Biographie Le Lombard)