On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de la saga ébouriffante, délirante et jubilatoire « The Kong Crew » d’Éric Hérenguel… (1) Or, voilà que les éditions Caurette sortent une très belle intégrale de luxe de la trilogie (224 pages, dans sa version originale en noir et blanc grisé et en français) : une incroyable épopée hommage aux comics, aux pulps et aux vieux films fantastiques des fifties ! Ceci alors que le tome 3, cartonné et en couleurs, vient aussi à peine de paraître chez Ankama… La totale en noir et blanc ou les trois volumes en couleurs, vous avez donc le choix ! L’essentiel étant de ne pas passer à côté de ces aventures follement drôles, débridées et imaginatives, sous couvert de fable épique et écologique !
Lire la suite...« Shanghai Devil » T1 par Massimo Rotundo, Alessandro Nespolino, Stefano Biglia, Roberto Diso, Darko Perović et Gianfranco Manfredi
Voilà un excellent fumetti – bande dessinée italienne, pour les non initiés – proposé depuis octobre 2011 dans son pays d’origine et qui ne comporte que dix-huit opus, dont les six premiers qui sont contenus dans ce premier petit album de plus cinq cent soixante-dix pages. On se réjouit de découvrir, enfin, « Shanghai Devil » en France grâce aux éditions Petit Pierre & Ieiazel, structure qui dissimule Pierre Léoni et sa maison Clair de Lune. Il faut bien reconnaître qu’ils font un très bon travail sur ce plan-là, en tentant d’imposer cette forme de bande dessinée populaire en noir et blanc ; notamment grâce aux conseils du scénariste Frédéric Brrémaud, le principal traducteur de ses séries publiées de l’autre côté des Alpes par Sergio Bonelli Editore.
Il s’agit d’une sorte de suite à « Volto Nascosto », une autre série créée par le scénariste Gianfranco Manfredi pour le même éditeur, de 2007 à 2008, et que l’on aurait bien aimé voir traduite avant celle-ci. On y retrouve, en effet, le même protagoniste, Ugo Pastore, qui rejoint son père en Chine, à Shanghai, en 1897.
Contestant le comportement des Occidentaux vis-à-vis de la population locale, le jeune idéaliste va être impliqué dans la révolte des Boxers. Il devient l’ami d’un acteur de théâtre qui cache un lourd secret, sauve un célèbre bandit des griffes d’un trafiquant d’opium, tombe amoureux d’une jolie prostituée et sera contraint de porter un masque d’argent pour cacher son identité lorsqu’il interviendra virilement dans ce monde mystérieux rempli d’espions et de moines de Shaolin !
Cette palpitante mini-série, sous couvertures évocatrices de l’excellent Corrado Mastantuono (voir Corrado Mastantuono), fut aussi la dernière à bénéficier d’une présentation de Sergio Bonelli avant son décès. Par ailleurs, elle est remarquablement mise en images par Massimo Rotundo, du moins pour le premier épisode ; à noter que cet élégant créateur bien connu pour ses bandes dessinées déshabillées reviendra, par la suite, pour illustrer le n°12 et le n°16.
Ses successeurs ne déméritent pas non plus car ils respectent parfaitement la charte graphique ; que ce soit Alessandro Nespolino,
Stefano Biglia, Roberto Diso ou Darko Perović, lesquels seront bientôt relayés par Bruno Ramella, Giuseppe Barbati, Raffaele della Monica et Paolo Raffaelli : tous graphistes rodés aux exigences de lisibilité et de rapidité (il faut, en effet, produire pratiquement cent planches en noir et blanc par mois) de ce genre de BD grand public.
Enfin, ne vous laisser pas rebuter par le prix ou par le format – certains libraires pourraient le placer, erronément, au rayon des « romans graphiques » -, c’est vraiment un formidable feuilleton d’aventures en bande dessinée !
GillesRATIER
« Shanghai Devil» T1 par Massimo Rotundo, Alessandro Nespolino, Stefano Biglia, Roberto Diso, Darko Perović et Gianfranco Manfredi
Éditions Petit Pierre & Ieiazel (39,90 €) – ISBN :978-2-35325-515-3
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Merci, cher Monsieur Ratier, d’avoir bien voulu attirer notre attention sur la publication de cet ouvrage. Trait et contraste semblent magnifiques, je sens que l’on a là de l’aventure qui tient en haleine, le contraire de l’introspection nombrilistique qui a parfois cours chez les tenants de BD indé. Toutefois, pourquoi ce nouveau label éditorial Petit Pierre & Ieiazel et pas Clair de Lune si c’est le même éditeur? Bien cordialement
Merci pour vos mercis, François ! Hélas, nous ne pouvons vous renseigner sur cette nouvelle structure, l’éditeur ne nous ayant pas mis dans la confidence. De toute façon, il n’est guère habitué à beaucoup communiquer auprès des journalistes ou des spécialistes du domaine. S’il nous lit, peut-être pourra-t-il nous en dire plus ?
Bien cordialement
Gilles Ratier
Merci pour ces renseignements, je vous souhaite un excellent weekend, plein d’excellentes lectures. Cordialement. François Pincemi
On ne peut que louer cette initiative qui ose publier un ouvrage en N&B alors qu’on nous bassine que les lecteurs ne veulent que de la « Couleurs ».
Si nous avions eu cette volonté ou plutôt non-volonté, les oeuvres de Hugo Pratt n’auraient jamais vu le jour, principalement chez Casterman…par exemple !
Bravo donc !
;o)