Cette semaine, Batman n’en mène pas large…

BATMAN : LA RÉSURRECTION DE RA’S AL GHUL (Panini Comics, Big Books)

Dans la famille Batman, je voudrais le père. Bon. Ok. Bruce Wayne. Dans la famille Batman je voudrais les enfants. Ah… Plus compliqué. Les enfants naturels, affiliés, adoptés ? Les vrais enfants ou bien ceux considérés comme tels ? Car entre Robin, Nightwing et Damian, la concurrence est rude – et même si Nightwing semble le plus éloigné de ce genre de prérogative, il n’en reste pas moins marqué par un certain sentiment diffus de filiation directe avec l’homme chauve-souris. Robin, lui, l’orphelin, a évidemment trouvé en Batman l’image du père qui lui manque tant. Quant à Damian, eh bien… il est bien la chair de la chair de Wayne puisqu’il est le fruit des ébats « inconscients » de Batman avec la belle Talia, fille du maléfique Ra’s Al Ghul. C’est donc d’une histoire de famille au sens large mais aussi abordée sous différents angles bien plus directs dont il est question ici. Vous l’aurez compris en lisant le titre de l’album, le vilain de l’histoire est encore une fois ce terrible Ra’s Al Ghul (à vos souhaits) qui entreprend à nouveau de conquérir la Terre en imposant ses folles lois de maîtres du monde mâtinées de surnaturel horrifique. Sympa ! Que Ra’s fasse encore des siennes, c’était assez improbable puisque tout le monde le croyait mort pour de bon, mais si en plus celui-ci s’en prend au fils de Batman pour accéder à la concrétisations de ses délires, alors là vous imaginez bien que Bruce Wayne ne va pas rester les bras croisés et que la colère va monter fort fort fort. Pour revenir à la vie dans les conditions optimales, Ra’s Al Ghul doit investir le corps de son petit-fils, Damian. Mais Talia, la maman du fiston de Batman, a bien du mal à faire en sorte que son père ne détruise cet adolescent plutôt retors. Qui va-t-elle choisir ? Son père, ou bien son fils ? Ce qu’elle a vécu avec Batman l’influencera-t-elle ? Et Batman, lui, qui choisira-t-il de sauver, entre Robin et Damian, lorsque Ra’s aura les deux enfants sous sa coupe ? Et que choisira Robin, entre une alliance avec le mal pour tenter de faire revenir ses parents à la vie ou bien de combattre ce mal ? Choisir. Car la vie, ce n’est que ça. Des choix.

Cette histoire s’est développée sur quatre titres à partir de la fin 2007 : Detective Comics, Batman, Robin et Nightwing. Une histoire rondement menée par toute une équipe apparemment assez inspirée, dont les scénaristes Paul Dini, Grant Morrison, Peter Milligan, Fabian Nicieza et Keith Champagne : champagne ! Côté dessinateurs, nous retrouvons David López, Jason Pearson, Tony Daniel, Freddie E. Williams II, Don Kramer, Carlos Rodriguez, Ryan Benjamin et David Baldeón : rien de moins que ça ! L’ensemble tourne plus que bien, et les différentes étapes du récit abordées par des scénaristes différents nous permettent de suivre les événements selon des visions complémentaires assez réussies. En synthèse, cet ouvrage se lit de bout en bout avec un plaisir qu’on ne saurait bouder et qui sous un faux air d’entertainment creuse la question des filiations de Batman avec assez d’aplomb pour qu’il en résulte obligatoirement des conséquences sur l’avenir du personnage, mais sans aller trop loin pour laisser un minimum d’expectative à la chose… De l’aventure pure et dure, donc, avec ce qu’il faut de psychologie pour donner à l’œuvre tout son intérêt. Visuellement, le graphisme et les couleurs nous offrent un beau spectacle, alors n’hésitez pas : si vous êtes fans de Batman, procurez-vous cet album assez volumineux pour passer un bon et long moment avec votre star de l’ombre favorite…

Cecil McKinley

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