Les amateurs de son œuvre le savent bien : Jacques Tardi est un boulimique de travail qui dessine matin, midi et soir. Or, « Dessins matin, midi et soir », c’est le titre d’un beau petit recueil édité par Oblique Art (structure dirigée par Pierre-Marie Jamet) qui nous propose pas moins de 160 pages rassemblant des illustrations réalisées par le créateur d’« Adèle Blanc-Sec », sélectionnées dans les nombreux carnets qu’il a noircis (voire mis en couleurs) tout au long de sa remarquable carrière d’auteur du 9e art : croquis, études de personnages… et même courtes bandes dessinées iconoclastes inédites.
Lire la suite...« Pepita » : Takehiko Inoue sur les traces d’Antonio GaudÃ…
Un carnet de voyage en Espagne, voilà un livre peu banal de la part d’un auteur de manga. Takehiko Inoue est une star au Japon, son manga « Slam Dunk » l’a propulsé au zénith des meilleurs artistes de ce pays. Il est aussi connu en France pour une autre série, « Vagabond », qui paraît chez Tonkam. Son style est réaliste, vif et dynamique. Amoureux des arts en générale, il a décidé d’aller sur les traces du célèbre Gaudi, le sculpteur catalan connu à travers le monde pour son implication dans la construction de la Sagrada Famillia : la seule cathédrale chrétienne encore en construction de nos jours. C’est donc à Barcelone que l’aventure de Takehiko Inoue commence.
Ce qui saute tout de suite aux yeux en prenant ce livre en main, c’est le format assez grand, presque un A4 et la couverture cartonnée qui lui confère un aspect luxueux. On est en présence d’un livre d’art et non d’un simple carnet de croquis d’un mangaka. En plus du livre, vous trouverez cinq ex-libris encartés en première page et un DVD en dernière page. Le tout présenté sous film.
Le public visé par cet ouvrage est très large. On pense bien évidemment aux fans de mangas ou même de bandes dessinées franco-belges, mais il ne faut pas oublier les amateurs d’art, les passionnés de Barcelone ou encore les amoureux de l’architecture. Takehiko Inoue s’est réellement plongé dans ce projet sans vraiment connaître l’artiste, il nous le fait donc découvrir en même temps que lui. C’est là tout l’intérêt de ce recueil : de véritablement aller sur les traces d’Antonio GaudÃ. Le livre est un mélange de dessins (bien évidemment), de photos et de textes explicatifs sur l’oeuvre d’Antonio GaudÃ. Tout est réalisé du point de vue de Takehiko Inoue. Il découvre ce travail de manière humble et le retranscrit en images. Assurément, Inoue est meilleur dessinateur que photographe, mais ce qui compte avant tout, c’est le témoignage. La plupart des photos ont de petits ajouts graphiques qui donnent la vision onirique de ce qu’a ressenti le mangaka devant ce paysage.
La version française de ce livre est particulièrement soignée.  Elle reprend, point par point, la version japonaise : même couverture cartonnée, même format, mêmes ex-libris et DVD. Seule différence notoire, le DVD n’est pas présenté en début d’ouvrage dans une coque prévue à cet effet, mais simplement fixé sur la dernière page de couverture par une pastille plastique. IL manque également un calendrier réalisé par Takehiko Inoue, ce qui est compréhensible, la version japonaise étant sortie il y a maintenant près de deux ans. La traduction respecte au maximum la composition de l’édition japonaise. Les textes manuscrits au crayon sont reproduits au plus proche de l’original. On croirait voir l’auteur écrire directement dans la langue de Molière. Graphiquement, il est rare de voir un travail aussi méticuleux dans une traduction. Le reste est bien évidemment du même niveau.
Le DVD livré avec ce livre est un très bon complément d’information. Un reportage de 45 minutes suit l’auteur pas à pas dans Barcelone et ses alentours. On y rencontre plusieurs spécialistes de GaudÃ, ainsi que des artisans travaillant d’après les plans du maître ou de simples contemporains de celui-ci. L’image est maladroite, cela ressemble plus à un film de vacance pas toujours bien monté, mais sa durée assez courte permet d’apprécier le travail fourni sans que cela n’en devienne rébarbatif. Le reste est composé de séquences montrant Takehiko Inoue à sa table de travail pour réaliser les illustrations du livre. C’est assez long et intéressera plutôt les graphistes en herbe ou les puristes. Une séquence plus courte montre le travail sur iPad ainsi qu’un diaporama de photos de végétation prises avec un iPhone. Cette dernière partie est vraiment sans grand intérêt et ne fait pas honneur au génie graphique de l’artiste.
Takehiko Inoue étant invité à la 33e édition du Salon du livre de Paris, « Pepita » sera disponible, en avant-première (sur le stand Tonkam/Delcourt) à la Porte de Versailles du 22 au 25 mars 2013.
À noter également que Kazé organise un grand jeu-concours qui se déroulera du 20 mars au 20 avril 2013. En cadeau, les gagnants recevront un séjour de deux jours à Barcelone pour 2 et des exemplaires de « Pepita » dont un dédicacé par le mangaka en guise de guide de voyage.
Pour participer, il suffit de se rendre sur la page Facebook de Kazé (onglet Concours).
« Pepita » est un superbe livre à offrir à un amateur d’art ou d’architecture peu enclin à lire de la BD ou du manga. Cela permettra d’ouvrir son horizon, tout comme l’auteur a ouvert la sienne en effectuant ce voyage initiatique sur les traces de Antonio GaudÃ.
Gwenaël JACQUET
« Pepita : Takehiko Inoue sur les traces de Antonio Gaudà»
Éditions Kazé (29.99 €) – ISBN : 9782820305138
je souhaiterai exposer cet artiste dans ma galerie, c’est pourquoi je recherche son contact.
Le mieux est de rentrer en contact avec son éditeur, en l’occurrence Kazé pour ce livre (KAZE SAS-45 rue de Tocqueville 75017 Paris) ou Tonkam pour le reste de la production manga de l’auteur (ÉDITIONS TONKAM-6, cité Paradis -75010 Paris)